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Nouveaux tirs à la frontière israélo-libanaise, les bombardements continuent à Gaza
L'armée israélienne et le Hezbollah ont échangé de nouveaux tirs transfrontaliers, jeudi, dans un contexte de flambée de violences à la frontière libanaise alors que les bombardements israéliens continuent à Gaza et notamment sur Rafah, dans le sud de l'enclave.

La montée de tensions se poursuit entre l'armée israélienne et le Hezbollah. De nouveaux tirs transfrontaliers ont été signalés à la frontière nord d'Israël avec le Liban, jeudi 20 juin, après une escalade de la rhétorique belliqueuse entre les deux protagonistes, faisant craindre une guerre à grande échelle.

Sur le front sud d'Israël, dans la bande de Gaza, la guerre déclenchée le 7 octobre par une attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas contre le territoire israélien, se poursuit avec des bombardements israéliens notamment sur Rafah (sud).

Ce conflit dévastateur a provoqué une flambée de violence à la frontière nord d'Israël avec le Liban, où les échanges de tirs entre l'armée et le Hezbollah, un allié du Hamas, se sont intensifiés ces dernières semaines.

Jeudi, le mouvement islamiste libanais a annoncé avoir tiré "des dizaines de roquettes Katioucha" sur une position militaire dans le nord d'Israël en représailles à la mort d'un de ses combattants dans une frappe ciblée israélienne sur Deir Kifa, dans le sud du Liban.

L'armée israélienne a confirmé avoir "éliminé" un combattant du Hezbollah, le présentant comme un commandant local du mouvement armé et financé par l'Iran, ennemi juré d'Israël.

Dans un discours incendiaire mercredi soir, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a averti qu'"aucun lieu" en Israël, ne serait épargné par les missiles et les drones de son mouvement en cas d'attaque israélienne contre le Liban.

Mardi, l'armée israélienne a annoncé que "des plans opérationnels pour une offensive au Liban" avaient été "validés", et le chef de la diplomatie Israël Katz a affirmé que "dans une guerre totale, le Hezbollah sera détruit".

Vers un conflit régional ?

Nasrallah a également menacé l'île méditerranéenne de Chypre, disant "détenir des informations" selon lesquelles Israël pourrait utiliser, s'il était attaqué, "des aéroports et des bases" dans ce pays de l'Union européenne le plus proche des côtes du Moyen-Orient.

Ces accusations sont "dénuées de tout fondement", a affirmé le gouvernement chypriote. Chypre "entretient d'excellentes relations avec tous les pays de la région", et "n'est impliquée et ne sera impliquée dans aucun conflit".

Les menaces du Hezbollah, un mouvement qui exerce une influence prépondérante au Liban, ont inquiété Israéliens, Libanais et Chypriotes.

"On ne sait pas si cette histoire se terminera par une guerre ou un accord. Je préfèrerais un accord", a dit à l'AFP Shimon Kamari de Kiryat Shmona dans le nord d'Israël.

Pour Sofinar, habitante de Beyrouth, "le Liban ne veut pas de guerre (...) Nous souffrons déjà et la situation économique est précaire".

Costas, un habitant de Nicosie, a estimé que "le gouvernement chypriote ne fait qu'apporter une aide humanitaire" à Gaza.

En cas de guerre, a prévenu Hassan Nasrallah, Israël devrait "nous attendre par la terre, par la mer et par les airs", ajoutant que son mouvement avait reçu "de nouvelles armes" et comptait plus de 100 000 hommes prêts au combat.

Mais les experts sont divisés sur la perspective d'un conflit régional.

"D'ici quelques semaines, nous verrons une opération israélienne au Liban", a dit Nitzan Nuriel, ex-chef du département israélien de lutte antiterroriste. Mais, selon Eyal Zisser, expert du Hezbollah à l'Université de Tel-Aviv, "personne ne veut une escalade".

Combats à Rafah 

Le 7 octobre, des commandos du Hamas ont mené une attaque dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 41 sont mortes, selon l'armée.

L'armée israélienne a lancé une offensive d'envergure qui a dévasté Gaza et fait jusqu'à présent 37 431 morts, en majorité des civils, dont 35 ces dernières 24 heures, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

À Rafah (sud), les combats se poursuivent entre soldats et combattants palestiniens. Selon des images de l'AFP, des familles palestiniennes ont continué de fuir la ville, leurs affaires empilées sur des remorques ou des charrettes.

"Le dernier bastion (du Hamas) à Rafah est démantelé systématiquement (...) maison par maison, tunnel par tunnel, logement par logement. Nous le détruirons et nous gagnerons", a déclaré le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer.

Des bombardements ont également visé le centre du territoire, faisant deux morts, selon un médecin.

Sur le plan humanitaire, l'aide entre toujours au compte-gouttes dans le petit territoire palestinien assiégé par Israël et menacé de famine selon l'ONU.

Malgré les appels de la communauté internationale, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu assure qu'il poursuivra la guerre jusqu'à l'élimination du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme terroriste par les États-Unis, l'UE et Israël.

Avec AFP