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Sur TF1, Sarkozy tente d'apaiser les inquiétudes et les polémiques

À quelques semaines des élections régionales, le président français, Nicolas Sarkozy, a profité de son passage sur la chaîne de télévision TF1 pour défendre sa politique. Et désamorcer quelques polémiques...

A deux mois des élections régionales, le président français, Nicolas Sarkozy, passait son grand oral de son mi-mandat. Confronté à un panel de 11 Français sélectionnés par la chaîne, le chef de l’État, dont la cote de popularité peine à décoller, a tout d’abord tenté de mettre fin aux polémiques, avant de défendre l’action menée par son gouvernement.

Sur le plateau du journal télévisé de la première chaîne, le président s'est tout de suite attelé aux sujets qui fâchent. Interrogé par la journaliste Laurence Ferrari sur la très controversée double casquette d’Henri Proglio, nouveau patron d’EDF et président du conseil de surveillance de Veolia, il a assuré que ce dernier "se consacrera à 100 % à EDF lorsque la transition sera faite", en soulignant que les syndicats du groupe étaient aussi intervenus en ce sens.

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"En tant que président d'EDF, M.Proglio aura un million d'euros de fixe et 600 000 de primes"

Nicolas Sarkozy a également défendu le débat sur l’identité nationale, lancé au début de décembre par le ministre de l’Immigration, Eric Besson. Pour le chef de l’Etat, ce débat, "profondément utile dans la situation de crise que nous avons connue", se déroule "tout à fait dignement".

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"La France, c'est une communauté de gens différents qui, ensemble, construisent une nation avec des valeurs, des principes, des droits et des devoirs"

Il a volé une seconde fois au secours d’Eric Besson en affirmant que son ministre avait "très bien géré" le dossier des clandestins débarqués en Corse, alors que celui-ci est accusé par l’opposition d’avoir brocardé leurs droits. "Nous soignons ces personnes, nous les nourrissons, nous les réconfortons. Nous allons regarder de quel pays ils viennent et nous les raccompagnerons chez eux", a-t-il ajouté.

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"Ces personnes, nous les nourrissons, nous les réconfortons (...) et nous les raccompagnerons chez eux"

Ces déclarations interviennent alors que les juges ont ordonné de remettre en liberté ce lundi la totalité des 123 Kurdes clandestins enfermés dans des centres de rétention administrative (CRA). Le président a par ailleurs fustigé les passeurs "assassins" et "esclavagistes".

Les décisions sur les retraites "concerneront tout le monde"

Sur le dossier des retraites, Nicolas Sarkozy s’est notamment engagé à ne pas toucher au système de répartition et à ne pas réduire le montant des pensions. Les décisions, qui "concerneront tout le monde", salariés comme fonctionnaires, "seront prises avant la fin de l’année". Il a laissé entendre que le gouvernement envisageait d’allonger la durée de cotisation mais qu’il travaillait aussi sur la question de la pénibilité du travail.

Le président de la République a ensuite rejoint dans un studio mitoyen le populaire

présentateur du journal télévision de 13 heures de TF1, Jean-Pierre Pernault, et un panel de 11 Français. Nicolas Sarkozy s’est alors livré à un exercice d’explication de son action, notamment en matière économique et social.

Prenant place dans le cercle formé par les intervenants, au même niveau qu’eux, le chef de l’Etat s’est longtemps attardé sur le thème de l’emploi, que les Français placent en tête de leur préoccupation, selon deux études publiées ce lundi.

En prenant soin d’appeler les intervenants par leur prénom, il a dans un premier temps tenté de rassurer une jeune diplômée sur une situation de l'emploi "en train de se retourner". Selon Sarkozy, le chômage reculera en France "dès cette année".

Quant aux quelque 850 000 demandeurs d'emploi en fin de droits en 2009, selon les chiffres de Pôle emploi, il a assuré que "personne ne serait abandonné". "La France a besoin qu'on trouve du travail pour les gens. Elle a besoin de croissance, elle a besoin d'emploi", a-t-il affirmé, en expliquant que "les gens, ce qu'ils nous demandent, ce n'est pas de pouvoir rester trois ans au chômage, c'est de trouver un emploi", a ajouté le chef de l’Etat.

Dans un échange avec un ouvrier inquiet des délocalisations dans le secteur automobile, le président s’est posé en défenseur de l’industrie française en expliquant qu’il n’acceptait pas "la stratégie de Renault ces dix dernières années". Il s’est félicité que l’État ait mis en avant ses 15 % détenus au capital du constructeur pour obtenir l’engagement, en janvier, de maintenir en France une partie de la production de la future Clio 4 que la direction envisageait, selon la presse, de délocaliser en Turquie.

Martine Aubry invitée mardi

A l’issue de l’émission, le porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre, a estimé que "cet exercice de pédagogie [était] une réussite car il a permis […] à tous les Français […] d'obtenir des réponses claires et franches à leurs inquiétudes".

La chef de file du Parti communiste, Marie-George Buffet, a estimé en revanche que Nicolas Sarkozy "ne connaît pas" la situation des chômeurs en fin de droits.

Ce mardi, ce sera au tour de la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, d'être reçue par TF1. Elle répondra alors aux propos de Nicolas Sarkozy sur les différents sujets qu'il a abordés ce lundi.