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Publié le : 05/03/2024 - 09:17

A la Une de la presse, ce mardi 5 mars, la décision, hier, à l’unanimité, de la Cour suprême américaine, de ne pas exclure Donald Trump des primaires républicaines. La visite, aujourd’hui, d’Emmanuel Macron en République tchèque, pour vendre des réacteurs nucléaires et discuter de l’Ukraine. Les dégâts provoqués aux Etats-Unis et au Brésil par "la ruée vers le vent". Et une histoire irlandaise de mains (trop) baladeuses.

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A la Une de la presse, la décision, hier, à l’unanimité, de la Cour suprême américaine de ne pas exclure Donald Trump des primaires républicaines. Malgré son rôle dans l’insurrection du 6 janvier 2021, la plus haute juridiction des Etats-Unis estime que l’ex-président a le droit de participer à la campagne pour l’investiture républicaine - une décision "sans surprise", d’après The Wall Street Journal, qui parle d’une "victoire de la Constitution sur les lois partisanes". "La course à la présidentielle doit être décidée par les électeurs, et non par des partisans abusant de la loi pour exclure des candidats des urnes", assène le journal.

Même verdict, du côté du Washington Post, qui estime que "la Cour suprême a fait le bon choix en décidant de maintenir le nom de Donald Trump sur les bulletins de vote", et que "la seule manière d’empêcher son retour reste claire: voter. Si cette décision "dissipe l’incertitude" autour des primaires républicaines, elle n’apaise pas pour autant le climat politique outre-Atlantique : d’après The New York Times, les contestations de la candidature de Donald Trump, engagées notamment par la secrétaire d’Etat du Colorado, Jena Griswold, n’auraient fait que "renforcer les divisions partisanes et susciter la colère des républicains, qui considèrent ces poursuites comme antidémocratiques".

Cette décision, à la veille du "Super Tuesday", semble ouvrir un boulevard à Donald Trump, ce qui suscite l’inquiétude d’une partie de la presse européenne. "SuperTrump", titre ainsi le journal communiste italien Il Manifesto, en référence au mythique groupe britannique Supertramp. Le journal belge Le Soir annonce, de son côté, "une super semaine pour Trump", dans une "campagne présidentielle en surchauffe et plus polarisée que jamais", tandis que le journal français La Croix le voit animé par un "esprit de revanche", et invite les Européens à mettre à profit "la longue séquence de huit mois de campagne présidentielle aux Etats-Unis, pour réfléchir à (leurs) propres objectifs" : "Quel que soit le prochain hôte de la Maison Blanche, la distance entre les deux rives de l’Atlantique pourrait se creuser (et) il faut s’y préparer", prévient le journal.

Dans la presse, également, la visite, aujourd’hui, d’Emmanuel Macron en République tchèque, pour vendre des réacteurs nucléaires et discuter de l’Ukraine. A cette occasion, le président est revenu, pour la première fois, sur ses déclarations sur un possible envoi de troupes en Ukraine. Dans un entretien au journal tchèque Pravo, cité par Le Figaro, Emmanuel Macron affirme refuser d’entrer "dans une logique d’escalade" avec la Russie. Le chef de l’Etat se serait rallié, par ailleurs, à l’initiative du président tchèque d’acheter des munitions pour l’Ukraine en-dehors de l’Union européenne, d’après Le Temps. Le journal suisse rapporte que Petr Pavel affirme que près de 800 000 obus "pourraient être rapidement achetés et réacheminés vers l’Ukraine", possiblement depuis l’Afrique du Sud, l’Inde, la Corée du Sud ou la Turquie. Petr Pavel sait de quoi il parle, puisqu’il a été chef de l’état-major général tchèque, puis président du commandement militaire de l’OTAN, jusqu’en 2018. Les Echos racontent comment il s’est appuyé sur ce passé militaire "pour se présenter comme l'homme de la situation", lors de la présidentielle de 2023, en mettant en avant "ses positions résolument atlantistes et europhiles".

Aux Etats-Unis, des projets de transition énergétique de l’Administration Biden sont dénoncés par plusieurs chefs amérindiens. The Washington Post raconte comment les efforts de la Maison Blanche pour "rétablir les relations du gouvernement fédéral avec les peuples autochtones", "entrent en conflit avec une autre priorité de l’Administration Biden": l’accélération de plusieurs projets essentiels pour la transition énergétique, pour parvenir à une production d’électricité 100% propre d’ici 2035. Le journal fait notamment état d’un méga-projet de 10 milliards de dollars, appelé SunZia, dont l’ambition est de transporter de l’électricité propre produite dans d’énormes parcs d’éoliennes, du Nouveau-Mexique vers des zones plus peuplées, telles que la Californie, via des centaines de kilomètres de lignes à haute tension traversant plusieurs territoires autochtones, notamment dans le sud de l’Arizona, où plusieurs tribus dénoncent le saccage de paysages "ancestraux" jusque-là intacts et demandent à la justice d'arrêter les travaux. Ce que Le Monde appelle "la ruée vers le vent", en référence à "la ruée vers l’or", fait aussi beaucoup de dégâts au Brésil, en particulier dans l’Etat du Rio Grande do Norte, au nord-est du pays, où se concentre actuellement la moitié des parcs éoliens du pays et où les projets continuent à se multiplier. Dans une enquête en partenariat avec le média brésilien "Reporter Brasil", le journal révèle comment ce développement rapide provoque des dommages à la fois environnementaux et sociaux, impliquant plusieurs groupes français, dont le groupe Voltalia, propriété de la famille Mulliez. Ces groupes profiteraient du manque de régulation du secteur au Brésil. Le Monde raconte le quotidien infernal des habitants de Parazinho, une petite commune rurale de 5 200 habitants, où "le calme tropical s’est brutalement arrêté en 2015", après l’installation de 15 éoliennes de 100 mètres dotées de pales de 49 mètres, qui encerclent désormais les trente petites maisons de ce bourg, où certaines de ces éoliennes se trouvent à seulement 150 mètres des habitations.

On ne se quitte pas là-dessus. Sans transition aucune, je vous propose un coup d’oeil au Matin suisse, qui fait état d’une demande assez surprenante de la municipalité de Dublin, la capitale irlandaise. Celle-ci prie les touristes d’arrêter de tripoter les seins d’une statue - une tradition jugée "misogyne" et qui abîme l’œuvre de surcroît. Cette statue est celle de Molly Malone, qui n’est pas un personnage historique, mais une figure du folklore de Dublin, héroïne d’une chanson célèbre. D’après une légende, toucher la poitrine de Molly Malone apporterait sept ans de bonheur, d’où la manie des touristes de se faire prendre en photo en train de tripoter le décolleté de la statue. Pour le moment, aucune contravention n’est prévue, mais les mains baladeuses pourraient bien être sanctionnées à l’avenir...

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