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Invité de France 24, Taghi Rahmani se rendra à Oslo, en Norvège, pour récupérer le prix Nobel de la paix au nom de son épouse, Narges Mohammadi, détenue dans la prison d'Evin à Téhéran. Cette journaliste et militante des droits humains a été récompensée en octobre pour "son combat contre l'oppression des femmes en Iran" dans le sillage des manifestations qui ont secoué le pays après la mort de Mahsa Amini.

Elle est l'un des principaux visages du soulèvement "Femme, Vie, Liberté" en Iran. Détenue depuis 2021 à la prison d'Evin à Téhéran, Narges Mohammadi ne pourra pas se rendre à Oslo le 10 décembre pour recevoir le prix Nobel de la paix. C'est donc en son nom que son mari, Taghi Ramani, et ses deux enfants âgés de 17 ans, recevront la prestigieuse récompense.

"Depuis que ce prix lui a été décerné, la pression du régime s'est accrue sur elle", dénonce Taghi Ramani dans un entretien exclusif accordé à France 24. "Nous sommes très inquiets pour son état de santé", dit-il. Début novembre, Narges Mohammadi a entamé une grève de la faim en prison pour protester contre le manque de soins médicaux pour les détenus et l'obligation de porter le voile pour les femmes.

Le comité Nobel s'est dit "profondément inquiet" pour la militante, récompensée pour "son combat contre l'oppression des femmes en Iran et sa lutte pour la promotion des droits humains et la liberté pour tous". 

"Une crise qui détruit les vies"

Installé en France, Taghi Ramani a lui-même passé 14 ans en détention. Selon lui, "la lutte contre la tyrannie a un prix. L'Iran ne traverse pas seulement une crise politique. C'est une crise qui détruit des vies, qui détruit la vie. Tout ceci est calculé", estime le mari de Narges Mohammadi.

Le mouvement, qui a vu des femmes tomber le voile, se couper les cheveux et manifester dans la rue, a été déclenché par la mort l'an dernier d'une jeune Kurde iranienne de 22 ans, Mahsa Amini, après son arrestation à Téhéran pour non-respect du strict code vestimentaire islamique. La contestation a été sévèrement réprimée.

"J'espère que ce prix Nobel permettra de faire entendre la voix des femmes en Iran où il y a une discrimination de genre et une tyrannie culturelle et ethnique".[...] ce prix doit désormais ouvrir la voie sur l'avenir".