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Kenya : de nouvelles manifestations à Nairobi, appel à une marche blanche pacifique jeudi
Les manifestants kényans ont promis mercredi de nouvelles actions dans le cadre de leur mouvement contre l'augmentation des impôts, au lendemain d'une fusillade à Nairobi qui a vu la police ouvrir le feu sur la foule qui tentait de prendre d'assaut le Parlement. La journaliste et militante Hanifa Adan a également appelé à une marche blanche jeudi.

Alors que des policiers lourdement armés patrouillaient dans les rues de la capitale kényane mercredi 26 juin, les manifestants ont utilisé le hashtag #tutanethursday ("rendez-vous jeudi"), qui mélange le swahili et l'anglais, pour appeler à de nouveaux rassemblements contre les nouvelles taxes prévues dans le budget 2024-2025, actuellement débattu au parlement.

Mardi soir, après une journée de chaos, de violences et de pillages dans la capitale Nairobi, le président William Ruto a affiché sa fermeté et assuré que la "violence et l'anarchie" seraient fermement réprimées.

"Tout le pouvoir souverain appartient au peuple du Kenya. Vous ne pouvez pas tous nous tuer. Demain, nous marchons à nouveau pacifiquement en portant du blanc, pour tous les nôtres tombés au combat. Vous ne serez pas oubliés !!!", a écrit mercredi matin sur X la journaliste et militante Hanifa Adan, figure de la contestation.

All sovereign power belong to the people of Kenya. You cannot kill all of us. Tomorrow we march peacefully again as we wear white, for all our fallen people💔💔 You will not be forgotten !!! #RejectFinanceBill2024 pic.twitter.com/Mtj2QK7lON

— Hanifa 🇵🇸 🇵🇸 (@Honeyfarsafi) June 26, 2024

Dans la matinée, le président de la principale organisation de médecins du pays – la Kenya Medical Association –, Simon Kigondu, a fait état mercredi matin à l'AFP d'"au moins 13 personnes tuées".

"Jusqu'à présent, nous avons au moins 13 personnes tuées, mais ce n'est pas le chiffre définitif. (...) Nous n'avons jamais vu auparavant, nous avons vu des violences en 2007 suite aux élections, mais jamais un tel niveau de violence contre des personnes non armées", a déclaré Simon Kigondu.

Les autorités n'ont elles donné aucune évaluation du nombre de victimes lors de cette troisième journée de mobilisation en huit jours contre le projet de budget 2024-25. Prévoyant des hausses de taxes, le texte, qui doit encore être promulgué par le président Ruto, a été voté mardi au Parlement.

Les rassemblements, principalement menés par des jeunes, avaient débuté la semaine dernière dans le calme, des milliers de manifestants défilant à Nairobi et dans d'autres villes du pays.

Dans le centre d'affaires (CBD) de Nairobi, une odeur de gaz lacrymogène flottait encore dans la matinée dans les rues, dont les chaussées portaient encore des traces de sang. Un important dispositif policier, renforcé par l'armée mardi soir, quadrillait le quartier, a constaté l'AFP.

Selon des ONG, dont la branche kényane d'Amnesty International, la police a tiré à balles réelles pour tenter de contenir la foule, qui a forcé l'entrée de l'enceinte du Parlement. Des bâtiments y ont été saccagés et partiellement incendiés.

À Nairobi et dans plusieurs villes, la foule s'est également livrée à des pillages.

Avec AFP et Reuters