Deux nouvelles otages ont été libérées jeudi en début d’après midi, a annoncé l'armée israélienne. Parmi elle, la jeune franco-israélienne de 21 ans, Mia Schem.
La Franco-israélienne Mia Schem, 21 ans, enlevée par le Hamas le 7 octobre, a été libérée jeudi 30 novembre dans l'après-midi, a annoncé l'armée israélienne.
Mia Schem a été libérée aux côtés d'une autre otage, dans le cadre de l'accord de trêve conclu entre le Hamas et Israël. Toutes deux sont "saines et sauves" et "en territoire israélien", a indiqué au micro de BFMTV le colonel Olivier Rafowicz, porte-parole de l'armée israélienne. Une vidéo diffusée peu après par les médias israéliens montrait les retrouvailles de la jeune femme avec sa famille.
Mia & Karen Schem hug for the first time since she was taken hostage. pic.twitter.com/YSvutOj9oo
— Mike Tobin (@MikeTobinFox) November 30, 2023"C’est le jour le plus beau du monde, c’est une fille extraordinaire. Je ne vais pas la lâcher cette fois. Je me suis coupé de tout le monde pendant deux mois, mais cette fois je ne vais rien lâcher jusqu’à ce que toutes les personnes enlevées reviennent", a réagi son père, David, auprès du média israélien N12. "D’abord, sa mère va lui sauter dessus et ensuite je viendrai la serrer dans mes bras. Mais je ne veux pas poser de questions, je ne sais pas ce qu’elle a enduré."
"C’est une fille extraordinaire"
La jeune femme aux grands yeux bleus avait été enlevée par le Hamas le 7 octobre alors qu'elle participait, comme 3 500 autres personnes, au festival de musique transe Tribe of Nova, en plein cœur du désert du Néguev, frontalier de la bande de Gaza.
Selon sa mère, Keren Schem, rencontrée par France 24 le 16 octobre, Mia et ses amis avaient tenté de prendre la fuite en voiture lorsque les premières roquettes avaient commencé à pleuvoir sur le site. Les terroristes avaient alors visé les pneus pour les obliger à descendre du véhicule et les auraient pourchassés. "Lorsqu’elle a envoyé son dernier message, elle était blessée. Certains disent à l’épaule, d’autres à la jambe", confiait-elle alors.
Le visage de Mia Schem avait ensuite fait le tour du monde, mi-octobre, lorsque le groupe islamiste avait diffusé une vidéo d'elle sur sa chaîne Telegram. Il s'agissait alors de la première preuve de vie d'un otage depuis les attaques.
On la voyait, blessée au bras, en train d’être soignée, articulant, le visage livide, quelques phrases probablement dictées par ses ravisseurs : "Je m’appelle Mia Shem, j’ai 21 ans et je viens de Shoham. Je suis actuellement à Gaza. […]", racontait-t-elle. "Ils s’occupent de moi, me donnent des médicaments, tout va bien. Je vous demande de me ramener à la maison le plus vite possible, de me ramener dans ma famille. S’il vous plaît, sortez-nous d’ici le plus vite possible", suppliait-t-elle.
À l'annonce de la libération de sa fille, Keren Scharf Schem a fondu en larmes, comme on peut le voir sur les images de la télévision israélienne.
Avant le 7 octobre, Mia Schem vivait aux côtés de sa mère et de ses trois frères et sœur dans la ville de Moshav-Mazor, à l’est de Tel-Aviv. Elle venait d’entamer son service militaire – obligatoire en Israël – et rêvait de devenir tatoueuse, expliquait sa famille sur le site créé pour récolter des fonds.
"Une grande joie"
"Mia Schem est libre. C'est une grande joie que je partage avec sa famille et tous les Français", a immédiatement réagi Emmanuel Macron. "J'exprime aussi ma solidarité avec tous ceux qui restent otages du Hamas. La France agit avec ses partenaires pour obtenir leur libération dès que possible", a-t-il insisté.
Mia Schem est libre.
C'est une grande joie que je partage avec sa famille et tous les Français.
J'exprime aussi ma solidarité avec tous ceux qui restent otages du Hamas. La France agit avec ses partenaires pour obtenir leur libération dès que possible.
Le Quai d'Orsay a de son côté exprimé son "immense soulagement". "Nous nous réjouissons qu'elle ait pu recouvrer la liberté après l'odieuse captivité qu'elle a subie pendant 54 jours, marquée notamment par sa mise en scène abjecte dans une vidéo publiée par le Hamas. Elle est désormais en sécurité en Israël", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
"C'est un immense soulagement, nous étions très inquiets car nous savions qu'elle était blessée", a réagi de son côté auprès de l'AFP l'avocat Sacha Ghozlan, qui défend les familles d'otages français et a cofondé AV7, une association regroupant les avocats des victimes du 7 octobre. "Mais cette joie est incomplète car il reste encore de nombreux otages aux mains du Hamas à Gaza", a-t-il rappelé.
"L'attente et le doute constituent des supplices supplémentaires qui s'ajoutent à l'ignominie du crime", indique AV7 dans un communiqué, réclamant que les auteurs soient traduits en justice.
Mia Schem est la quatrième otage française à être libérée dans le cadre de la trêve entre Israël et le Hamas. Les trois autres avaient été relâchées le 27 novembre dernier.