
Deux policiers ont été agressés et grièvement blessés, samedi 29 juin, par des manifestants venus protester contre le congrès du parti d'extrême droite AfD à Essen, dans l'ouest de l'Allemagne, où les délégués ont reconduit leur duo de dirigeants constitué de Tino Chrupalla et Alice Weidel.
L'incident s'est déroulé à proximité de la salle communale, la "Grugahalle", où se réunissent jusqu'à dimanche quelque 550 délégués de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), a indiqué la police de la région de Rhénanie du nord-Westphalie dans un communiqué.
"Des inconnus ont donné des coups de pied à la tête de deux policiers" et ont continué à "les frapper alors qu'ils étaient au sol", a-t-elle précisé. Les auteurs ont pris à fuite. "Grièvement blessés", les deux agents, un homme et une femme, ont dû être hospitalisés. Les blessures de cette dernière se sont avérées moins sérieuses que redouté, a précisé la police en soirée.
Au total, 28 policiers ont été blessés samedi, a précisé la police qui dit avoir procédé à "quelques arrestations".

"Contre l'extrémisme de droite et le racisme, nous avons besoin de forces démocratiques fortes et de protestations pacifiques", a réagi la ministre de l'Intérieur Nancy Faeser sur X. "Rien ne justifie la violence", a-t-elle jugé.
Gegen Rechtsextremismus und Rassismus brauchen wir starke demokratische Kräfte und friedlichen Protest. Gewalt ist durch nichts zu rechtfertigen. Mein Dank und Respekt gilt der Polizei, die gegen linke Chaoten durchgreift. Den verletzten Beamten wünsche ich gute Genesung. #Essen
— Nancy Faeser (@NancyFaeser) June 29, 2024Pour afficher ce contenu X (Twitter), il est nécessaire d'autoriser les cookies de mesure d'audience et de publicité.
Accepter Gérer mes choix"Nous voulons gouverner"
Un millier de policiers était mobilisé pour assurer la sécurité dans la ville, où les autorités avaient dit redouter "des perturbateurs d'extrême gauche potentiellement violents".
Samedi, la plupart des 50 000 manifestants selon les organisateurs - la police n'a pas donné de chiffres - ont toutefois défilé dans le calme, portant des banderoles et des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Résistance !" ou "Ensemble pour la démocratie".

Pendant le congrès, Tino Chrupalla, qui a été réélu haut la main, de même qu'Alice Weidel, pour deux ans de plus à la tête de l'AfD, a affiché l'ambition du parti d'accéder un jour au pouvoir en Allemagne. "Nous voulons gouverner, d'abord à l'est, puis à l'ouest, puis au niveau fédéral" allemand, a-t-il lancé.
Il a souligné les progrès réalisés sur le plan local et aux élections européennes, à l'issue desquelles ce parti né en 2013 a obtenu le meilleur score de son histoire, avec près de 16 % des suffrages, devant le parti social-démocrate du chancelier Olaf Scholz.
L'AfD, formation hostile aux migrants, est en outre donnée gagnante aux scrutins régionaux dans trois Länder de l'est de l'Allemagne en septembre mais sans toutefois atteindre un score qui lui permettrait de gouverner seule. Or jusqu'ici, les autres partis ont toujours exclu de coopérer avec elle.

Tino Chrupalla a regretté une occasion manquée aux européennes, alors que l'AfD était encore crédité de 22 % dans les sondages en janvier avant de perdre du terrain à la suite de plusieurs controverses autour de sa tête de liste Maximilian Krah. Le dirigeant a déploré "des comportements imprudents et non professionnels" qui ont coûté des suffrages à son parti.
Avec AFP