
À la une de la presse, ce mercredi 8 novembre, la démission, hier, du Premier ministre portugais Antonio Costa, éclaboussé par une enquête pour corruption présumée. L'appel, en France, du président du Sénat et de la présidente de l'Assemblée nationale en faveur d’une grande marche contre l’antisémitisme à Paris. Et cinq photos éblouissantes du cosmos, prises par le satellite européen Euclid.
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À la une de la presse, la démission, hier, du Premier ministre portugais Antonio Costa, après l’inculpation de son chef de cabinet et de l’un de ses ministres, dans une enquête pour corruption présumée.
"Obviamente, adeus", "De toute évidence, adieu" : enterrement politique sans fleurs ni couronne, pour le Diario de Noticias. Il cite la déclaration d'Antonio Costa au moment de sa démission : le chef du gouvernement a dit vouloir "évidemment" démissionner. D’après le journal, le PM se retrouve éclaboussé – entre autres - par une enquête sur l’attribution de concessions pour la prospection de lithium, dans le nord du Portugal. Une exploitation contestée, d’ailleurs, par plusieurs associations de défense de l’environnement. Le chef du gouvernement nie avoir été corrompu et justifie sa démission par le fait que ses fonctions "ne sont pas compatibles avec un quelconque soupçon (sur son) intégrité"; Son choix est salué par le Diario de Noticias, qui évoque une décision "difficile" mais "nécessaire" au maintien de "la confiance dans les institutions démocratiques", et dans "l'indépendance" de la justice.
A primeira página do DN desta quarta-feira https://t.co/bgMLntIQM6
— Diário de Notícias (@dntwit) November 8, 2023"La fin d'un cycle" : d’après le Jornal de Noticias, le président Marcelo Rebelo de Sousa devrait dire demain s’il souhaite ou non convoquer des élections anticipées. Un scénario probable, d'après Publico, qui voit la majorité désormais "sans Premier ministre" mais estime, lui aussi, qu’Antonio Costa, dont les mandats ont été marqués par plusieurs scandales, a "correctement interprété la situation fragile dans laquelle il se trouvait", "même soutenu par une majorité absolue, même si rien ne pèse sur sa conscience".
En France, le président du Sénat et la présidente de l’Assemblée nationale appellent tous deux à l’organisation d’une grande marche contre l’antisémitisme, dimanche 12 novembre, à Paris. Face à la recrudescence d’actes antisémites depuis le 7 octobre, Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet affirment dans Le Figaro que "la République est en danger", et qu’"il est temps de retrouver ce qui fait la force de (la France) : le respect des droits de l'homme et de la laïcité". Un appel auquel le parti socialiste répond favorablement, tout en jugeant "illégitime" la présence du Rassemblement national - un argument repris par le chef de file des Insoumis, qui fustige sur le réserau X une "manif de 'l’arc républicain' du RN à la Macronie de Braun-Pivet". "Les amis du soutien inconditionnel au massacre ont leur rendez-vous", assène Jean-Luc Mélenchon.
Dimanche manif de « l'arc républicain »du RN à la macronie de Braun-Pivet. Et sous prétexte d’antisémitisme, ramène Israël-Palestine sans demander le cessez-le-feu. Les amis du soutien inconditionnel au massacre ont leur rendez-vous.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) November 7, 2023Parmi les actes antisémites recensés dernièrement en France, 250 pochoirs figurant des étoiles de David et réalisés sur des murs parisiens et de proche banlieue, depuis dix jours. D'après Le Monde, quatre personnes de nationalité moldave sont "fortement suspectées d’être à l’origine d'une partie" de ces pochoirs, pour lesquels une enquête a été ouverte. Le journal, qui cite les services de renseignement français, rapporte que "la piste d’une tentative de déstabilisation orchestrée depuis l’étranger, ne fait plus de doutes". Ces actions auraient été "commanditées par un homme d’affaires moldave, Anatolii Prizenkoé" et, selon Le Monde, largement relayées ensuite par un réseau de propagande prorusse appelé "Doppelgänger" ("Sosie" en français).
La presse française revient aussi largement sur l’examen, en ce moment, du projet de loi sur l’immigration au Sénat. Le Figaro annonce que les centristes et la droite ont réussi à trouver un "compromis" sur l’article 3 sur la régularisation des sans-papiers travaillant dans les métiers dits "en tension" - le compromis en question consistant à supprimer cet article, accusé par la droite de "créer un appel d’air" pour les migrants. "Compromis" également sur la suppression de l’Aide médicale d’État, accusée, elle, de favoriser le "tourisme médical", et remplacée par une Aide médicale d’urgence. À gauche, Mediapart présente l’adoption des amendements sur l'aide médicale d’État sur les quotas migratoires et le regroupement familial, comme la manifestation d'un "acharnement" contre l'immigration, "avec l’assentiment du ministre de l'Intérieur", Gérald Darmanin.
Le durcissement affiché de la lutte contre l’immigration survient alors que celle-ci de fait de plus en plus massive, notamment en provenance d'Afrique de l’Ouest. La Croix raconte le "sauve-qui-peut" des Sénégalais vers les îles Canaries. Depuis cet été, le nombre des départs clandestins en pirogue, depuis les côtes sénégalaises vers l’archipel espagnol, est en forte augmentation - la faute à la crise de la pêche, provoquée par "la mauvaise gestion des ressources halieutiques, mais aussi par la prolifération des navires industriels étrangers qui menacent la pêche artisanale", selon Greenpeace ; à cause de l’économie en berne, aggravée par le Covid et la guerre en Ukraine et à cause de l’instabilité politique, "le recul de la démocratie" contraignant lui aussi les Sénégalais à fuir "une vie sans perspective".
Ce recul démocratique touche plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, y compris le Burkina Faso, où les putschistes dirigés par Ibrahim Traoré ont désormais le droit de réquisitionner des civils pour lutter contre les groupes djihadistes. Le site de France 24 fait état de l’alerte lancée par des syndicats et des organisations de défense des droits de l’Homme, qui affirment avoir été spécifiquement visés par ces mobilisations, destinées selon eux à "faire taire les voix discordantes".
On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, je voulais partager avec vous les cinq premières photos prises par le satellite Euclid de l’Agence spatiale européenne, dévoilées hier et publiées notamment par Le Temps. Le journal suisse, émerveillé, cite l’oxymore de Corneille sur "l’obscure clarté". Cinq photos sur les 30 000 photos prévues au total, pour obtenir une image globale, en 3D, du cosmos, soit un portrait plus vaste qu’avec les photos des télescopes Hubble et James-Webb, qui se concentrent, eux, sur de toutes petites portions du ciel.
En vidéo: Euclid livre ses premières images de l'Univers - Le Temps https://t.co/AF9BbdR8Xk
— Le Temps (@LeTemps) November 8, 2023"Voici une toute petite partie de ce qu’Euclid va nous présenter dans les années à venir", annonce The New York Times avec gourmandise. Le quotidien américain publie notamment un cliché de l’amas de galaxies de Persée, qui se trouve à quelque 250 millions d’années-lumière de nous - presque la porte à côté à l’échelle cosmique. Selon l’ESA au moins 100 000 galaxies figurent sur cette seule photographie….
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