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Guerre en Ukraine : la moitié des armes occidentales promises sont livrées en retard, selon Kiev
Alors que le G7 a promis samedi de "faire monter le coût de la guerre" en Ukraine pour Moscou, le ministre ukrainien de la Défense Roustem Oumerov a regretté, dimanche, que la moitié des armes occidentales promises à l'Ukraine sont livrées avec du retard.

La moitié des armes occidentales promises à l'Ukraine sont livrées avec du retard, a regretté dimanche 25 février le ministre ukrainien de la Défense, Roustem Oumerov.

"À l'heure actuelle, un engagement n'est pas synonyme de livraison, 50 % de [ces] engagements ne sont pas livrés dans les temps", a déclaré le ministre lors d'un forum consacré au deuxième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine. À cause de ces retards, "nous perdons des gens, nous perdons des territoires", a-t-il ajouté.

L'armée ukrainienne, confrontée à une situation extrêmement difficile sur le front, vient de se retirer de la ville-forteresse d'Avdiïvka (Est) après des mois de rudes combats, évoquant le manque d'homme et de munitions. Et la Russie, en confiance malgré le lourd coût humain de la guerre, pousse toujours plus fort sur les fronts sud et est, sans toutefois obtenir de percée majeure.

Appels de Volodymyr Zelensky

Les alliés occidentaux, dont le soutien est essentiel pour Kiev, rechignent ces derniers mois à valider de nouvelles enveloppes budgétaires. Une aide de 60 milliards de dollars est bloquée au Congrès américain, empêtré dans des divisions politiques entre républicains et démocrates, et celle de l'Union européenne a pris du retard, même si elle a finalement été validée en février.

Malgré ces signaux inquiétants, le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal s'est dit persuadé que les États-Unis "n'abandonneront pas" Kiev face à la Russie et finiront par approuver l'aide.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a pressé à plusieurs reprises ces derniers jours ses alliés occidentaux de livrer l'aide militaire "à temps", réclamant notamment des munitions, davantage de systèmes de défense aérienne et des avions de combat.

"Vous savez très bien ce dont nous avons besoin pour protéger notre ciel, pour renforcer notre armée terrestre, ce dont nous avons besoin pour soutenir et continuer nos réussites en mer, et vous savez parfaitement bien que nous avons besoin de cela à temps, et nous comptons sur vous", a déclaré Voldymyr Zelensky samedi lors d'une réunion virtuelle du G7, le jour du deuxième anniversaire de l'invasion russe.

Le président ukrainien a également estimé que les retards de livraisons d'armes avaient contribué à l'échec de la contre-offensive de Kiev de l'été 2023. "L'année dernière, lors de la contre-offensive, nous avons eu beaucoup de choses très utiles, beaucoup de choses très importantes, mais toutes ne sont pas arrivées à temps", avait-il expliqué vendredi.

La cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, en visite dans le sud de l'Ukraine, a estimé qu'il ne fallait pas "minimiser cette aide [des alliés de l'Ukraine] comme étant vaine". "Cela sauve des vies tous les jours", a-t-elle martelé depuis la ville de Mykolaïv, insistant sur le fait qu'il faut "continuer à la fournir".

La veille, elle avait cependant reconnu que l'Ukraine manquait d'armes pour se défendre, notamment celles de longue portée. Kiev réclame de longue date à Berlin l'envoi de missiles Taurus, l'une des armes les plus modernes et les plus efficaces de l'armée de l'air allemande.

Les frappes se poursuivent sur le territoire ukrainien, quotidiennement visé par des missiles et drones russes. Dans la nuit de samedi à dimanche, une attaque russe sur Kostiantynivka, dans l'est de l'Ukraine, a fait un blessé et endommagé de nombreux bâtiments civils, dont une gare, des commerces et des immeubles résidentiels, selon la police nationale. À Nikopol, dans le sud du pays, un drone russe a lâché des explosifs sur une voiture, tuant l'homme de 57 ans qui s'y trouvait, a indiqué le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk, Serguiï Lyssak.

Avec AFP