À la Une de la presse, ce mercredi 24 avril, la mort de cinq migrants qui tentaient de traverser la Manche, quelques heures après l’adoption, au Royaume-Uni, où ils tentaient de se rendre, de la loi sur l’expulsion des demandeurs d’asile vers le Rwanda. Mais aussi le calvaire, en Grèce, d’un réfugié iranien accusé d’être un passeur ; l’inquiétude des proches du président nigérien Mohamed Bazoum et de son épouse, emprisonnés depuis neuf mois ; et, enfin, une étude sur la chair des poules.
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À la Une de la presse, la mort, dans la nuit de lundi à mardi, de cinq migrants qui tentaient de traverser la Manche, quelques heures seulement après l’adoption, au Royaume-Uni, où ils tentaient de se rendre, de la loi instaurant l’expulsion des demandeurs d’asile vers le Rwanda.
D’après La Voix du Nord, ces cinq migrants, dont une petite fille de 7 ans, ont trouvé la mort au large de Wimereux, dans le Pas-de-Calais, après un mouvement de panique sur l’embarcation où ils se trouvaient – un simple canot pneumatique où les passeurs auraient entassé 112 personnes au total. "Puisse cette tragédie être la dernière", espère le gratuit Metro, en citant la réaction du Premier ministre britannique, qui a déclaré que cet événement "tragique [...] rappelle pourquoi [son] plan est important", en assurant qu’"il y a une part de compassion dans tout ce que fait son gouvernement". L’argument ne convainc pas The Independent. Le journal implore Rishi Sunak de revoir sa politique "brutale", "insensible", et surtout inefficace, comme en témoigne le cliché à la Une du journal ce matin : une photo prise hier, quelques heures, seulement après cette déclaration, d’un autre canot pneumatique, débordant de migrants et tentant, eux aussi, de traverser la Manche.
La presse britannique critique, dans l’ensemble, la loi sur l’expulsion des demandeurs d’asile vers le Rwanda. Si The Telegraph appelle à la mise en œuvre rapide du texte, en dénonçant, au passage, les "gauchistes partisans des frontières ouvertes", qui "usent la patience de l’opinion vis-à-vis des traversées de la Manche", en multipliant les recours juridiques, la plupart des quotidiens britanniques dénoncent cette loi. Pour The Financial Times, "le problème n’est pas seulement que ce plan inhumain et extrêmement coûteux pourrait ne pas atteindre son objectif", mais que "les moyens juridiques utilisés par le gouvernement pour annuler le blocage [du texte] par la Cour suprême du Royaume-Uni, créent un précédent pernicieux pour la démocratie britannique". The Guardian approuve, lui, la condamnation de cette loi par l’ONU, qui a mis en garde contre "un dangereux précédent mondial", en martelant qu’il n'existe "aucune preuve de l'affirmation du gouvernement selon laquelle les expulsions [vers le Rwanda] arrêteront les bateaux".
Beaucoup de réactions, également, dans la presse européenne. Dans le dessin de Chappatte, pour le journal suisse Le Temps, des bobbies attendent de pied ferme des migrants arrivant en bateau pour les renvoyer illico par avion : "Vous pouvez garder les gilets de sauvetage." Libération dénonce "les avions de la honte" et "une faillite morale dans laquelle d’autres pays d’Europe sont prêts à sombrer" – comme en atteste l’accord conclu récemment entre Rome et Tirana, prévoyant l’ouverture, dès le 20 mai prochain, de trois structures gérées par l’Italie et accueillant des migrants en Albanie. "Une politique d’externalisation qui suscite l’intérêt de leurs voisins européens", selon Libé.
De l’autre côté de la frontière albanaise, à Thessalonique, en Grèce, des juges ont décidé hier de maintenir en prison un réfugié iranien accusé d’être un passeur. Le Monde raconte le calvaire d’Homayoun Sabetara. Cet Iranien de 59 ans, atteint d’un cancer, qui a déjà passé 576 jours en prison, avait été arrêté au volant d’un véhicule transportant d’autres migrants depuis la frontière gréco-turque. La justice grecque l’accuse d’avoir organisé un trafic. Lui dit avoir simplement tenté de retrouver sa famille en Allemagne, et accepté de conduire d’autres migrants, qui s’étaient retrouvés comme lui perdus, sans eau ni nourriture. Après avoir été condamné en première instance à dix-huit ans de prison, Homayoun Sabetara comparaissait de nouveau hier devant les juges, qui ont refusé de lui accorder une libération conditionnelle d’ici la prochaine audience, malgré ses problèmes de santé. Ses avocats et les ONG qui ont suivi son procès dénoncent des "erreurs judiciaires flagrantes" et "un procès non équitable". D’après Le Monde, le cas d’Homayoun Sabetara n’est pas une exception en Grèce, où quelque 2 000 migrants, condamnés pour les mêmes charges, représentent aujourd’hui la deuxième plus grande population carcérale du pays.
Lui est toujours retenu prisonnier avec son épouse après avoir été renversé par la junte il y a maintenant neuf mois. On parle à présent du chef d’Etat nigérien, Mohamed Bazoum. D’après Le Figaro, le couple est toujours détenu dans un deux pièces au sein de la résidence présidentielle, à Niamey, où il mène une vie de reclus, privé de téléphone, et interdit de sortie. Le journal fait état de l’inquiétude des proches de Mohamed Bazoum et de son épouse, qui craignent que la communauté internationale et la Cedeao les abandonnent à leur sort. Une inquiétude qui se transforme en angoisse, alors que Mohamed Bazoum, qui a été élu démocratiquement en mars 2021, pourrait être condamné pour "complot, haute trahison et apologie du terrorisme", le 10 mai prochain, "à l’issue d’une parodie de procès organisée par la junte" dirigée par le général Tiani.
On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, je vous propose de poursuivre notre rubrique "Nos amis les volatiles", entamée en début de semaine. Après les croassements des corbeaux, et les cris des mouettes, cette info sur les poules. Une étude de l’Institut national pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, citée par Le Parisien, révèle que ces gallinacés ont "des rougissements plus ou moins importants en fonction de leur état émotionnel". Autrement dit, que les poules peuvent, elles aussi, "piquer un fard quand elles ont la chair de poule".
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