Deux matches, deux victoires. Le Sénégal continue sa marche vers son rêve de conserver sa couronne africaine. Les Lions de la Teranga ont obtenu la tête du Cameroun dans le choc du groupe C, vendredi 19 janvier, pour valider leur billet pour les huitièmes de finale de la Coupe d'Afrique des Nations.
C'était le match le plus attendu de la phase de groupes. Le destin avait placé le Sénégal, champion d'Afrique en titre, dans le même groupe que le Cameroun et ses cinq sacres. L'empereur actuel de l'Afrique et ses 5 CAN de football dans différentes catégories conquises en deux ans et un Géant de l'histoire. Un duel de Lions, entre les Indomptables et ceux de la Teranga.
Un choc pareil commence rarement sur le terrain. Dès la conférence de presse, l'attaquant camerounais Georges-Kevin Nkoudou a ainsi rappelé l'histoire de son pays : "C'est vrai que le Sénégal est le favori de la compétition, mais comme je le dis toujours, il ne faut jamais enterrer le Cameroun, on reste une grande équipe et une grande nation", a-t-il déclaré.
Pas "le continent, mais l'hôtel continental"
Aliou Cissé a aussi fait montre de respect envers l'histoire, tout en rappelant que le Sénégal n'était plus l'éternel perdant de l'Afrique : "Le Cameroun a déjà remporté de nombreux titres continentaux et nous allons affronter une équipe motivée pour rattraper le résultat qu'elle a obtenu lors du premier match, et le Sénégal a grandi."
Son ancien partenaire, El Hadji Diouf s'est montré plus péremptoire : "Le Cameroun a régressé. Aujourd'hui, j'ai mal pour les supporters camerounais, j'ai mal pour les Camerounais. Ils disent qu'ils sont le continent, c'est plutôt l'hôtel continental parce qu'ils se reposent sur leur histoire.".
But d'Ismaïla Sarr
De quoi mettre le feu aux poudres et de piquer le Lion indomptable qui dort, soucieux de faire oublier la contreperformance contre la Guinée. Sauf que sur le terrain, ce sont bien les Sénégalais les patrons. Sur un corner, le ballon est boxé, puis dévié par la poitrine de Pape Matar Sarr. Dos au but, son homonyme Ismaïla Sarr se retourne et frappe. Légèrement dévié, le ballon finit au fond (12e, 1-0).
La première mi-temps est impressionnante de maîtrise pour les Sénégalais. En face, les Camerounais restent impuissants. Au désespoir de leur président de fédération et glorieux ancien, Samuel Eto'o qui bout en tribunes.
Le Sénégal tranchant, le Cameroun impuissant
Et le pire, c'est que le Sénégal aurait pu encore aggraver son avantage avant la pause. Sur un contre à 4 contre 2, Lamine Camara fixe la défense camerounaise mais se trompe dans le dernier geste : il tente de servir Habib Diallo dans l'axe alors que Sarr et Sadio Mané étaient démarqués (22e).
Les intentions sont bonnes pour les Camerounais au retour des vestiaires, mais l'exécution pêche. Si la domination est là, ils restent impuissants à se créer des occasions franches.
Le contraire du Sénégal, dangereux dès qu'il se lance à l'assaut. Comme lorsque Lamine Camara trouve Ismaïl Sarr dans la surface, qui est trop généreux au lieu de tenter sa chance (53e). Ou comme quand ce même Sarr est lancé dans la profondeur côté droit et trouve Habib Diallo au second poteau sans que ce dernier conclue (62e).
L'inévitable se produit. Les Lions de la Teranga profitent d'une perte de balle à l'entrée de la surface de leurs adversaires. Ismaïla Sarr hérite du ballon sur la droite et centre fort devant le but. Habib Diallo n'a plus qu'à pousser (71e, 2-0).
Les supporters des Lions exultent devant la mine déconfite des Camerounais, qui sont renvoyés à leurs études. Dans le football africain, il ne fait jamais bon s'appesantir sur le passé.
Castelletto réduit le score en fin de match (84e, 2-1) et croit égaliser dans les arrêts de jeu lorsque la tête de Magri frôle le poteau (90e+1). Mais le Sénégal calme vite les velléités de leurs homologues félins en pliant le match d'un but de Sadio Mané (90e+4, 3-1).
C'est cruel et les Lions indomptables devront batailler, car le moindre faux pas contre la Gambie pourrait solder leur élimination mardi prochain.
Seule mauvaise nouvelle pour Sénégal, la sortie en fin de match de Lamine Camara, sa jeune pépite : blessure ou épuisement ? Le feuilleton pourrait alimenter la chronique dans les prochains jours.