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Une étude menée par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Haïti révèle que 53 125 personnes ont fui la capitale Port-au-Prince en mars. Huit personnes sur dix sont parties en raison des violences des gangs.

En Haïti, plus de 53 000 personnes ont fui Port-au-Prince entre le 8 et le 27 mars, dans leur immense majorité pour échapper à la violence des gangs qui ravagent la capitale haïtienne, a indiqué mardi 2 avril l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

"En plus de créer des déplacements à l'intérieur de la ZMPP (Zone métropolitaine de Port-au-Prince), les attaques et l'insécurité généralisée poussent de plus en plus de personnes à quitter la capitale pour trouver refuge dans les provinces, en prenant les risques de passer par des routes contrôlées par des gangs", note l'OIM.

L'organisation a lancé une collecte de données pour pouvoir mieux appréhender le phénomène et allouer les moyens nécessaire là où les besoins sont les plus pressants.

Les premières conclusions de cette étude révèlent que 53 125 personnes ont quitté la zone métropolitaine lors de la période sous revue, dont 61 % se sont rendues dans les départements du Grand Sud.

Volonté de rester dans le pays

Une région qui accueille déjà "plus de 116 000 personnes qui avaient en grande partie fui la ZMPP durant les mois passés", note l'OIM.

Huit personnes sur dix sont parties à cause des violences des gangs et près de six sur dix indiquent qu'elles resteront en dehors de la ZMPP "aussi longtemps que nécessaire".

Peut-être plus surprenant, quand les autorités des pays proches craignent une vague de réfugiés, 96 % des personnes interrogées ont indiqué vouloir rester en Haïti. Seulement 3 % veulent partir en République dominicaine voisine et moins de 1 % vers les États-Unis et le Brésil.

Toujours pas de conseil de transition

Haïti n'a plus de président depuis l'assassinat de Jovenel Moïse en 2021 et n'a plus de Parlement en exercice. Les dernières élections ont eu lieu en 2016.

Le pays est ravagé depuis des décennies par la pauvreté, les catastrophes naturelles, l'instabilité politique et la violence des gangs.

Depuis fin février, les puissants gangs haïtiens se sont associés pour attaquer les postes de police, les prisons, l'aéroport et le port maritime dans le but d'évincer le Premier ministre Ariel Henry. Très contesté, celui-ci a annoncé le 11 mars qu'il démissionnerait pour laisser la place à un soi-disant conseil de transition.

Mais trois semaines plus tard, le conseil n'a toujours pas été formé, en raison de désaccords entre les partis politiques et les autres parties prenantes qui doivent nommer le prochain Premier ministre, ainsi que de doutes sur la légalité même d'un tel organe.

Avec AFP