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Djibrill Bassolé : "Au Sahel, le dialogue avec les jihadistes est nécessaire"

Pilier du régime de Blaise Compaoré, Djibrill Bassolé a d'abord été ministre de la Sécurité puis des Affaires étrangères du Burkina Faso. En 2019, il a été condamné à dix ans de prison pour son rôle présumé dans une tentative ratée de coup d'État en 2015, des accusations qu'il réfute et une condamnation dont il a fait appel. Début 2020, il a été autorisé à venir en France pour se soigner et n'est pas retourné depuis dans son pays, qui a connu deux coups d'État ces dernières années.

Le président français Emmanuel Macron a récemment évoqué une "épidémie de coups d'État" en Afrique de l'Ouest, dont deux au Mali, deux au Burkina Faso, un en Guinée et un autre maintenant au Niger. Une avalanche de putschs avec "des contextes qui ne sont pas tout à fait les mêmes", selon Djibrill Bassolé. L'ancien chef de la diplomatie du Burkina estime que l'insécurité jihadiste est à l'origine de cette instabilité institutionnelle au Mali et au Burkina Faso mais pas en Guinée ou au Gabon.

Au sujet du Niger, Djibrill Bassolé juge qu'il serait dommage d'en arriver à "la solution extrême" d'usage de la force pour rétablir l'ordre constitutionnel. Il appelle à une "médiation plus dynamique et efficace" pour permettre aux chefs d'État de trouver une sortie de crise.

Interrogé sur le rôle de la France en Afrique de l'Ouest, l'ancien ministre évoque une "page de la relation traditionnelle de confiance entre la France et les pays africains" qui est tournée et dont "il faut accepter les conséquences".

Sur la situation au Burkina Faso, Djibrill Bassolé déplore que le pays soit devenu "l'épicentre du phénomène jihadiste". Il explique également que le "tout-militaire tarde à donner des résultats tangibles" et qu'un changement de stratégie est nécessaire pour trouver une solution de paix par le dialogue.