A la Une de la presse, ce jeudi 7 décembre, l’examen, la semaine prochaine, en France, du projet de loi sur l’immigration, à l’Assemblée nationale. La proposition de Républicains de dénoncer l’accord franco-algérien sur le séjour des Algériens dans l’Hexagone. De nouveaux témoignages accablants sur Luis Rubiales, l’ancien patron du football espagnol. Et un dilemme : éteindre ou non sa télé, pour se préserver de l’afflux des catastrophes.
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A la Une de la presse française, l’examen, la semaine prochaine, du projet de loi sur l’immigration, à l’Assemblée nationale. L’occasion pour La Croix de revenir sur le phénomène des enfants migrants.
A quoi ressemblent les rêves de ces enfants? A quelle réalité se retrouvent-ils confrontés? A la une du journal, ce matin, Bachir, 16 ans, t-shirt "Paris" sur le dos. Un cliché signé Leïla Hammami. Originaire du Cameroun, Bachir se trouve aujourd’hui en Tunisie, d’où il espère rejoindre l’Europe. Un rêve partagé par Saliou, 11 ans, passionné de football, comme tous les gamins de son âge et rencontré par La Croix dans la banlieue de Dakar, au Sénégal. Depuis la traversée jusqu’aux îles Canaries de sa mère, Saliou n’a qu’une seule idée en tête, la rejoindre. Son voyage clandestin à lui est prévu pour l’été prochain. D’après La Croix, 42 000 demandes d’asile ont été déposées en Europe l’année dernière par des mineurs non accompagnés - des enfants comme Bachir et Saliou, prêts à partir sans leurs parents, malgré les risques. Le journal indique que le nombre de mineurs étrangers qui tentent leur chance en France "est en constante augmentation ces dernières années", mais que "le système de protection de l’enfance, déjà saturé, peine à les accueillir dans de bonnes conditions".
Toujours dans le cadre de ce projet de loi sur l’immigration, les Républicains veulent proposer aujourd’hui une résolution pour dénoncer l’accord franco-algérien sur le séjour des Algériens en France. L’Opinion annonce déjà que cet accord est "en sursis", une partie de la droite souhaitant en effet remettre en cause cet accord bilatéral signé en 1968 et créant un statut unique pour les Algériens en matière de circulation, de séjour et d'emploi. Ce texte permet à ces ressortissants d’avoir non pas des cartes de séjour, mais des "certificats de résidence pour Algérien", dont 600 000 ont été délivrés l’année dernière en France. Sa dénonciation est notamment défendue par le patron des Républicains, Eric Ciotti, mais aussi par celle du RN, Marine Le Pen - accusée par le dessinateur Kak de vouloir "revenir aux accords d’Evian de 1962" marquant la fin de l’Algérie française, tandis que le polémiste d’extrême-droite Eric Zemmour demanderait, lui, à revenir au régime collaborationniste de Vichy...
Dans une interview au Figaro, la Première ministre Elisabeth Borne affirme que des "discussions en vue d'un quatrième avenant à cet accord" ont été ouvertes avec le gouvernement algérien en octobre dernier et que ce serait effectivement "à l'ordre du jour". Mais tout cela n’est pas très clair et L’Opinion est peut-être allé un peu vite en besogne. Toujours selon Le Figaro, Emmanuel Macron aurait lui-même mis en garde les parlementaires en déclarant que "ce n'est pas à l'Assemblée nationale de décider de la politique étrangère de la France".
La question de l’immigration déchire aussi le gouvernement britannique, dont le ministre en charge du dossier a démissionné, hier. The Guardian rapporte que le ministre de l'immigration, Robert Jenrick, se dit en "profond désaccord" avec le projet de loi d’urgence présenté hier - un texte qui veut rendre possible le renvoi des clandestins au Rwanda. Mais ce projet ne convient pas non plus à l'aile droite du parti conservateur, qui demande au Premier ministre Rishi Sunak, de se montrer plus dur encore. Décidément, rien ne va plus chez les Tories. La prestation de leur ancien patron Boris Johnson, auditionné hier dans le cadre d’une enquête publique sur la pandémie de Covid-19, a viré au fiasco. Ses explications et ses regrets n’ont pas convaincu la presse outre-Manche. The National, le journal indépendantiste écossais cingle ce matin : "We don’t accept your apology" (Nous refusons vos excuses).
Et lui, finira-t-il par s’excuser un jour?... Luis Rubiales, l’ancien patron du football espagnol, qui avait embrassé de force sur la bouche l’attaquante Jenni Hermoso, est l’objet de nouveaux témoignages accablants. Le quotidien sportif espagnol Marca fait état d’une synthèse de témoignages recueillis par la Fifa, qui l’a suspendu pour trois ans après l’affaire Hermoso - "une campagne disproportionnée", à en croire Rubiales. Ce dernier aurait aussi "étreint avec effusion et embrassé de force d’autres joueuses, sur les joues en leur tenant la tête et en tapotant de manière inappropriée certaines parties de leur corps", selon Debbie Hewitt, la présidente de la fédération anglaise.
Lui aussi dit être victime d’une cabale : l’acteur français Gérard Depardieu, qui est visé par une deuxième plainte pour agression sexuelle, d’après Le Monde, qui reprend ici une information de nos confrères de France 2. Cette fois, la plainte a été déposée par la comédienne Hélène Darras qui accuse l’acteur d’agression sexuelle lors d’un tournage de film en 2007. Des faits présumés sans doute prescrits.
On ne se quitte pas là-dessus. Si cette actualité vous donne envie d’éteindre votre poste de télévision (ou votre téléphone), je vous recommande d’attendre un peu, car j’ai dégoté pour vous, précisément, un papier du Monde consacré à ce dilemme. A la question "faut-il continuer de suivre l’actualité, malgré sa violence ou éteindre la télé, au risque d’ignorer le sort d’une partie de l’humanité?", le journal répond qu’il est toujours possible de se limiter, de faire le tri, entre ce qui est important et ce qui l’est moins, la guerre à Gaza n’ayant pas tout à fait la même importance que les punaises de lit. Le Monde rappelle que dans la guerre de l’information en cours, "c’est nous qui sommes l’enjeu : notre attention, notre indignation, nos colères, notre empathie", cette capacité à regarder au-delà de son nombril - ce qui peut avoir ses vertus, comme en témoigne cette histoire rapportée par The Guardian. Le journal britannique raconte la mésaventure arrivée à des touristes à Venise, qui ont fait chavirer leur gondole en refusant de s’asseoir, parce qu’ils voulaient prendre des selfies. La bonne nouvelle, c’est que personne n’a été blessée, juste un bon gros bain dans des eaux froides et sales. Cette mésaventure en rappelle une autre, celle d’un touriste américain tombé dans le cratère du Vésuve en tentant de récupérer son téléphone qui lui avait glissé des mains en prenant… un selfie.
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