
Le Real Madrid en route vers une quinzième couronne européenne. Le Real Madrid s'est qualifié mercredi 8 mai pour la finale de la Ligue des champions au dépens du Bayern de Munich dans son antre du Bernabeu au terme d'une rencontre de haut niveau longtemps restée indécise.
Dès les premières minutes, les hommes de Carlo Ancelotti maitrisent le milieu de terrain et le Bayern peine à exister. Sur un centre de Carvajal en première intention, Rodrygo est tout près de pouvoir ouvrir le score. Première alerte sur le but bavarois (5e). La riposte allemande intervient deux minutes plus tard quand Gnabry bien lancé derrière la défense manque sa remise pour Harry Kane.
Invaincu depuis avril 2023 sur sa pelouse, le champion d'Espagne poursuit son entreprise d'asphyxie du milieu allemand. Dans ses rares phases de possessions, un Bayern un peu trop approximatif peine à trouver des solutions.
Au contraire, le Real devient de plus en plus dangereux. Alerté au coeur de la surface, Vinicius frappe sur le poteau puis Rodrygo échoue face à Neuer sur le rebond (12e). L'équation se complique pour les Allemands avec la sortie de Gnabry blessé (25e). Trois minutes plus tard, Harry Kane montre que le Bayern n'est pas venu jouer les seconds rôles à Bernabeu et déclenche une volée de classe internationale à l'entrée de la surface déviée par le portier de la Maison Blanche (28e).
Mais c'est bien le Real qui resserre son emprise sur le match bien aidé par un Bellingham inspiré et juste techniquement. Heureusement, le Bayern qui cherche à tout prix à sauver sa saison après avoir été dépossédé du titre de champion d'Allemagne par le Bayer Leverkusen, peut compter sur un gardien monumental : Manuel Neuer maintient une nouvelle fois son équipe à flot en sortant un centre-tir vicieux de Vinicius qui filait dans les buts.
Un nouveau tour de magie des madrilènes
Au retour des vestiaires, la première situation chaude est encore pour un Vinicius virevoltant. Le Brésilien élimine Kimmich sur le côté gauche mais son centre en retrait est repoussé in extremis par la défense centrale bavaroise (46e). Dans la foulée, le Bayern réplique avec un tir contré de Davies qui retombe juste au-dessus de la transversale madrilène faisant frissonner tout le stade Bernabeu (48).
Le Real continue de pousser avec Rodrygo dont la reprise frôle le poteau de Neuer après un nouveau débordement de l'inévitable Vinicius qui fait vivre un calvaire à la défense du Bayern. Si la rencontre est agréable, il manque encore ce petit grain de folie pour faire chavirer le stade. Mais Manuel Neuer n'a pas l'intention de nous faire ce plaisir. Sur un coup franc surpuissant de Rodrygo, le gardien allemand se détend de toute sa longueur (55e) puis sort d'une manchette dont il a le secret une nouvelle tentative de Vinicius sur l'action suivante (56e).
Le Real Madrid maintient la pression mais c'est le Bayern qui ouvre le score contre le cours du jeu. Lancé dans la profondeur, Davies repique au centre et envoie une superbe frappe enroulée dans les buts d'Andriy Lunin (68e). Le Real réplique immédiatement sur corner mais le but de Nacho est annulé pour une poussette au visage sur Kimmich.
Quelques minutes plus tard, Harry Kane a la balle du break mais la frappe de l'international anglais se loge à l'extérieur du petit filet du portier madrilène (76e). En fin de rencontre, la Maison Blanche multiplie les assauts sur le but allemand. Entré en cours de jeu, Joselu crucifie Neuer après une grossière faute de main. Cruel ironie pour celui qui a sauvé ses coéquipiers à plusieurs reprises. Puis, Joselu double la mise sur l'action suivante après un centre venu du côté droit (91').
Le Real Madrid tient sa finale. Les joueurs de Carlo Ancelotti retrouveront le Borussia Dortmund le 1er juin à Wembley avec une grosse étiquette de favori collée sur leurs maillots.
Le Bayern qui doit impérativement sauver
À eux deux, le Bayern et/ou le Real ont joué 28 des 69 finales de la plus prestigieuse des Coupes d'Europe (11 pour les Allemands et 17 pour les Espagnols). Et les deux clubs se sont affrontés à 26 reprises, quasiment toujours en phase à élimination directe, mais bizarrement jamais en finale sur terrain neutre.
L'Europe reste l'unique possibilité de décrocher un trophée cette saison pour le Bayern, dépossédé du titre national pour la première fois depuis 2013 par le Bayer Leverkusen. En face, le Real a lui déjà une main et demie sur la Liga, au moment d'aborder la fin de saison avec une confortable avance sur la concurrence.
Sacré champion d'Espagne ce week-end, le Real Madrid a l'histoire de son côté pour la demi-finale retour de Ligue des champions face au Bayern Munich mercredi (21h00) dans son stade Santiago Bernabéu, où il est invaincu depuis plus d'un an.
Si avec ses 14 couronnes continentales, le Real Madrid est bien le Roi d'Europe, son stade Santiago Bernabéu, dans son écrin métallique enfin terminé, est sa forteresse.
Une enceinte mythique, théâtre des "nuits magiques" qui ont forgé sa légende et des "remontadas" irrationnelles de 2022, sur le chemin vers son dernier sacre, contre le PSG, Chelsea et Manchester City.
Cette saison, tous, y compris City, tenant du titre, et le FC Barcelone, champion d'Espagne en titre, s'y sont cassé les dents, même après avoir mené au score, rejoignant la longue liste des victimes du géant madrilène.
Une statistique résume d'ailleurs l'ampleur du défi bavarois, qui garde toutefois toutes ses chances après son nul (2-2) à Munich à l'aller.
Invaincu depuis avril 2023 sur sa pelouse, où il a renversé plus d'une fois la situation dans les derniers instants, le club merengue s'est qualifié dans son stade 23 fois sur les 24 dernières confrontations à élimination directe de C1 (depuis 1991) après avoir fait match nul à l'aller.
- "Casse-tête" -
"90 minutes au Bernabéu, c'est très long, pour beaucoup de raisons. En fait, on s'attend à jouer plusieurs matchs en un", résumait l'entraîneur de Manchester City Pep Guardiola avant le quart de finale aller (3-3), au cours duquel le Real était revenu au score alors qu'il était mené 3-2 en seconde période.
"A chaque fois qu'on donne le Real Madrid pour mort, on trouve toujours le moyen de revenir", résumait l'attaquant brésilien Vinicius après la qualification du Real au bout de la nuit et de la séance de tirs au but à Manchester.
Toujours serein, à l'image de son entraîneur Carlo Ancelotti, même lorsque les choses ne tournent pas en sa faveur, le club madrilène est redevenu une redoutable machine à gagner, et surtout à ne pas perdre.
Un véritable "casse-tête", contre qui "donner sa meilleure version ne suffit pas", estime le quotidien sportif Marca dans une chronique.
"Les +Blancos+ sont en train de développer une résistance à la défaite dans n'importe quelle circonstance qui les rend terriblement difficile à affronter", ajoute le journal.
Leur parcours européen illustre bien cette insolente solidité: les hommes d'Ancelotti sont désormais à un match de Wembley et d'une improbable chance de triplé, après avoir jusqu'à présent remporté un seul de leur cinq matches en phase éliminatoire, contre Leipzig à l'aller (1-0).
- Un Bayern "dangereux" -
Pour atteindre une nouvelle finale et s'offrir une quinzième coupe au grandes oreilles, les Merengues devront cependant faire mieux qu'à Munich, a prévenu le technicien italien la semaine passée, saluant une équipe allemande "dangereuse et à son meilleur niveau", emmenée par ses deux internationaux Leroy Sané et Jamal Musiala et le buteur anglais Harry Kane.
Le retour de suspension de l'inoxydable latéral espagnol Dani Carvajal devrait aider un peu à contenir les percées balle au pied de Musiala, tandis que le travail défensif de Jude Bellingham sera clé pour permettre à Ferland Mendy de freiner les débordements de Sané, buteur à l'Allianz Arena.
Offensivement, le milieu anglais, devenu l'homme providentiel de la Maison Blanche à seulement 20 ans (22 buts, 10 passes décisives, souvent à des moments-clés), sera particulièrement scruté alors qu'il était diminué à l'aller et n'avait pas pu peser sur la rencontre.
Le Bayern de son côté n'a plus que la Ligue des champions pour sauver sa saison, après avoir cédé le titre de champion, pour la première fois depuis 2013, au Bayer Leverkusen.
Thomas Tuchel, contraint par la direction munichoise à prendre la porte à la fin de la saison, espère pouvoir compter sur le retour du patron de sa défense, le Néerlandais Matthijs de Ligt, pour éviter les erreurs défensives qui ont amené les deux buts madrilènes à l'Allianz Arena.
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