A la Une de la presse, ce mardi 7 novembre, le bilan d’un mois de guerre entre Israël et le Hamas, à Gaza. Le conflit au Proche-Orient, dont l’onde de choc traverse la France, où 1040 actes antisémites ont été recensés depuis le 7 octobre par le ministère de l’Intérieur. Une situation qui suscite à la fois de "l’inquiétude" et de la "résilience" des juifs français. Des demandeurs d’asile chassés du Pakistan. Et des nouvelles de l’environnement au Royaume-Uni.
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A la Une de la presse, le bilan d’un mois de guerre entre Israël et le Hamas, à Gaza.
Un habitant recherchant désespérément des victimes sous les décombres, une scène devenue quotidienne à Gaza et à la Une de L’Orient Le Jour. "Déjà 10 000 morts" : le quotidien libanais reprend le chiffre du Hamas et accuse Israël de "crimes de guerre" à Gaza, de "jeter les Arabes dans les bras de l’Iran et du Hezbollah". Un mois après l’opération "Déluge d’al-Aqsa", près de 200 otages israéliens sont toujours aux mains du Hamas, leurs familles vivent toujours un "cauchemar" et Haaretz demande une nouvelle fois ce matin la démission de Benyamin Netanyahu, accusé de constituer un "danger existentiel" pour l’Etat hébreu. Le Premier ministre israélien, que L’Humanité voit "s’enferrer dans sa surenchère", enfermant Palestiniens et Israéliens dans "l’impasse de la vengeance". L’Humanité publie aussi les reportages de trois journalistes palestiniens auprès de Gazaouis "terrifiés", comme Susanne, qui dit refuser de quitter le camp de Jabalya parce que "de toute façon, la mort est partout". La mort, omniprésente dans l’esprit de la famille Wiess-Hurvitz, à Jérusalem-ouest, dont les membres tentent de traverser ensemble l’un des pires traumatismes de l’histoire d’Israël, en pensant qu’"à la fin, la seule solution sera diplomatique et permettra aux Palestiniens de ne plus voter pour le Hamas".
Le conflit au Proche-Orient, dont l’onde de choc traverse la France, où 1040 actes antisémites ont été recensés depuis le 7 octobre par le ministère de l’Intérieur. La Croix fait état à la fois de "l’inquiétude" et de la "résilience" des juifs français, notamment pendant le shabbat, le dernier jour de la semaine juive, consacré au repos. A l’occasion de ce jour censé apporter la joie, censé permettre une coupure avec le tumulte du monde et dont les traditions sont illustrées par Laurence Le Chau, La Croix a rencontré des membres de la communauté juive à Eaubonne, en région parisienne. Chacun a son interprétation personnelle à la multiplication des actes antisémites, ces dernières semaines. Pour Patrick, "ce n’est pas une montée de l’antisémitisme, c’est une résurgence". D’autres racontent les pogroms en Europe de l’Est ou leur enfance cachée sous l’occupation. "On est plus en 1940!", tempèrent certains. Mais la continuité est évoquée : "Et la rue Copernic, en 1980? Et Ilan Halimi, en 2006? L’hyper Cacher, en 2015?".En affichant son soutien à Israël, en affirmant que le RN "protège" les Français de confession juive, Marine Le Pen multiplie désormais les messages envers cette communauté qui lui était jusqu'alors électoralement hostile, notamment en raison des déclarations de son père, Jean-Marie Le Pen. Mais le nouveau positionnement du RN ne semble toujours ne pas aller de soi, comme en témoigne la déclaration de Jordan Bardella, l’actuel président du RN, qui estime que le fondateur du parti d’extrême droite n’est "pas antisémite", alors qu’il a été condamné à six reprises pour cela, rappelle Le Monde.
Et pendant que le monde a les yeux rivés sur le Proche-Orient, le Pakistan a commencé à procéder à l’expulsion de centaines de milliers de réfugiés. D’après The Washington Post, plus d’un 1,5 million de personnes seraient dans la ligne de mire d’un plan de "rapatriement", dont la mise en œuvre a débuté le 1er novembre - un plan qui concerne des réfugiés sans papiers – principalement des Afghans, mais aussi d’autres demandeurs d'asile, des Ouïghours de Chine et des Rohingyas de Birmanie, des communautés persécutées dans leur pays. Le gouvernement pakistanais dit procéder à ces expulsions pour des "raisons de sécurité", en affirmant que 14 des 24 attaques terroristes majeures perpétrées cette année dans le pays, l’ont été par des ressortissants afghans.
Les demandeurs d’asile et les migrants se pressent aussi aux portes de l’Europe. Gazeta Shqiptare annonce l’ouverture, en Albanie – qui n’est pas membre de l’UE - de deux centres pour les migrants sauvés en mer, en vertu d’un accord signé hier par la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni et son homologue albanais Edil Rama. Ces deux centres, gérés par l’Italie, devraient être opérationnels au printemps prochain et accueillir jusqu’à 36 000 migrants originaires d’Afrique par an, selon le quotidien albanais.
L’Europe, toujours, dont les députés doivent examiner demain le projet de nouvelle norme pour les gaz d’échappement automobiles. D’après Libération, qui cite une enquête du site VoxEurop, cette nouvelle norme baptisée Euro 7, sera beaucoup moins protectrice que celle qui avait été envisagée au départ - une protection moindre, imputée au lobby des constructeurs automobiles, qui auraient torpillé la première version de norme européenne.
L’environnement, dont il est aussi beaucoup question ce matin du côté de la presse britannique, qui ironise sur le discours que va prononcer aujourd’hui Charles III - son premier discours du trône -, préparé, comme le veut la tradition, par le Premier ministre. Là où ça se corse pour le très écolo Charles IIII, selon The I, c’est que la défense de l’environnement n’est pas franchement dans l’air du temps outre-Manche, où Rishi Sunak a notamment déjà annoncé de nouvelles licences d'exploitation et de forage d'hydrocarbures en mer du Nord. Le père, Charles III, est contraint d’annoncer des mesures peu «écolo-friendly». Et le fils, Harry, qui se dit écolo, s’est rendu à un concert de Katy Perry à bord du jet privé d’un ami, fils d’un magnat du pétrole - voilà qui fait un peu désordre et n’a évidemment pas échappé au Sun, dont Harry est la bête noire. Décidément, rien ne va plus au royaume de Sa Majesté, où The Times rapporte que des militants de l’organisation écologiste Just Stop Oil se sont infiltrés, hier, à la National Gallery de Londres, pour y vandaliser le tableau la "Vénus au miroir" de Velázquez. Une action choc pour dénoncer, précisément, les projets pétroliers et gaziers du Royaume-Uni. Une action désapprouvée, visiblement, par le dessinateur Blower, dont le dessin montre la Vénus au miroir horrifiée par la dégradation dont elle est victime. Un dessin trouvé sur Twitter.
On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, un mot de la désignation, aujourd’hui, du prestigieux prix Goncourt. Ce sera vers 13 heures, heure de Paris, comme l’exige la tradition et selon le rituel imaginé en 1903, au pied de l’escalier du restaurant Drouant, à Paris. L’occasion pour La Croix de s’amuser des sacro-saints prix littéraires français, très critiqués, notamment en raison des choix des jurés et de leur favoritisme supposé. La Croix note qu’en la matière, "de même que les prix résistent aux griefs, les griefs résistent aux arguments". Un universitaire commente : "L’existence de critères objectifs pour juger la qualité d’un texte est de plus en plus difficile à faire accepter. Je le constate avec nos étudiants, pour qui le goût l’emporte sur la complexité du texte, sa finesse de construction, le profit pour l’esprit". Un état de fait qu’il attribue "à la culture puissamment démocratique" des jeunes générations, pour qui "dire que l’œuvre de Marcel Proust apporte plus qu’un Harlequin peut s’apparenter à du mépris de classe".
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