
A la Une des hebdomadaires, le génocide du Rwanda, débuté en avril 1994, qui a profondément marqué l'Histoire mondiale. Trente ans plus tard, le pays semble s'être relevé de ce traumatisme, au point de devenir un modèle dans le domaine. Egalement au sommaire : des femmes brisent l’omerta sur les violences sexuelles dans l’armée française. Et les sportifs ukrainiens, qui continuent leur préparation pour les JO, malgré la guerre qui fait rage dans leur pays.
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A la Une des hebdomadaires, le Rwanda qui commémore ce weekend le trentième anniversaire du début du génocide. Un pays qui mène une réconciliation encore imparfaite et qui ne peut passer que par la justice. Le Nouvel Obs tire le portrait de ceux qu’on appelle "les Klarsfeld du Rwanda" : Alain et Dafroza Gauthier traquent les génocidaires depuis des années. Beaucoup de génocidaires se sont réfugiés en France dès 1994, ils seraient encore une centaine. C’est le cas notamment d’Eugène Rwamucyo, exilé en France, résident en Belgique. Il est soupçonné d’avoir activement participé au génocide. Grâce aux travaux des époux Gauthier, l’homme va être jugé en France, en vertu de la compétence universelle, après avoir été condamné par contumace au Rwanda à la perpétuité en 2007.
La France, par la voix de son président Emmanuel Macron a reconnu une nouvelle fois sa responsabilité. Elle relance, par la même occasion, le débat sur le silence parfois complice de la communauté internationale.
Les leçons du génocide rwandais n’ont pas été tirées, pour l’hebdomadaire britannique The Economist. Dévoilées aux yeux d’un monde entier horrifié à l’époque, on a pensé un peu rapidement que les images des massacres marqueraient la conscience commune, à tel point que les tueries de masse ne pourraient se reproduire sans l’intervention des forces étrangères. Mais The Economist rappelle qu’en Ethiopie, en Birmanie, au Soudan, en Syrie, au Yémen ou aujourd’hui à Gaza, les puissances mondiales ne font presque jamais rien pour protéger des millions de personnes des bombes et de la famine.
La responsabilité de protéger les civils, un principe adopté à l’unanimité aux Nations unies en 2005, a implosé après l’intervention en Libye, décrite par The Economist comme le péché originel. La boite de pandore est ouverte. En 2013, quand Bachar Al-Assad utilise des armes chimiques sur des civils, le président américain de l’époque Barack Obama crée un précédent : il évoque une "ligne rouge", mais sans pour autant intervenir quand elle a été dépassée...
Autre témoignage dans la presse hebdomadaire : celui d’une dizaine de femmes qui brisent l’omerta sur les violences sexuelles dans l’armée. Elles décrètent la fin du silence au sein de la "grande muette". C’est une nouvelle étape dans le mouvement #MeToo, assure Paris Match.
Traumatisées, mais dignes, comme Ninon, 23 ans, broyée par le sentiment d’injustice. Agressée sexuellement par son supérieur il y a quelques années, elle a eu le courage de parler, elle et sept autres femmes, qui l’accusent notamment de viol. Mais en réponse, l’armée lui impose un nouveau commandant d’unité et surtout le silence vis-à-vis de "l’incident". Esseulée, Ninon enchaîne les arrêts maladies … jusqu’à être radiée en 2023 pour absences non régularisées. Dans le même temps, son agresseur, lui, a reçu une promotion! Une impunité généralisée rapporte Match : sur les 226 cas de violences sexuelles ou d’outrage sexistes signalés dans l’Armée en 2023, à peine la moitié a fait l’objet de sanctions disciplinaires.
A découvrir enfin, le récit des entraînements des sportifs ukrainiens, qui continuent leur préparation en vue des JO et ce, malgré la guerre. Ce sont des champions qui rêvent des Jeux, à lire dans L'Express cette semaine. L'hebdomaire nous plonge à Kiev, dans le quotidien des entraînements, menacés par un missile ou un drone. Plusieurs fois par jour, l’équipe de plongeon interrompt son entraînement pour se réfugier sous la piscine, dans les abris. La récupération, essentielle pour les sportifs, est, elle aussi, mise à mal par le stress et les réveils en sursaut dans l’écho des bombardements. L’espace aérien étant fermé, il leur faut plusieurs jours pour se rendre dans les compétitions préparatoires à l’étranger. Mais, pas question de renoncer. Pour Oleksiy, gagner une médaille olympique est un rêve : "Beaucoup de gens entendraient parler de l’Ukraine en bien", confie-t-il, lui qui veut prouver que l’on peut monter sur la première marche du podium, même quand son pays est en guerre.
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