Les Taliban ont lancé, ce lundi, des attaques contre des bâtiments gouvernementaux, dans le centre de Kaboul. Bilan : 5 morts, 38 blessés et quatre assaillants tués. Au même moment, 14 ministres prêtaient serment au palais présidentiel.
AFP - Explosions, tirs de kalachnikovs et de mitrailleuses lourdes, voiture calcinée et bâtiments en feu: les talibans, qui ont mené des attaques coordonnées à Kaboul lundi, ont transformé le centre de la capitale afghane en champ de bataille près de quatre heures durant.
Pendant que les combats faisaient rage, le centre ville a été déserté par les habitants,
notamment autour de la place Pachtounistan, bouclée par la police.
Les habitants restaient cloîtrés chez eux et les marchands terrés dans leurs échoppes dans ces rues qui mènent au palais présidentiel et aux ministères, un porte-parole des talibans ayant assuré qu'ils avaient lancé vingt kamikazes à l'assaut de ces bâtiments.
Les piétons ont fui ce quartier commercial très fréquenté après la première explosion, a déclaré à l'AFP par téléphone un commerçant du quartier, Bahram Sarwary. "J'ai vu de la fumée s'élever d'un bâtiment situé près de la Banque centrale et du palais présidentiel et j'ai vu au moins une personne blessée", a-t-il ajouté.
Toute la matinée, des explosions, dont deux très puissantes, et des tirs d'armes automatiques et de mitrailleuse lourde ont retenti dans le centre de la capitale. L'odeur âcre de la poudre poussée par le vent saturait l'air à plus d'un kilomètre de la place Pachtounistan où trônent notamment le palais présidentiel, les ministères de la Justice, des Finances, des Mines et le centre commercial Qari Sami.
Les sirènes des ambulances ont retenti sans discontinuer toute la matinée dans le centre alors que des ambulances et des camions de pompiers convergeaient notamment vers le centre commercial en feu.
Un chauffeur de l'AFP, Aktar Mohammad, se trouvait à 50 mètres d'un carrefour, tout près du ministère des Affaires étrangères, quand une voiture piégée conduite par un kamikaze a explosé.
"J'ai vu des soldats et des policiers courant dans tous les sens. Ils semblaient essayer d'arrêter une voiture", a dit Aktar Mohammad.
"Ensuite, j'ai vu un énorme flash de lumière devant moi, et ensuite une grosse explosion et de la fumée", a ajouté le chauffeur.
Un officier de police a indiqué à l'AFP que le kamikaze conduisait une ambulance.
Une télévision afghane a montré une voiture calcinée avec les restes d'un corps humain.
A un kilomètre de là, les forces de sécurité ont été déployées derrière leurs véhicules blindés pour se protéger des tirs devant le centre commercial Qari Sami, un des plus importants de la capitale, en feu.
Le corps calciné d'un commerçant en a été retiré par les policiers, a constaté un journaliste de l'AFP.
De leurs côtés, les forces internationales appuyaient les militaires et policiers afghans. Plusieurs hélicoptères des forces de l'Otan, notamment des Blackhawks américains, tournoyaient au dessus des zones de combats.
Quatre kamikazes sont morts, selon le ministère de la Défense, deux en actionnant leur ceinture d'explosifs et deux tués par les forces de sécurité.
Après quatre heures de combats, le président Hamid Karzaï a assuré que la sécurité était "rétablie" dans Kaboul, mais un journaliste de l'AFP sur place pouvait encore entendre des explosions et des tirs sporadiques.
A la mi-journée, les autorités ont établi le bilan à cinq morts, dont un enfant, un policier et un soldat afghan.