
À la une de la presse, ce mercredi 3 avril, l’indignation provoquée par la mort, lundi, à Gaza, de sept humanitaires de l’ONG américaine World Central Kitchen, dans des frappes israéliennes. L’émoi est particulièrement vif au Royaume-Uni et en Espagne, dont étaient originaires trois des humanitaires tués, ainsi que le fondateur de l’ONG, le chef hispano-américain José Andres.
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À la une de la presse, l’indignation provoquée par la mort, lundi, à Gaza, de sept humanitaires de l’ONG américaine World Central Kitchen, dans des frappes israéliennes.
Fait suffisamment rare pour être relevé, l’événement fait la une, mercredi matin, de la presse conservatrice israélienne, habituellement réticente à évoquer les morts civiles à Gaza. "Le monde veut des réponses pour la mort des travailleurs humanitaires" : le Jerusalem Post fait état de l’ouverture d’une enquête par l’armée israélienne pour faire la lumière sur ce "meurtre désastreux, commis par erreur". Plus rare encore, le très à droite et pro-Netanyahu Israël Hayom, montre le toit de l’un des véhicules où se trouvaient les humanitaires, éventré par l’un des trois missiles tirés par un drone israélien. Le journal, qui qualifie les faits d’"incident", fait état du "prêche" du président Joe Biden sur l’obligation pour Israël, de protéger les humanitaires.
L’indignation est particulièrement vive au Royaume-Uni, dont étaient originaires trois des humanitaires tués. The Daily Express précise que les trois hommes, James Henderson, John Chapman, ainsi que James Kirby étaient tous d’anciens militaires. "Tués pour avoir tenté de nourrir des enfants mourant de faim", s’indigne The Daily Mirror, qui dénonce "une attaque sans pitié". D’après The Guardian, la mort des humanitaires de World Central Kitchen a conduit plusieurs autres ONG à suspendre leurs opérations à Gaza. Le quotidien britannique revient aussi sur le témoignage de neuf médecins ayant travaillé à Gaza – dont huit volontaires étrangers. Ces médecins racontent un "flux constant" de blessés, dont des enfants et des personnes âgées, arrivant "avec des blessures par balle à la tête ou à la poitrine", ce qui laisse penser, selon eux, que ces victimes pourraient avoir été directement ciblées par des snipers israéliens.
L'événement a également suscité l'indignation en Espagne, d'où est originaire le fondateur de World Central Kitchen, José Andres. El Pais rappelle que le chef hispano-américain avait fondé son association en 2010, au moment du tremblement de terre en Haïti, pour venir en aide aux victimes de catastrophes naturelles. Dix ans plus tard, son ONG intervient également auprès des victimes des guerres, en Ukraine, comme à Gaza, où elle avait commencé à acheminer de l'aide il y a un mois, via un couloir maritime au départ de Chypre, en collaboration avec l'organisation caritative espagnole Open Arms. El Mundo, de son côté, critique la réaction du Premier ministre israélien, qui a déclaré, au lendemain de la mort des humanitaires : " Malheureusement, il s’est produit un incident tragique, nos forces ayant frappé de façon non intentionnelle des innocents dans la bande de Gaza. Cela arrive dans une guerre".
Haaretz, le journal de gauche israélien, a une autre explication. Le quotidien affirme que les sept humanitaires ont été tués "parce que les officiers sur le terrain font ce qu’ils veulent". "L'armée israélienne et le ministère de la Défense assurent que le meurtre des travailleurs humanitaires est le résultat d'une mauvaise coordination, mais des sources au sein de l'armée israélienne réfutent ces explications, et affirment que l'incident est dû au fait que chaque commandant fixe les règles lui-même", accuse le journal. Haaretz, qui demande une nouvelle fois mercredi matin, la fin de la guerre à Gaza. The Guardian, qui évoque l'attaque contre le convoi humanitaire, mais aussi l'assassinat de responsables de la force Al-Qods iranienne dans des locaux diplomatiques en Syrie et le raid dévastateur de Tsahal dans l’hôpital Al-Chifa de Gaza, estime que ces faits prouvent qu'Israël "ne fait aucun cas ni de ses alliés ni de leurs critiques". Les alliés d’Israël, que le quotidien britannique presse des traduire enfin en actes leur indignation.
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