La société commune que les géants miniers anglo-australiens BHP Billiton et Rio Tinto entendent créer suscitent l'intérêt de la Commission européenne qui craint une distorsion de la concurrence sur le marché mondial du minerai de fer.
AFP - La Commission européenne, gardienne de la concurrence en Europe, a annoncé lundi l'ouverture d'une enquête sur une société commune que veulent créer les géants miniers anglo-australiens BHP Billiton et Rio Tinto dans le minerai de fer en Australie.
"La Commission examinera notamment si cette entreprise commune aurait une incidence négative sur la concurrence au sein du marché mondial du minerai de fer transporté par voie maritime", explique-t-elle dans son communiqué.
Rio Tinto et BHP Billiton se partagent en effet l'essentiel du transport mondial de minerai de fer avec le brésilien Companhia Vale do Rio Doce (CVRD). Les trois groupes affichaient en 2008 des parts de marché de respectivement 18,6%, 17,1% et 32,8%.
Bruxelles précise que l'ouverture de la procédure d'examen ne signifie pas qu'elle a des preuves d'infraction, mais juste que l'enquête sera "prioritaire".
"Le minerai de fer est le principal composant de l'acier. La quasitotalité du minerai de fer produit dans le monde est utilisée pour produire de l'acier. L'acier constitue quant à lui un matériau clé pour les secteurs de l'automobile, de la construction et des biens de consommation", rappelle la Commission.
Les autorités australiennes de la concurrence ont déjà ouvert une enquête similaire.
L'alliance entre Rio Tinto et BHP Billiton en Australie a été très critiqué par le secteur de la sidérurgie, qui craint la constitution d'un "duopole" et des effets négatifs sur les prix du minerai de fer.
Les sidérurgistes étaient déjà montés au créneau l'an dernier lors d'une tentative d'OPA hostile de BHP Billiton sur Rio Tinto sur laquelle Bruxelles avait émis des doutes et qui avait finalement avorté.