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Publié le : 20/12/2023 - 07:37

A la Une de la presse, ce mercredi 20 décembre, les réactions à l’adoption définitive, hier, par le Parlement français, du projet de loi sur l’immigration, après 18 mois d’un parcours chaotique. Les nouvelles lois votées au Texas pour durcir la politique migratoire. Le palmarès des pires comportements touristiques en 2023. Et un homme retrouvé coincé dans un conduit de cheminée (mais il ne s’agit pas du Père Noël).

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A la Une de la presse, les réactions à l’adoption définitive, hier, par le Parlement français, du projet de loi sur l’immigration.

Après 18 mois d’un parcours pour le moins chaotique, finalement, "ça passe" : "Un épilogue victorieux pour la majorité mais porteur de lourdes conséquences politiques", prévient L’Union, quotidien local. Ca passe, mais "à quel prix?". D’après Le Parisien/Aujourd’hui en France, "il y aura un avant et un après 19 décembre 2023", "la fermeté du texte comme le vote positif du RN" marquant selon le journal, "la fin ou (du moins) la transformation profonde" du macronisme. "Le cycle enclenché en 2016 par le candidat Macron se referme. Le "et en même temps" est devenu synonyme d’empêchement". Le texte adopté hier fracture la majorité et le gouvernement, "la macronie se déchire" : pour Le Figaro, "cette histoire laissera des traces profondes" et "la source de tout cela c’est l’aveuglement persistant du chef de l’État" : "le déni sur son absence de majorité absolue à l’Assemblée, qui l’expose aux sables mouvants des oppositions et le déni, surtout, sur la part centrale prise par l’immigration dans le mal français".

La gauche dénonce "un jour noir pour la République". "Vous m’avez élu pour faire barrage à l’extrême-droite. Ce vote m’oblige" : Libération met côte à côte l’engagement d’Emmanuel Macron, au lendemain de la présidentielle de 2022, dont le second tour l’avait opposé à Marine Le Pen, et la réaction, hier, de la cheffe de file du Rassemblement national, qui a voté en faveur du projet de loi : "Pour le RN, la loi immigration signe une victoire idéologique", a-t-elle déclaré. Libé dénonce "le pitoyable spectacle parlementaire" qui n’aurait fait que "confirmer la faillite macroniste, cette bérézina démocratique ne profitant qu’à une seule cause : celle de l’extrême droite". Même son de cloche du côté de L’Humanité, qui voit "la République souillée" et accuse Emmanuel Macron d’avoir cédé à "la vieille rengaine qui fait des immigrés la cause de tous les malheurs", en acceptant un texte instaurant une forme de "préférence nationale". Le site d’info Mediapart estime même que "ça y est, l’extrême droite est au pouvoir", et que "le macronisme s’est révélé, à l’arrivée, un lepénisme".

A l’unisson d’une partie de la presse française, les quotidiens étrangers parlent d’une victoire pour l’extrême-droite. La version européenne du site américain Politico souligne que le texte finalement adopté est "beaucoup plus sévère que prévu initialement", et que si certaines de ses mesures ont aussi été introduites dans plusieurs autres pays, comme le Royaume-Uni, elles sont considérées par la gauche comme "une rupture avec les principes universalistes sacrés de la France, car elles introduisent une discrimination sur la base de la nationalité". Au Royaume-Uni, justement, The Times évoque un "triomphe" pour Marine Le Pen et le "compromis humiliant" auquel Emmanuel Macron aurait été contraint avec les partis de droite, dont le RN - au risque de s’aliéner l’aile gauche de son propre parti, qui voit dans cette loi "un signe supplémentaire d’un virage à droite, qui reflète une tendance politique dans une grande partie de l'Europe". En Belgique, Le Soir dénonce "une transgression irresponsable" de la part du président, mais estime que l’épisode "pourrait marquer une clarification et pourquoi pas un réveil de la gauche de gouvernement", à condition toutefois que celle-ci "s’affranchisse pour de bon de l’alliance mortifère conclue avec un Jean-Luc Mélenchon en pleine dérive et qui l’a précipitée dans l’impasse".

L’immigration est au cœur des débats en France, en Europe, mais aussi aux Etats-Unis, où le gouverneur du Texas a promulgué de nouvelles lois, lundi, criminalisant l’entrée illégale de migrants sur son territoire. The Texas Tribune précise toutefois que ces lois risquent d’empiéter sur une prérogative en principe réservée aux autorités fédérales, ce qui laisse augurer des recours en justice pour inconstitutionnalité – tout comme le projet de loi sur l’immigration en France risque d’être censuré, du moins en partie, par le Conseil constitutionnel. En attendant, le très trumpiste gouverneur texan Greg Abbott assure que ces lois "vont aider à stopper le raz-de-marée des entrées de clandestins au Texas". The Houston Chronicle en est moins sûr et estime même que ces lois anti-immigration, tout comme celles adoptées dans d’autres États américains, "risquent de se retourner contre elles, en entraînant inévitablement des violations des droits civiques, en nuisant à l’économie et en affectant les relations avec le Mexique" voisin. "En tant que Texans, nous devrions nous en inquiéter", avertit le journal.

La législation texane, dans la droite ligne des politiques défendues par l’ancien président Trump, est dénoncée par l’Administration Biden, qui dit envisager un recours en justice, mais cette position est accueillie avec scepticisme par The Guardian, qui taxe Joe Biden et les démocrates d’"hypocrisie", car ils semblent sur le point de céder aux demandes des républicains en matière de politique migratoire, en échange d’un soutien au déblocage de l’aide américaine à l’Ukraine et à Israël. "En d’autres termes, résume le journal, les démocrates sont prêts à brader l’immigration au profit de la politique étrangère, même si l’impact (de ce marchandage) sur l’immigration risque de s’avérer considérable et durable, alors que les objectifs démocrates en matière de politique étrangère sont à la fois flous et de plus en plus impopulaires".

On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à très vite, je vous propose de rester aux Etats-Unis, où CNN a établi un palmarès des pires comportements touristiques à travers la planète. D’après la chaîne d’info américaine, l’Italie est particulièrement touchée par le phénomène, mais Paris n’est pas épargné, comme en témoigne la mésaventure de deux touristes américaines retrouvées un matin dans la Tour Eiffel, après y avoir passé la nuit dans un état d’ébriété semble-t-il assez avancé. On ne sait pas encore, en revanche, dans quel état était l’individu qui s’est retrouvé coincé dans une cheminée dans l’Aude, dans le sud de la France. Le Huffington Post rapporte que 23 pompiers et 15 engins spécialisés ont dû être mobilisés peu près de 3h pour réussir à l’extraire. Mais rassurez-vous, aux dernières nouvelles, ce n’était pas le Père Noël...

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