
Après le décès d'un homme sans domicile fixe, vendredi en Seine-Saint-Denis, le Samu social de Paris a annoncé le renfort de son dispositif de prise en charge des sans-abris. Au moins 337 d'entre eux sont décédés en France en 2008.
AFP - Le président du Samu social de Paris, Xavier Emmanuelli, a annoncé vendredi sur France Info que le dispositif de prise en charge des SDF avait été renforcé en prévision de la vague de froid actuelle.
"Les équipes du 115 (Samu social), les écoutants sont renforcés ainsi que les maraudes mobiles", a expliqué M. Emmanuelli, expliquant qu'à Paris "par exemple on peut monter jusqu'à treize équipes mobiles (Samu, Croix-Rouge, ordre de Malte)" avec une aide de la "Ville de Paris en véhicules et en personnels".
"Et puis on ouvre des places supplémentaires un peu partout: au Fort de Nogent (Val de Marne) par exemple, à l'hôpital Charles-Foix (à Ivry-sur-Seine), des gymnases ont été ouverts. On s'attendait à cette vague de froid et on a pris les devants", a ajouté le fondateur du Samu social.
Selon lui, le dispositif de prise en charge "n'est jamais suffisant" et "on n'aura jamais adéquation entre les besoins et les moyens" parce qu'il y a "de plus en plus de gens qui sont dans la grande exclusion et la précarité".
"On pare au plus pressé, (...) on essaie d'anticiper mais on est dans une grande crise sociétale", a-t-il estimé, notant que la crise qui s'est implantée en 2008 se traduit par "plus de travailleurs pauvres" et des "centres d'hébergement ouverts de jour fréquenté 20% de plus que l'année dernière".
Xavier Emmanuelli déplore qu'il "manque une vision" dans le monde social comme il en existe une "dans le monde sanitaire avec le Samu, les urgences, les soins intensifs".
Selon lui, il faudrait notamment pouvoir "faire le diagnostic physique et psychique" des gens que l'on veut mettre à l'abri afin "de les orienter correctement soit vers l'hôpital soit vers l'hôpital psychiatrique, soit vers des places de stabilisation et des maisons relais", c'est-à-dire créer une "hiérarchie qui va de la rue jusqu'à un logement ou l'hôpital".
Alors que les nuits prochaines s'annoncent particulièrement froides, M. Emmanuelli recommande de "s'approcher" des SDF, de "leur poser des questions, estimant que "si les personnes ne répondent pas, il ne faut pas hésiter à appeler les secours, alerter le 115 ou le 15".
Il rappelle aussi "que l'on meurt plus en été qu'en hiver parce qu'il y a moins de secours visible et que les gens ont l'air d'être plus à l'abandon alors qu'en hiver tout le monde fait très attention".
"On ne meurt pas de froid mais d'extrême misère", a-t-il conclu.