À la peine dans les sondages, Chris Christie, le seul candidat aux primaires républicaines qui critiquait Donald Trump sans ménagement, a annoncé jeter l'éponge mercredi 10 janvier, à quelques jours des caucus de l'Iowa.
"Il est certain ce soir qu'il n'y a pas de voie pour que je remporte la nomination" du Parti républicain pour la Maison Blanche, "donc ce soir, je suspends ma campagne pour la présidence des États-Unis", a-t-il déclaré à ses soutiens depuis Windham, dans l'État du New Hampshire.
Ancien gouverneur du New Jersey, l'homme de 61 ans était jadis un soutien de Donald Trump mais dépeint désormais le milliardaire comme égocentrique et malhonnête.
Il était si bas dans les sondages qu'il ne remplissait pas les critères fixés par le parti pour participer au débat de mercredi.
Face-à-face télévisé
Lors de ce nouveau débat télévisé, les deux derniers républicains en lice face à Donald Trump, Nikki Haley et Ron DeSantis, ont tenté de se présenter comme la meilleure alternative au milliardaire.
Largement devancés par Donald Trump dans les sondages pour l'investiture républicaine, ils jouaient un peu à quitte ou double lors de ce dernier débat avant le choix, lundi prochain, des électeurs de l'Iowa, petit État où l'enjeu est grand. Mais il est rapidement apparu qu'ils étaient surtout en compétition pour être le dauphin de l'ancien président et non pour le devancer. Ils ont ainsi esquivé les occasions de le critiquer.
Ron DeSantis, gouverneur de Floride et conservateur pur et dur, a donné le ton dès le début en qualifiant Nikki Haley de "politicienne à la bouche molle qui vous dit simplement ce qu'elle pense que vous voulez entendre".
"Donald Trump se présente pour défendre ses idées. Nikki Haley se présente pour défendre les intérêts de ses donateurs. Je me présente pour défendre vos intérêts et ceux de votre famille et pour redresser ce pays", a-t-il poursuivi, reprenant une de ses phrases de campagne préférées.
Nikki Haley, ancienne gouverneure de Caroline du Sud, a dénoncé l'emballement des dépenses de campagne de Ron DeSantis et a renvoyé à plusieurs reprises les téléspectateurs vers un site Internet consacré à l'énumération de tous les "mensonges" de son adversaire.
Les deux candidats ont passé une grande partie du débat à alterner les monologues et à s'attaquer avec hargne sur leur bilan et les politiques menées dans leurs États respectifs.
Donald Trump loin devant
De son côté, Donald Trump a encore une fois choisi de snober le débat, estimant avoir une trop grande avance et qu'il n'avait rien à gagner à s'exposer à un possible feu roulant de critiques. Mais il a de nouveau pris le soin d'organiser une contre-programmation, avec un événement de campagne dans la même ville diffusée par la chaîne conservatrice Fox News pendant que ses deux rivaux débattaient sur CNN.
Cette attitude lui a valu une pique de son ancienne ambassadrice à l'ONU, Nikki Haley, qui a jugé dans un communiqué qu'"il était temps que Donald Trump se montre". "À mesure que le champ des débatteurs se réduit, ça devient plus dur pour lui de se cacher", a assuré l'ancienne gouverneure.
Selon l'agrégateur de sondages RealClearPolitics, Donald Trump mène la danse dans l'Iowa avec 52,3 % des intentions de vote, loin devant Nikki Haley et Ron DeSantis, chacun autour de 16 %. Au plan national, l'homme d'affaires est crédité de 51,5 %.
Son avance ne faiblit pas en dépit des procédures judiciaires contre lui, dont le calendrier est presque imbriqué à celui des primaires. Au contraire, le magnat a intégré les inculpations et les procès dans sa stratégie de campagne, jusqu'à utiliser sa photo d'identité judiciaire sur des mugs et des tee-shirts.
Avec AFP