“Ici, au Château Mimi, on a déjà un pied dans l’Union européenne”, se réjouit Adrian en déambulant entre les barriques de sa gigantesque cave. Ce vigneron de 35 ans est directeur général de ce domaine viticole situé à quelques kilomètres de Chisinau, la capitale moldave.
Le Château Mimi a fait sa renommée sous l’Union soviétique, à l’époque où la Moldavie était considérée comme “la cave à vin de l’URSS”. Et aujourd’hui, ses bouteilles ont su trouver leur place… sur la table des négociations européennes.
Un domaine viticole sous le feu des projecteurs européens
Le 1er juin 2023, le Château Mimi a en effet accueilli le second sommet de la Communauté politique européenne, qui a rassemblé 45 chefs d’tat, dont Emmanuel Macron, et quatre responsables de l’UE.
Une étape déterminante pour le pays, qui tente de se positionner à l’échelle régionale : la présidente moldave, Maia Sandu, a fait de l’adhésion à l’Union européenne l’une de ses priorités. Maintenant que les négociations avec Bruxelles sont lancées, elle entend également organiser un référendum à ce sujet si elle est réélue en novembre 2024.
“On est souvent réduits à notre statut de voisin de l’Ukraine, mais on voudrait être connus en tant que gros producteur viticole. Même si on est tout petit”, espère Adrian. Le vin pourrait effectivement avoir son rôle à jouer dans le développement du pays, sur son territoire et à l’étranger : en 2023, ce secteur représentait 3 % du PIB moldave, selon la chaîne de télévision locale TVR Moldova. C’est deux fois plus qu’en France.
Cette ascension n'est d’ailleurs pas vu d'un très bon œil par la Russie, qui a mis sous embargo l’exportation de fruits et légumes moldaves en août 2022.
Le vin moldave par delà les frontières
Ce positionnement européen est soutenu par les Moldaves installés à l’étranger. En 30 ans, le pays a perdu 40 % de sa population, selon le Bureau national des Statistiques de Moldavie. Un phénomène en grande partie lié à des expatriations en masse.
“Ça va faciliter les choses. La Moldavie, ça fait partie de l’Europe. Beaucoup de Moldaves se sentent européens. Je me sens européenne”, affirme Julia depuis Bordeaux, en France. Cette Moldave de 31 ans a élu domicile dans la capitale mondiale du vin en 2016.
Chez elle, le vin est une histoire familiale : elle a commencé à en produire toute petite avec ses parents, en Moldavie. Aujourd’hui, elle travaille aux côtés de son mari, avec qui elle a monté une maison de négoce à Bordeaux. Elle promeut son pays chaque jour à travers son travail puisqu’elle commercialise, entre autres, du vin moldave.
Cliquez sur la vidéo pour retrouver l'intégralité de son témoignage et de celui d’Adrian.