
"Pour faire simple, nous nous battons pour notre existence. Les gens pensent qu'on se bat pour un simple parking, mais ce n'est pas le cas, il s'agit d'un terrain qui nous appartient depuis plus de 700 ans", assène Hagop Djernazian, cofondateur du mouvement "Sauver le quartier arménien". À deux pas du monastère Saint-Jacques, dans la vieille ville de Jérusalem, la bataille pour une parcelle de terrain s’est convertie ces derniers mois en lutte pour l'avenir de la plus vieille diaspora arménienne au monde.
En 2021, le "Jardin des vaches" – lieu où les survivants du génocide arménien ont trouvé refuge il y a plus de cent ans – a été loué pour 98 ans à un investisseur juif australien souhaitant y construire un hôtel de luxe. Aujourd'hui, des activistes arméniens militent pour que ce site historique ne soit pas privatisé. Certains, comme Hagop Djernazian, campent nuit et jour devant le lieu, dans une tente ou dans une voiture, pour le protéger.
Mais depuis plusieurs semaines, la communauté doit faire face à des attaques répétées. Si certaines sont mandatées par la société à l'origine du projet immobilier, selon l’aveu même des agresseurs, d'autres s'inscrivent dans une recrudescence de tensions depuis l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite israélienne.