L'armée israélienne a bombardé, mercredi 26 juin, la bande de Gaza où des combats ont opposé les soldats au Hamas à Rafah, après un nouvel avertissement des États-Unis à Israël sur le risque d'un conflit régional en cas de guerre contre le Hezbollah libanais.
Dans le nord du territoire palestinien, dévasté par près de neuf mois de guerre, la Défense civile a déclaré que trois enfants et une femme avaient été tués tôt mercredi dans une frappe israélienne sur une habitation à Beit Lahia. Des tirs de chars ont été signalés dans la ville de Gaza.
Selon des témoins, des combats ont opposé des soldats israéliens au Hamas palestinien dans l'ouest de Rafah, dans le sud du territoire, où l'armée israélienne a lancé le 7 mai un offensive terrestre.
Mohammad al-Moughayyir, un responsable de la Défense civile à Gaza, dirigée par le Hamas, a déclaré à l'AFP que les sauveteurs avaient récupéré les corps de "15 martyrs de diverses zones de la ville de Rafah au cours des dernières heures".
Mais le porte-parole de cette agence, Mahmoud Bassal, a affirmé que les bombardements israéliens étaient moins intenses mercredi. "Seules quelques zones ont été ciblées et le reste des secteurs du territoire sont calmes" pour le moment, a-t-il dit.
La guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre, a entraîné des violences à la frontière nord d'Israël avec le Liban, où les échanges de tirs sont presque quotidiens entre le Hezbollah, un allié du mouvement islamiste palestinien, et l'armée israélienne.
"Tous les scénarios possibles", selon Yoav Gallant
Même si les échanges de tirs ont baissé d'intensité ces derniers jours, une escalade la semaine dernière des attaques de part et d'autre de la frontière et des menaces échangées entre Israël et le Hezbollah ont fait craindre une nouvelle guerre.
"Une guerre entre Israël et le Hezbollah pourrait facilement devenir une guerre régionale, avec des conséquences désastreuses pour le Moyen-Orient", a averti le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, en recevant mardi son homologue israélien, Yoav Gallant, à Washington.
"Nous travaillons en étroite collaboration pour parvenir à un accord, mais nous devons également nous préparer à tous les scénarios possibles", a dit Yoav Gallant.
Le chef des Affaires humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths, a prévenu mercredi qu'une extension au Liban de la guerre livrée par Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza serait "potentiellement apocalyptique".
Le 19 juin, Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, un mouvement islamiste qui exerce une influence prépondérante au Liban, avait averti qu'"aucun lieu" en Israël ne serait épargné par les missiles de son mouvement, au lendemain d'une annonce de l'armée israélienne selon laquelle "des plans opérationnels pour une offensive au Liban" avaient été "validés".
Quatre jours plus tard, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé que la phase "intense" des combats touchait à sa fin dans la bande de Gaza, affirmant qu'ensuite, Israël pourrait "redéployer certaines forces vers le nord", à la frontière avec le Liban, "à des fins défensives".
Erdogan accuse les pays occidentaux
"Il semble qu'Israël, qui a dévasté Gaza, jette désormais son dévolu sur le Liban. Nous voyons que les puissances occidentales soutiennent Israël en coulisse", a accusé le président turc, Recep Tayyip Erdogan, mercredi.
Parlant de "situation imprévisible", le Canada a appelé ses ressortissants à quitter au plus vite le Liban.
Le Hezbollah a ouvert le front avec Israël en soutien au Hamas au lendemain de l'attaque menée par le mouvement palestinien, le 7 octobre dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1 195 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Sur 251 personnes enlevées durant l'attaque, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 42 sont mortes, selon l'armée.
En représailles, Israël a lancé une offensive sur la bande de Gaza, qui a fait jusqu'à présent 37 718 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement dirigé par le Hamas.
En annonçant que la phase "intense" des combats, notamment à Rafah, était "sur le point de se terminer", Benjamin Netanyahu a réaffirmé que la guerre se poursuivrait afin de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.
L'objectif", selon M. Netanyahu, est "de récupérer les otages" retenus à Gaza et de "déraciner le régime du Hamas".
Avec AFP