
L'année 2024 sera une échéance électorale importante pour l’avenir du continent, mais elle se fera sans Jacques Delors, décédé en décembre dernier à l'âge de 98 ans. Il était l’un des grands architecte de la construction européenne. Les eurodéputés Bernard Guetta (Renew) et Assita Kanko (CRE) évoquent l'héritage politique de celui qui a marqué l'Union de son empreinte.
Charismatique président de la Commission européenne pendant une décennie, entre 1985 et 1995, Jacques Delors a donné ses lettres de noblesse à cette institution communautaire. Mais il a aussi été un artisan visionnaire : on lui doit la création du marché unique et de l’espace Schengen, de la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux. Il a également initié la création de l’euro, la monnaie unique utilisée aujourd’hui par vingt des États européens, sans oublier, pour ce social-démocrate, la volonté d’aller vers une Europe plus sociale.
Délaissant des ambitions présidentielles françaises, Jacques Delors a su continuer à inspirer la poursuite du projet européen durant ces trente dernières années, avec un regard critique sur la gouvernance économique de l’Union ainsi que sur le manque de solidarité entre les États membres. Jacques Delors serait-il fier de notre Europe telle qu’elle est ? Que reste-t-il de son héritage, dans une Europe où le projet fédéral est freiné par un appel à la souveraineté et au nationalisme ?
Emission préparée par Sophie Samaille, Perrine Desplats, Isabelle Romero et Juliette Laurain
- Bernard GUETTA , Député européen, Renew Europe (France)
- Assita KANKO , Députée européenne, Conservateurs et réformistes européens (Belgique)