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Des centaines de milliers de personnes dans la rue pour soutenir le régime

Répondant à un appel du président Ahmadinejad, des centaines de milliers d'Iraniens ont manifesté dans le pays pour soutenir le régime. La confusion règne sur le sort des deux principaux leaders de l'opposition, qui pourraient avoir quitté Téhéran.

AFP - Des centaines de milliers de personnes, des millions selon les médias officiels, se sont rassemblées mercredi dans tout l'Iran à l'appel des autorités pour soutenir le régime et dénoncer les chefs de l'opposition, menacés de poursuites judiciaires.

France 24 a diffusé, mardi 29 décembre, un sujet sur les manifestations en Iran. Ce sujet, conçu par la chaîne de télévision française France 2, contenait deux photos sans rapport avec l'événement.

France 2 a présenté des excuses à ses téléspectateurs ; France 24 fait de même pour avoir diffusé ce sujet.

Nous rappelons que France 24, comme l'ensemble de la presse internationale, ne peut travailler librement en Iran.

En soirée, le sort de deux d'entre eux, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, était incertain, des informations contradictoires circulant sur leur éventuel départ de Téhéran.

Des dizaines de manifestations en province ont rassemblé des foules importantes dénonçant "les hypocrites séditieux" et réclamant parfois leur "pendaison", selon des images de la télévision iranienne.

A Téhéran, des centaines de milliers de personnes ont participé à plusieurs cortèges pour dénoncer le "complot" visant à "renverser le régime islamique", selon un communiqué officiel.

Ces rassemblements répondaient aux manifestations de l'opposition dimanche, les plus importantes depuis celles qui avaient suivi la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin. Les affrontements avec les forces de sécurité ont fait au moins huit morts, des centaines de blessés et des centaines d'arrestations, selon les autorités.

Mercredi, les contre-manifestants ont partout alterné des slogans favorables au régime et au guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, et hostiles à l'opposition promise à "l'anéantissement".

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Au téléphone avec notre correspondant en Iran

A Téhéran, ils s'en sont pris surtout à l'ancien Premier ministre Moussavi, selon un journaliste de l'AFP.

"Mort à Moussavi", "Moussavi est un criminel, il doit être jugé", scandaient les manifestants qui brandissaient des drapeaux iraniens.

Les slogans visaient également M. Karoubi, ancien président réformateur du Parlement, et l'ex-président Akbar Hachémi Rafsandjani.

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Entretien avec Hachemi Rafsandjani, ancien président de la République d'Iran
Des centaines de milliers de personnes dans la rue pour soutenir le régime

Dans la soirée, l'agence officielle Irna a rapporté que MM. Moussavi et Karoubi avaient "quitté Téhéran pour le nord de l'Iran après avoir constaté une montée de la colère du peuple qui exige de les punir".

Mais le fils de M. Karoubi, Hossein, a démenti que son père se trouve dans le Nord, déclarant sur le site internet du parti politique de ce dernier, Sahamnews, l'avoir vu à Téhéran "à 21H00" (17H30 GMT).

"Certains essaient de créer un climat de peur et de terreur (...) en diffusant des informations sur l'arrestation ou l'exil (de mon père) pour faire pression contre lui", a-t-il lancé.

Le site d'opposition Rahesabz a affirmé pour sa part que les deux hommes avaient été conduits à Kelar-Abad (nord) par les Gardiens de la révolution et des membres du ministère des Renseignements avant de démentir l'information, tirée du fil confidentiel d'Irna réservé aux services gouvernementaux.

Les rassemblements de mercredi avaient été organisés à l'appel des autorités, mais également des administrations, de corps officiels comme les Gardiens de la révolution, des écoles théologiques, d'associations locales, de certains bazars comme celui de Qom (sud de Téhéran) qui a fermé, et parfois d'entreprises d'Etat.

Le procureur général iranien, Gholamhossein Mohseni Ejeie, cité par un député conservateur, a annoncé mercredi au Parlement réuni à huis clos que des "poursuites" avaient été engagées contre MM. Moussavi et Karoubi et "d'autres chefs de la sédition" non identifiés.

Il n'a toutefois pas "pas parlé d'arrestation", alors que les députés réclamaient une telle mesure, selon la même source.

Fort de la mobilisation populaire de mercredi, le président Ahmadinejad a de nouveau critiqué les dirigeants occidentaux qui avaient dénoncé la répression de l'opposition.

"Je conseille M. Obama et certains dirigeants européens d'apprendre les leçons de leurs prédécesseurs, et de ne pas croire qu'ils peuvent diviser le peuple iranien en faisant du tapage", a-t-il déclaré à la télévision.