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Les États-Unis vont sanctionner plus de 500 entités liées à la "machine de guerre" russe
Washington doit annoncer, vendredi, de nouvelles sanctions contre Moscou, visant plus de 500 entités liées "à ses soutiens et à sa machine de guerre". Pour sa part, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a exhorté les États membres de l'UE à faire davantage pour expédier des munitions à l'Ukraine qui souffre d'une pénurie d'armes.

Les États-Unis annonceront vendredi de nouvelles sanctions à l'encontre de la Russie, visant plus de 500 entités liées "à ses soutiens et à sa machine de guerre", a indiqué jeudi 22 février à l'AFP une porte-parole du département américain du Trésor. "Il s'agira de la tranche la plus importante depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par Poutine", a-t-elle précisé, soulignant que ces sanctions seront prises à la fois par le département du Trésor et par le département d'État.

La Maison Blanche avait indiqué plus tôt dans la journée que des sanctions "majeures" contre la Russie seraient annoncées vendredi, en réponse au décès de l'opposant russe d'Alexeï Navalny, mais aussi pour marquer les deux années écoulées depuis l'invasion de l'Ukraine.

Le président américain Joe Biden a rencontré jeudi à San Francisco la veuve et la fille d'Alexeï Navalny. Le démocrate de 81 ans a accusé le président russe Vladimir Poutine d'être "responsable" de sa mort, annoncée le 16 février. "Nous avons déjà des sanctions mais nous sommes en train d'en considérer des supplémentaires", avait-il déjà dit lundi.

Les États-Unis et l'Union européenne appliquent déjà une batterie de sanctions contre Moscou depuis le déclenchement de la guerre consécutive à l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février 2022. L'administration Biden assure régulièrement l'Ukraine de son soutien, mais l'aide militaire américaine de 60 milliards de dollars est actuellement bloquée au Congrès.

Sanctions britanniques supplémentaires

Le Royaume-Uni, de son côté, a annoncé jeudi des sanctions supplémentaires contre la Russie, visant plus de 50 personnalités et entreprises, notamment dans des secteurs qui permettent à l'armée russe de se fournir en munitions, missiles et explosifs, et des "sources clés de revenus pour la Russie", comme le commerce de métaux, de diamants et de ressources énergétiques. Londres a également annoncé de nouvelles livraisons de missiles aux Ukrainiens.

Pour sa part, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a exhorté les États membres de l'Union européenne (UE) à faire davantage pour expédier des munitions à l'Ukraine qui souffre d'une pénurie d'armes.

"Les soldats ukrainiens sont déterminés à combattre mais ils ont besoin de munitions. D'urgence et en énormes quantités", a écrit Josep Borrell aux ministres des Affaires étrangères et de la Défense des Vingt-Sept dans une lettre datée de mercredi. "Les retards de livraison de munitions ont un coût en matière de vies humaines et affaiblissent les capacités de défense de l'Ukraine", a-t-il ajouté.

L'UE avait promis de fournir à l'Ukraine un million d'obus au cours de l'année écoulée. Les États membres ne devraient toutefois atteindre qu'un peu plus de la moitié de cet objectif d'ici la date butoir fixée par eux le mois prochain.

"L'Ukraine a besoin de davantage de munitions"

Selon Josep Borrell, d'ici fin 2024, l'UE devra accroître son objectif de livraison pour atteindre 1 155 000 obus, mais "l'Ukraine a besoin de davantage de munitions", insiste-t-il. "Je pense donc qu'il est de mon devoir et de ma responsabilité d'en appeler à vous une fois encore pour voir ce que nous pouvons faire de plus pour soutenir l'Ukraine", écrit le chef de la diplomatie européenne.

D'après Josep Borrell, les possibilités offertes aux États membres se partagent entre "creuser davantage dans votre stock", effectuer plus de commandes auprès d'entreprises européennes, acheter des munitions là où elles sont disponibles et financer l'industrie ukrainienne. "Ce qu'il faut, ce sont des liquidités financières immédiates. Ne rien faire n'est pas envisageable", écrit-il.

Alors que samedi marquera le deuxième anniversaire du déclenchement de l'attaque à grande échelle de Moscou, Kiev se retrouve dans une position "extrêmement difficile" sur le front, a reconnu lundi le président ukrainien Volodymyr Zelensky. L'armée russe a affirmé jeudi avoir pris le village de Pobeda, dans l'est de l'Ukraine, nouvelle revendication de conquête quelques jours après celle de la ville d'Avdiïvka.

Et vendredi, une attaque de drones russes a frappé une zone commerciale dans le port d'Odessa, sur la mer Noire, faisant un mort, a déclaré l'armée ukrainienne, ajoutant que d'autres personnes se trouvaient peut-être encore sous les décombres.

Avec AFP