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En cas de victoire, Donald Trump ne garantit pas la protection de l'Otan face à la Russie
Lors d'un meeting samedi en Caroline du Sud, l'ancien président américain Donald Trump a menacé, en cas de réélection, de ne plus garantir la sécurité de l'Otan face à la Russie et a promis, dans le dossier de l'immigration clandestine, "la plus grande opération d'expulsion de l'Histoire".

Nouvelles déclarations choc de l’ex-président des États-Unis. Donald Trump s'est félicité samedi 11 février de l'échec du projet de loi sur l'aide à l'Ukraine et l'immigration. En cas de réélection, il a menacé de ne plus garantir la protection de l'Otan face à la Russie et promis une vague massive d'expulsions à la frontière.

L'ancien président américain reproche régulièrement à ses alliés de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord de ne pas financer suffisamment l'institution. Lors d'un meeting en Caroline du Sud, Donald Trump a rapporté une conversation avec un des chefs d'État de l'Otan, sans le nommer.

"Un des présidents d'un gros pays s'est levé et a dit : 'Eh bien, monsieur, si on ne paie pas et qu'on est attaqués par la Russie, est-ce que vous nous protégerez ?", a raconté le milliardaire, avant de révéler sa réponse : "Non, je ne vous protégerai pas. En fait, je les encouragerai à vous faire ce qu'ils veulent. Vous devez payer vos dettes."

Cette déclaration intervient après que Donald Trump, probable candidat face au président démocrate Joe Biden lors de la présidentielle de novembre, a fait pression sur les élus républicains au Congrès pour enterrer un projet de loi prévoyant le versement d'une nouvelle aide à l'Ukraine ainsi qu'une réforme de la politique migratoire.

Joe Biden dénonce un raisonnement "affligeant et dangereux"

L'accord bloqué au Congrès prévoyait une enveloppe supplémentaire d'aide à l'Ukraine et à Israël. D'un montant de 95 milliards de dollars, celle-ci sera débattue la semaine prochaine et comprend des fonds pour la lutte d'Israël contre le Hamas et pour un allié stratégique clé, Taïwan.

Joe Biden a répliqué aux déclarations de Donald Trump dimanche en qualifiant ses propos d'"affligeants et dangereux". "Le fait que Donald Trump avoue qu'il compte donner le feu vert à Poutine pour davantage de guerre et de violence, pour continuer son assaut brutal contre une Ukraine libre et pour étendre son agression aux peuples de Pologne et des États baltes est affligeant et dangereux", a déclaré dans un communiqué le président démocrate à propos de son rival probable à la présidentielle de novembre.

"Malheureusement", ces propos "sont prévisibles venant d'un homme qui a promis de gouverner comme un dictateur, comme ceux dont il fait l'éloge, dès le premier jour de son retour dans le Bureau ovale", a-t-il ajouté.

Ses propos de samedi ont également provoqué l'indignation et la consternation en Europe et au sein de l'organisation.

Pour le président du Conseil européen Charles Michel, "des déclarations imprudentes sur la sécurité de l'Otan et la solidarité de l'article 5 ne servent que les intérêts de Poutine" et "n'apportent ni plus de sécurité ni plus de paix dans le monde".

"Nous avons écrasé le projet désastreux de cet escroc de Joe Biden"

Donald Trump s'est aussi à nouveau emparé du dossier brûlant de l'immigration, autre grand sujet de controverse dans la campagne électorale. Sous sa pression, les élus républicains semblent avoir décidé de bloquer toute réforme de la politique migratoire avant l'élection présidentielle.

"N'oublions pas que cette semaine, nous avons aussi remporté une grande victoire que tous les conservateurs devraient célébrer. Nous avons écrasé le projet désastreux de cet escroc de Joe Biden sur les frontières ouvertes", a lancé le milliardaire. "Tout le groupe a fait un excellent travail au Congrès. Nous l'avons écrasé."

L'ancien président, qui avait bâti sa popularité en promettant la construction d'un mur entre les États-Unis et le Mexique, a assuré que l'expulsion de migrants constituerait l'une de ses priorités en cas de retour à la Maison Blanche.

"Dès le premier jour, je mettrai fin à toutes les politiques d'ouverture des frontières de l'administration Biden et nous lancerons la plus grande opération d'expulsion nationale de l'histoire des États-Unis. Nous n'avons pas le choix", a-t-il affirmé.

Nikki Haley et son mari attaqués

Lors de son meeting, Donald Trump a aussi lancé une pique à Nikki Haley, ex-gouverneure de l'État de Caroline du Sud et sa rivale pour l'investiture républicaine, ironisant sur l'absence de son mari à ses côtés durant la campagne.

"Où est son mari ? Oh, il est parti, il est parti. Qu'est-il arrivé à son mari ?", a-t-il lancé avec des effets de voix.

Largement distancée dans la course à l'investiture, l'ancienne ambassadrice des États-Unis à l'ONU a répondu sèchement sur X à propos de son mari, Michael Haley, engagé pour un an dans un déploiement militaire à Djibouti.

"Il est en déploiement au service de notre pays, quelque chose dont vous ne connaissez rien. Quelqu'un qui manque continuellement de respect aux sacrifices des familles de militaires n'a rien à faire comme commandeur en chef", a-t-elle taclé.

Michael is deployed serving our country, something you know nothing about. Someone who continually disrespects the sacrifices of military families has no business being commander in chief. https://t.co/AfN3u4AsJc

— Nikki Haley (@NikkiHaley) February 10, 2024

Ledit mari a aussi envoyé sur X un message au milliardaire, accompagné d'une photo de loup, avec un petit commentaire cinglant : "La différence entre les humains et les animaux ? Des animaux ne laisseraient pas le plus stupide d'entre eux diriger la meute."

Avec AFP