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Au Pakistan, l'ex-Premier ministre Imran Khan acquitté dans une affaire de trahison
La justice pakistanaise a acquitté l'ancien Premier ministre pakistanais, en appel, dans une affaire de trahison pour divulgation de documents classifiés. Imran Khan est emprisonné depuis un an pour de multiples affaires judiciaires.

Une victoire judiciaire pour le camp de l'ex-Premier ministre du Pakistan. Imran Khan a été innocenté, lundi 3 juin, en appel de l'accusation de trahison pour divulgation de documents classifiés. Il reste tout de même incarcéré dans le cadre d'autres affaires.

La décision a été prise par la Haute Cour d'Islamabad, a constaté un journaliste de l'AFP présent dans la salle du tribunal. 

Salman Safdar, un avocat du parti de Imran Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), a confirmé l'information à l'AFP. Il note que "c'est la première affaire d'importance faisant partie de la persécution politique contre Imran Khan et Shah Mahmood Qureshi (son ancien ministre des Affaires étrangères et numéro deux du PTI) à être réduite à néant".

En première instance, Imran Khan, 71 ans, avait été condamné ainsi que Shah Mahmood Qureshi le 30 janvier à 10 ans de prison pour divulgation de documents classifiés.

Peine pour corruption suspendue début avril

Au cœur de l'affaire figurait un câble diplomatique envoyé en 2022 par l'ambassadeur du Pakistan aux États-Unis, qu'Imran Khan a présenté comme la preuve d'un complot américain organisé contre lui et soutenu par les militaires pakistanais. Les États-Unis et l'armée pakistanaise ont démenti cette affirmation.

La semaine suivante, il avait été condamné à deux autres peines pour corruption (14 ans) et mariage illégal (sept ans).

Ces condamnations survenaient peu avant les élections législatives du 8 février auxquelles il n'avait pas pu se présenter car il était emprisonné depuis août et inéligible.

L'exécution de la peine pour sa condamnation pour corruption, qui concernait des cadeaux reçus entre 2018 et 2022, lorsqu'il était au pouvoir, a été suspendue début avril par un tribunal d'Islamabad mais la condamnation elle-même reste en vigueur.

Une armée toute puissante

Imran Khan attribue à l'armée ses ennuis judiciaires, destinés selon lui à empêcher son retour au pouvoir.

Cet ancien joueur vedette de cricket arrivé au pouvoir en 2018 a été évincé par une motion de censure en avril 2022, après avoir perdu le soutien de la toute puissante armée, selon les analystes. 

Il avait été arrêté en mai 2023 et s'était retrouvé face à de multiples poursuites judiciaires. Ses partisans sont sortis vainqueurs des législatives mais avec une avance insuffisante pour former le gouvernement. 

Ils ont laissé le champ libre à une coalition dirigée par le nouveau Premier ministre, Shehbaz Sharif, lequel aurait bénéficié du soutien de l'armée.

Les spécialistes soulignent que le Pakistan est "un régime hybride", au sein duquel les militaires ont un immense pouvoir pour déterminer le cours d'un système politique plutôt démocratique.

Avec AFP