logo

Israël-Hamas : plusieurs otages libérés par le Hamas, des camions humanitaires déchargés à Gaza
Les premiers otages israéliens et étrangers enlevés par le Hamas ont été libérés vendredi, en échange de la libération de prisonniers palestiniens. Pour la première fois en sept semaines de guerre, une trêve, entrée en vigueur à l'aube, offre un répit aux habitants de la bande de Gaza. Au total, 137 camions humanitaires ont été déchargés. Il s'agit du "plus gros convoi humanitaire" depuis le début de la guerre.

Les premiers otages israéliens et étrangers enlevés par le Hamas lors de son attaque meurtrière sur le sol israélien ont été libérés, vendredi 24 novembre, en vertu d'un accord qui a abouti aussi à une trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien dans la bande de Gaza.

En échange, 39 prisonniers palestiniens, des femmes et des mineurs, ont été libérés de prison par les autorités israéliennes, a rapporté à l'AFP le Club des prisonniers, une ONG qui défend les prisonniers palestiniens.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé que lui et son gouvernement étaient "déterminés à ramener tous [les] otages" entre les mains du Hamas.

"Nous sommes déterminés à ramener tous nos otages. C'est l'un des objectifs de la guerre et nous sommes déterminés à accomplir tous les objectifs de la guerre", a-t-il déclaré dans un communiqué, après sept semaines de guerre dans la bande de Gaza tenue par le Hamas.

Des prisonniers palestiniens libérés

En Cisjordanie occupée, des journalistes de l'AFP ont vu des bus sortir de la prison israélienne d'Ofer, où les prisonniers palestiniens avaient été transférés en vue de leur libération.

Vingt-huit d'entre eux ont été déposés en Cisjordanie, alors que onze autres étaient conduits vers Jérusalem-Est occupée, a précisé l'ONG.

Parmi ce groupe figurent 15 mineurs et 24 femmes, selon la liste diffusée par la Commission en charge des prisonniers de l'Autorité palestinienne.

Les autorités pénitentiaires israéliennes ont confirmé la libération de 39 Palestiniens, extraits de "trois prisons", dont deux en Cisjordanie occupée et une en Israël.

"Il s'agit du premier groupe de détenus libérés dans le cadre du plan pour ramener les otages à la maison", expliquent-elles dans un communiqué.

Malak Salman, 23 ans, avait été arrêtée sur le chemin de l'école, il y a sept ans, pour avoir tenté de poignarder un policier à Jérusalem. Elle était en prison depuis février 2016 et avait été condamnée à neuf ans de prison.

Elle est rentrée chez elle, dans son quartier de Beit Safafa, à Jérusalem-Est occupée, sous escorte policière.

"La police est chez nous et empêche les gens de venir nous voir", raconte sa mère, Fatna Salman, à l'AFP. La police israélienne avait annoncé dans la journée interdire toute célébration autour des prisonniers libérés à Jérusalem.

"Ma fille est faible, elle n'a pas mangé depuis hier", dit-elle encore.

La France, "mobilisée pour la libération d'otages français"

Plusieurs pays ont salué la libération du premier groupe d'otages et l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza.

Paris reste "mobilisé pour la libération d'otages français dans le cadre de l'accord en cours de mise en œuvre", celle de "tous nos compatriotes [étant] une priorité absolue pour la France, et nous travaillons sans relâche pour l'obtenir", a insisté dans un communiqué le ministère français des Affaires étrangères, qui a par ailleurs salué "les efforts de médiation du Qatar, de l'Égypte et des États-Unis, ainsi que du CICR, qui ont permis l'obtention de cet accord".

De son côté, le président Emmanuel Macron fait part de sa "détermination" à obtenir la libération des otages français.

"Ce n'est qu'un début, mais pour l'instant cela se passe bien", a pour sa part déclaré le président américain Joe Biden, en se disant "reconnaissant".

Ce dernier a estimé qu'il existait de "vraies chances" de prolonger la trêve convenue entre Israël et le mouvement islamiste palestinien dans la bande de Gaza.

Le cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a elle aussi salué la libération d'un premier groupe d'otages par le Hamas, dont quatre Germano-israéliens, se déclarant "infiniment soulagée".

Le gouvernement allemand "est extrêmement reconnaissant auprès de tous ceux qui ont contribué à cette libération", en particulier le Qatar, l'Égypte et la Croix-Rouge, a-t-elle indiqué dans un communiqué, estimant "désormais essentiel que tous respectent les accords conclus et que d'autres otages soient libérés dans les prochains jours".

"Prochaines phases"

Si la communauté internationale a salué l'accord de trêve, y voyant un premier pas vers un éventuel cessez-le-feu durable, Israël s'est toutefois engagé, au terme de cette trêve, à "poursuivre" les combats contre le Hamas, classé organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l'Union européenne.

"Prendre le contrôle du nord de la bande de Gaza est la première étape d'une longue guerre et nous nous préparons pour les prochaines phases", a déclaré le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari.

Le chef du Hamas en exil au Qatar, Ismaïl Haniyeh, a affirmé que "l'ennemi a fait le pari de récupérer les otages grâce au canon de ses fusils, aux tueries et au génocide", mais "qu'après 50 jours de crimes et d'horreur, l'ennemi a dû se plier aux conditions de la résistance [le Hamas, NDLR]".

Selon les autorités israéliennes, 1 200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées lors de l'attaque menée par le Hamas contre Israël. 

Dans la bande de Gaza, 14 854 personnes, parmi lesquelles 6 150 enfants, ont été tuées par les bombardements israéliens, selon le gouvernement du Hamas.

Un convoi de 137 camions humanitaires

Israël a aussi placé le territoire, déjà soumis à un blocus israélien depuis 2007, en état de "siège complet" depuis le 9 octobre, coupant les livraisons d'électricité, d'eau, de nourriture, de médicaments et de carburant.

L'aide internationale, dont l'entrée est soumise au feu vert d'Israël, arrive au compte-gouttes via l'Égypte.

La trêve doit permettre l'entrée d'un plus grand nombre de convois d'aide dans le petit territoire surpeuplé où, selon l'ONU, 1,7 million des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés par la guerre.

Vendredi, 137 camions chargés d'aide ont été déchargés, soit le "plus gros convoi humanitaire" depuis le début de la guerre, a annoncé l'agence des Nations unies chargée de la coordination humanitaire.

En outre, 129 000 litres de carburant ont pu passer la frontière vers Gaza, selon l'Ocha.

Mais la trêve reste "insuffisante" pour faire entrer l'aide nécessaire, ont souligné des ONG internationales, réclamant un véritable cessez-le-feu.

Avec AFP