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Publié le : 19/02/2024 - 08:17 Modifié le : 19/02/2024 - 10:12

À la Une de la presse, lundi : la répression, en Russie, des citoyens voulant rendre hommage à Alexeï Navalny, l’opposant à  Vladimir Poutine, mort en détention vendredi ; la prise de la ville ukrainienne d'Avdiivka par l’armée russe, presque deux ans après le début de l’invasion de l'Ukraine ; des violences meurtrières en Papouasie-Nouvelle-Guinée ; et des enfants jugés de plus en plus gênants.

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À la Une de la presse, lundi 19 février : la répression, en Russie, des citoyens voulant rendre hommage à Alexeï Navalny, l’opposant à  Vladimir Poutine, mort en détention vendredi. D’après Novaïa Gazeta, qui cite l’ONG OVD-Info, plus de 360 personnes ont déjà été arrêtées – dont près de 200 rien qu’à Saint-Pétersbourg. Le journal d’opposition russe rapporte que les tribunaux ont commencé à infliger des peines de prison et des amendes dès samedi, mais que "malgré cela, des gens continuent à apporter des fleurs" en mémoire d’Alexeï Navalny.

Trois jours après l’annonce officielle de sa mort, sa disparition continue de provoquer des réactions à travers la planète. Dans une interview accordée au journal biélorusse Nacha Niva, relayée par le site d’informations russophone Meduza, la prix Nobel de littérature Svetlana Alexievitch dit craindre que la mort d'Alexei Navalny n’ouvre "un abîme de permissivité pour les dictateurs du monde entier" – y compris dans son propre pays, la Biélorussie, ou près de 2 000 opposants croupissent actuellement en prison, selon elle. Mais Svetlana Alexievitch dit espérer qu’après "l’assassinat" de Navalny, "le monde comprendra (enfin) que Poutine, comme Hitler, est capable d’entraîner le monde, dans une guerre mondiale".

«Mort de Navalny dans un ancien goulag de l'Arctique : Poutine rassure»

✏️ Le dessin de @cocoboer pic.twitter.com/8E8YQzBI6E

— Libération (@libe) February 19, 2024

Dans une tribune publiée par le journal italien La Repubblica, Vera Politkovskaïa, la fille de la journaliste Anna Politkovskaïa, assassinée à Moscou en octobre 2006, dénonce la "torture" subie par Alexeï Navalny en détention, exprime ses doutes sur le fait que les circonstances exactes de sa mort seront connues un jour, mais aussi son amertume face aux déclarations indignées des Occidentaux : "Ce n'est pas la première fois que j'entends des mots semblables. Après la mort de ma mère Anna Politkovskaïa et après la mort de Boris Nemtsov, le scénario a été le même. Aujourd’hui, je peux affirmer avec certitude que (ces) déclarations ne signifient rien pour les hommes politiques européens et américains, (et que) l’assassinat de Navalny n’est qu’un prétexte de plus pour 'gifler' la Russie de Poutine". Et de poursuivre : "Il faut accepter que le nom (d’Alexeï Navalny) ne fera que rallonger la liste de celles et ceux qui ont tenté de lutter contre le régime de Poutine et qui ont perdu."

Beaucoup de réactions, également, du côté des dessinateurs de presse. La dessinatrice Coco, dont le dessin est publié par Libération, partage les doutes sur la possibilité de voir émerger un jour la vérité sur la mort d’Alexeï Navalny, dans un ancien goulag de l’Arctique. "Poutine rassure", indique la légende : "Nos experts (des manchots, en l’occurrence) feront toute la lumière sur cette affaire".

Le président russe, qu’on retrouve dans le dessin de David Rowe, publié sur X, au bord d’un baignoire remplie du sang de ses opposants. "Navalny ? Navalny qui ?", fait-il mine de demander. Dans un coin de l’image, des "sels de bain au Novitchok", allusion à la première tentative d’assassinat de l’opposant, en 2020. Ou encore Poutine assistant depuis une fenêtre du Kremlin à l’arrestation des citoyens voulant rendre hommage à Alexeï Navalny. "De quoi avez-vous encore si peur ?", l’interpellent-ils, dans le dessin de Peter Schrank pour The Times.

Vladimir Poutine, qui a salué une "importante victoire" pour la Russie, après la prise de la ville ukrainienne d'Avdiivka. Dans le dessin de Nicola Jennings pour The Guardian, le président russe entre dans la ville réduite à un tas de ruines après quatre mois de siège, paradant sur le dos de l’éléphant républicain – allusion au blocage de l’aide américaine par le Congrès. Le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung relève, de son côté, que "les mauvaises nouvelles s’accumulent" pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky, également confronté au manque de munitions et au désir de nombreux jeunes de quitter l’Ukraine pour ne pas être envoyés au front. "L’armée ukrainienne manque désormais de tout : de pièces d’artillerie fonctionnelles, d’obus de 125 mm, de drones, d’avions et, de plus en plus, d’hommes pour combattre", confirme le journal suisse Le Temps, en évoquant un objectif se réduisant désormais, pour Kiev, à "sauver ses soldats".

Un mot également des violences meurtrières en Papouasie-Nouvelle-Guinée, où au moins 64 personnes sont mortes dimanche dans des violences tribales. "Le bilan de ce qui semble avoir été une embuscade liée un conflit persistant entre deux tribus pourrait encore s'alourdir", selon les autorités citées sur France 24, qui indique que "des affrontements tribaux, souvent déclenchés par des conflits territoriaux et des accusations de vol se produisent depuis des siècles dans la région des Hauts-plateaux", la partie du pays qui se trouve à quelque 600 km au nord-ouest de la capitale Port Moresby – où "l'afflux d'armes automatiques a rendu les affrontements encore plus meurtriers et intensifié les violences".

On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, je voulais partager avec vous la Une de Libération, qui s’inquiète de l’exclusion de plus en plus fréquente des enfants de l’espace public, notamment dans certains établissements ou compagnies aériennes, qui réservent désormais leur accès aux adultes. "Jusqu’où" cela ira-t-il ?, se demande Libé, avec une Une qui détourne le titre d’un dessin animé, "Moi moche et méchant", en "Moi, mioche et gênant".

🗞️ «Moi, mioche et gênant» : c'est la une du journal de lundi

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— Libération (@libe) February 18, 2024

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