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Séismes en Syrie : un an après, les maisons restent détruites dans la province d'Idleb
Il y a un an, des tremblements de terre dévastateurs frappaient la Turquie et la Syrie, tuant plusieurs dizaines de milliers de personnes. Deux tiers de la population de la province d'Idleb, située dans le nord-ouest de la Syrie, vivaient déjà dans des conditions précaires avant les séismes à cause de la guerre. Les survivants n'ont pas suffisamment eu accès à l'aide humanitaire tant nécessaire. Et les autorités locales n'ont pas entamé les reconstructions promises.

La plupart des 6 000 victimes syriennes des séismes du 6 février 2023 sont mortes dans la province d'Idleb. La famille Haroun a tout perdu : son fils et sa maison. Pendant des mois, elle a attendu de l’aide pour se reloger. Elle n'est jamais arrivée. "Plein d’organisations sont venues nous voir, mais aucune n'a reconstruit les maisons détruites, personne ne nous a aidés", déplore Amina, sinistrée du village d'Azmarin. "On est tellement désespérés qu'on a fini par louer temporairement cette maison. En plein hiver, on ne peut pas survivre dans les tentes avec les enfants."

Idleb est l’un des derniers bastions rebelles au régime syrien. La région compte 4 millions d’habitants mais est difficile d'accès. Les autorités de Damas empêchent l'aide humanitaire d'y entrer. Elle arrive au compte-goutte depuis la Turquie, ce qui est loin de suffire. Quant aux autorités locales, elles n'ont pas entamé les reconstructions promises.

"Ce que nous vivons est tragique"

L'ONG locale Molham Volunteer Team fait partie des acteurs qui amorcent les projets de relogement pour la population. C'est le cas dans la ville de Harem. "Ce projet consiste en 24 bâtiments résidentiels avec 352 appartements. On l'a commencé en août 2023, et on essaie d’avancer le plus rapidement possible pour pouvoir délivrer les premiers logements au premier anniversaire du tremblement de terre", explique Mohamed Abdel Baqi, ingénieur.

Ce projet est une exception. Dans le village d’al-Hamziya, Muhammad Jumaa vit sous une tente depuis un an. Cet homme a perdu 12 membres de sa famille et sa maison dans le tremblement de terre. Comme beaucoup d’autres rescapés, il n’a pas les moyens de se reloger.

"Cela fait un an que le tremblement de terre s’est produit, et voilà notre situation. Aujourd’hui encore, nous vivons dans des tentes. Les organisations qui sont venues au village ont aidé à restaurer quelques habitations, mais elles n’ont rien fait pour les gens comme moi, dont la maison a été complètement détruite", confie-t-il. "Nous sommes dans des tentes ou des caravanes, on est acculés par la boue et le froid. Ce que nous vivons est tragique."

À Idleb, 800 000 déplacés vivaient déjà dans des camps de fortune avant la catastrophe. Ils ont été rejoints depuis un an par environ 100 000 personnes de plus, selon les ONG.