logo

Le directeur général de Boeing, Dave Calhoun, a reconnu mardi une "erreur". Au terme de vérifications, les compagnies aériennes américaines United Airlines et Alsaka Airlines ont détecté des "équipements mal fixés" sur certains Boeing 737 MAX 9. Lors d'un vol Alaska Airlines aux États-Unis un appareil de ce type avait perdu une porte.

Le directeur général de  Boeing, Dave Calhoun, a reconnu mardi 9 janvier une "erreur" après l'incident du décrochage d'une porte lors d'un vol de la compagnie Alaska Airlines, qui a entraîné le maintien au sol de dizaines d'avions 737 MAX 9 du constructeur américain. "Nous allons aborder (ce dossier) en commençant par reconnaître notre erreur", a déclaré le dirigeant lors d'une réunion dans l'usine du groupe à Renton (État du Washington), selon des citations transmises par une porte-parole de Boeing.

Dave Calhoun a promis de traiter la question "en toute transparence, à chaque étape du processus". Il a dit s'en remettre à l'autorité américaine de régulation de l'aviation civile (FAA), "pour s'assurer que tous les avions autorisés à voler sont sûrs et faire en sorte que cet événement ne se reproduise jamais".

Les vérifications commencent à porter leurs fruits. Les compagnies aériennes américaines United Airlines et Alaska Airlines ont indiqué, lundi, avoir trouvé des éléments mal fixés lors de vérifications des appareils 737 MAX 9. United, qui exploite la plus importante flotte de 737 MAX 9 au monde avec 79 appareils, a révélé avoir découvert des "boulons qui nécessitaient d'être resserrés" lors de vérifications sur les portes condamnées de ses 737 MAX 9, les mêmes que celle arrachée lors d'un vol Alaska Airlines aux États-Unis vendredi.

"Depuis que nous avons entamé les inspections, samedi, nous avons fait des découvertes qui semblent liées à des problèmes d'installation du panneau obstruant les portes", a annoncé United dans une déclaration transmise à l'Agence France-Presse (AFP). "Par exemple, des boulons qui nécessitaient d'être resserrés." Alaska Airlines a également annoncé avoir détecté des "équipements mal fixés" sur certains de ses appareils de ce type, à la suite d'inspections préliminaires.

Ces découvertes interviennent après que l'agence américaine de l'aviation civile (FAA) a demandé des inspections sur 171 Boeing 737 MAX 9, qui sont cloués au sol dans l'attente de ce passage en revue.

La compagnie Aeromexico a, de son côté, indiqué lundi être dans la "phase finale d'une inspection détaillée" et anticiper la remise en service de ses 19 MAX-9 "dans les prochains jours".

Un défaut observé par Boeing

La condamnation de certaines portes est une configuration que propose Boeing à ses clients quand le nombre d'issues de secours existantes est déjà suffisant au regard du nombre de sièges dans l'appareil.

Outre le 737 MAX 9, ce dispositif existe déjà sur d'autres modèles de Boeing, notamment le 737-900ER, lancé en 2006 et qui n'a connu, depuis, aucun incident similaire.

Vendredi, lors d'un vol de la compagnie Alaska Airlines entre Portland (Oregon) et Ontario (Californie), la porte gauche obstruée s'est détachée de la carlingue en plein vol, provoquant la dépressurisation de l'appareil.

An Alaska Airlines flight was forced to return to Portland International Airport after a section of the fuselage suddenly blew out of the plane Friday evening with a big boom and a rush of air through a gaping hole.https://t.co/GxzCvAsNqD pic.twitter.com/WgAYEXqXTA

— The Oregonian (@Oregonian) January 6, 2024

En décembre, Boeing avait recommandé aux compagnies équipées de 737 MAX de vérifier le système de contrôle du gouvernail, après qu'une compagnie eut constaté qu'un écrou manquait sur l'un de ses avions.

Selon la FAA, Boeing avait également observé qu'un écrou était mal vissé au même emplacement sur un appareil qui n'avait pas encore été livré.

Wall Street a mal réagi à cet incident. L'action de l'avionneur a chuté de 8,03 % sur la seule séance de lundi. Celle de son principal sous-traitant, Spirit AeroSystems, a elle plongé de 11,13 %.

Les circonstances de l'incident restent à déterminer

La fameuse porte de l'appareil 737 MAX 9 d'Alaska Airlines a été retrouvée dimanche, a annoncé la présidente de l'agence américaine chargée de la sécurité des transports (NTSB), Jennifer Homendy.

Un enseignant a récupéré le panneau, tombé dans son jardin de la ville de Portland (Oregon, nord-ouest). "Nous allons aller le chercher et commencer à l'analyser", a indiqué la cheffe du National Transportation Safety Board lors d'une conférence de presse.

Dimanche, le PDG de Boeing, Dave Calhoun, avait décidé d'annuler une conférence qui devait réunir les cadres dirigeants du groupe en début de semaine, pour la remplacer par une réunion sur la sécurité, mardi, ouverte à tous les employés. Elle se tiendra à l'usine de Renton (État du Washington), dans la banlieue de Seattle.

NTSB, Boeing, Alaska Airlines et FAA cherchent à établir les circonstances exactes de l'incident, qui n'a fait que quelques blessés légers mais aurait pu se terminer "de façon plus tragique", selon Jennifer Homendy. Selon la NTSB, personne n'était assis aux deux places à côté de la cloison qui s'est envolée. Mais selon des passagers cités par des médias américains, un adolescent assis dans la rangée a eu sa chemise arrachée par la décompression, lui occasionnant des blessures légères.

Le maintien au sol de nombre de 737 MAX 9 a déjà entraîné l'annulation de plus de 1 000 vols depuis samedi, selon les données du site spécialisé FlightAware, principalement pour les compagnies Alaska Airlines et United, qui opèrent 144 des 218 MAX-9 en circulation.

L'agence européenne de sécurité aérienne (EASA) a indiqué qu'aucun opérateur en Europe n'utilisait le 737 MAX 9 avec les options techniques concernées.

Avec AFP