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Cérémonie d'ouverture de Paris-2024 : "Il n'y a pas de ciblage terroriste spécifique sur les JO"
Au lendemain des annonces concernant les jauges réduites lors de la cérémonie d'ouverture sur la Seine des JO de Paris, Camille Chaize, la porte-parole du ministère de l'Intérieur, a fait le point au micro de France 24 sur le dispositif de sécurité et les risques pour l'évènement sportif.

Une cérémonie d'ouverture moins grandiose que prévue. Le gouvernement a considérablement revu à la baisse la jauge de spectateurs de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, en la fixant à 326 000, contre 600 000 envisagé un temps, pour relever le défi sécuritaire de l'organisation de cette vaste parade fluviale inédite sur la Seine.

La sécurisation de cette cérémonie d'ouverture, pour la première fois de l'histoire hors d'un stade, est depuis le début un casse-tête pour le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Dans un contexte international tendu, avec une menace terroriste pesant sur la France toujours prégnante, la question de la jauge était au cœur des négociations entre les autorités et les organisateurs des JO 2024.

La porte-parole du ministère de l'Intérieur, Camille Chaize, a accepté de faire le point sur notre antenne.

Pourquoi avoir fait le choix de réduire de moitié la jauge de spectateurs lors de la cérémonie d'ouverture ?

Sur les quais hauts, il y aura des modes d'attribution beaucoup plus ouverts, plus variés, mais qui nous garantissent quand même de savoir suffisamment tôt à qui sont données ces places. Cela nous permettra de pouvoir réaliser des enquêtes de sécurité qui sont un moyen d'écarter des personnes qui peuvent être complexes pour nous en terme de profil.

Ce n'est pas contradictoire avec l'esprit qui présidait au départ à cette cérémonie voulue en plein cœur de la ville ? Notamment avec ces places vendues très chères pour les 104 000 privilégiés qui assisteront à la cérémonie depuis les quais bas ?

Il y a la cérémonie d'ouverture mais il y aura plein d'autres moyens de participer à la fête. Il y aura tous les lieux de célébration qui seront ouverts au moment de la cérémonie d'ouverture. Il y aura le marathon qui va traverser plusieurs départements et Paris et le public pourra être tout autour. Il y a aussi le relais de la flamme qui va traverser nos 64 départements participants.

Gérald Darmanin, a rappelé hier que le public choisi avec billets ou gratuitement sur les quais représentera quatre Stades de France, c'est donc au moins quatre fois plus que si on avait cloisonné cette cérémonie d'ouverture dans une enceinte sportive. C'est un gros effort. Après, on connaît la situation géopolitique, on connaît les risques terroristes et je pense qu'il y a un point d'équilibre qui a ainsi été défini.

C'est le précédent de la finale de la Ligue des champions qui a conduit à réduire la jauge ?

Je pense qu'on a fait beaucoup de chemin depuis la finale de la Ligue des champions. La question de la gestion du flux de personnes est un vrai sujet. Pour la cérémonie d'ouverture, 300 000 personnes vont passer par un système de filtrage où il y aura des palpations de sécurité et des fouilles de sacs.

Cette notion de filtrage et de lieu de passage obligé pour le public, c'est une vraie question de sécurité pour nous et c'est ainsi qu'a été pensé effectivement le dispositif de sécurité.

Y a-t-il un risque élevé en matière d'attentat, notamment en raison du contexte au Proche-Orient ?

La menace est élevée en France. Il y a malheureusement eu des attentats récents qui nous l'ont rappelé. Il y a une menace endogène avec des personnes qui peuvent s'être auto radicalisées sur notre sol. Il y a aussi la menace qui perdure de groupes projetés depuis l'extérieur.

Cependant, aucun tract, aucune propagande n'ont été lus par nos services de renseignement et ceux de nos partenaires, mentionnant spécifiquement les Jeux olympiques en France. La France reste une cible globale, comme malheureusement beaucoup de pays européens. Mais il n'y a pas de ciblage spécifique sur les Jeux olympiques.

On va allier à la fois l'humain, avec 45 000 policiers sur le terrain, mais aussi des nouveaux moyens techniques pour nous aider à intervenir.