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Chômage technique pour des milliers de salariés italiens de Fiat et d'Alcoa

Alors que Fiat s'apprête à suspendre deux semaines durant la production dans toutes ses usines d'Italie, l'américain Alcoa a déclaré qu'il allait temporairement fermer deux unités de production d'aluminium dans la péninsule.

Le groupe automobile Fiat a annoncé mardi l'arrêt à partir du 22 février de la production durant deux semaines dans toutes ses usines en Italie et la mise au chômage technique d'environ 30.000 salariés à cause de la baisse des commandes.

"Après la période positive de fin 2009, les commandes reçues en Italie en janvier ont été radicalement redimensionnées à un niveau encore plus bas que celui de janvier de l'année dernière, quand le marché était en grave crise", a indiqué le groupe dans un communiqué.

Fiat, qui prévoit que "cette évolution négative se poursuive", explique qu'il "est donc nécessaire de mettre le niveau de production en conformité avec la demande".

Cette mesure de chômage technique concernera les six usines automobiles du groupe en Italie, dans lesquelles sont employées environ 30.000 personnes, du 22 février au 7 mars, selon un porte-parole.

Durant cette période, les salariés toucheront environ 80% de leur salaire. Cette somme leur sera versée par un fonds financé par les cotisations sociales ou par l'Etat.

Le groupe a eu massivement recours à ce dispositif appelé "cassa integrazione" depuis le début de la crise.

En 2009, le groupe a accusé une perte de 848 millions d'euros contre un bénéfice net de 1,721 milliard engrangé en 2008.

Fiat prévoit un retour au bénéfice à un niveau compris entre 200 et 300 millions d'euros cette année, à condition que les primes à la casse soient prolongées en Europe.

Deux usines d'Alcoa fermées

De son côté, l'américain Alcoa a annoncé mardi qu'il allait arrêter "temporairement" deux usines d'aluminium en Italie mais qu'il n'y avait "pas d'espoir" de faire redémarrer l'une d'entre elles.

A l'issue d'une table ronde avec le gouvernement et les syndicats à Rome, le groupe a indiqué dans un communiqué que "les actions entreprises jusqu'à présent (...) ont été très constructives mais ne sont toutefois pas suffisantes pour éviter la nécessité d'une fermeture temporaire de nos usines d'aluminium primaire de Fusina et de Portovesme jusqu'à ce qu'il y ait une solution approuvée par la Commission européenne" sur le prix de l'énergie.

Alcoa emploie environ 600 salariés directs à Portovesme, en Sardaigne, et 140 à Fusina (nord-est). Autour de 1.000 salariés travaillent par ailleurs pour des entreprises sous-traitantes sur ces deux sites. Le laminoir de Fusina n'est en revanche pas concerné.

La production sera arrêtée dans ces deux usines d'ici au 6 février et les salariés mis au chômage technique.

"Alcoa s'engage à relancer l'usine de Portovesme (...) si une fourniture d'énergie acceptable et économiquement soutenable a été obtenue", ajoute le groupe, tout en soulignant que le dispositif proposé par le gouvernement jusqu'à présent ne lui permet de faire tourner ses usines de "façon rentable".

En revanche, pour Fusina, l'arrêt temporaire est le préalable à une fermeture définitive.

Etant donné que "le décret du gouvernement" destiné à réduire le prix de l'énergie "ne concerne que les îles et donc la Sardaigne et l'usine de Portovesme, il n'y pas d'espoir de rouvrir Fusina dans l'état actuel des choses", a précisé un porte-parole d'Alcoa, joint par l'AFP.

Bruxelles a demandé fin novembre à Alcoa de rembourser des subventions touchées depuis 2006 sur les prix de l'électricité.

Alcoa avait immédiatement réagi en annonçant qu'il allait faire appel de cette décision et qu'il allait suspendre temporairement la production dans ces deux usines mais il avait ensuite accepté de donner du temps à la négociation avec le gouvernement pour trouver un accord sur une baisse du prix de l'énergie.

Vu que le montant de la sanction imposée par Bruxelles s'élève à "300/400 millions de dollars", Alcoa souligne qu'il "ne peut pas assumer des risques financiers supplémentaires" et qu'il est donc pour lui "nécessaire d'avoir la certitude" que les mesures du gouvernement "obtiennent l'approvation de la Commission européenne", un processus qui prendra "vraisemblablement plusieurs mois".

En 2009, Alcoa a accusé une perte nette de 1,151 milliard de dollars.