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Naufrage en Grèce : "La politique migratoire de l'UE ne dissuade pas les migrants, elle les tue"

À la une de la presse du 15 juin, un nouveau naufrage d’un bateau de migrants en Méditerranée, au large de la Grèce, où les garde-côtes ont repêché au moins 79 corps et sauvé une centaine de personnes. Selon les rescapés, au moins 750 personnes étaient à bord, dont une centaine d'enfants. La visite de Mohammed ben Salmane à Paris. Une percée scientifique majeure sur l’embryon humain. Et une polémique infernale sur le bus 666 vers la ville polonaise de Hel.

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À la une de la presse, ce nouveau naufrage d’un bateau de migrants en Méditerranée, au large de la Grèce, où les garde-côtes ont repêché au moins 79 corps et sauvé une centaine de personnes

De leur côté, les rescapés affirment qu'au moins 750 personnes se trouvaient à bord. Si ces chiffres sont confirmés, ce naufrage serait le pire à s’être produit au large des côtes grecques depuis huit ans. "Combien de morts de réfugiés pouvons-nous tolérer?", s’indigne le quotidien grec Ta Nea, avec une infographie montrant une embarcation surchargée de migrants quittant la Libye en direction de l’Italie, mais faisant naufrage à peu près à mi-parcours, au large de Pylos. "Ces migrants se sont noyés en poursuivant leur rêve", écrit le journal, en accusant "l'Europe moderne d’être "responsable" de la mort de plus de 1   100 personnes depuis le début de l'année, en Méditerranée ". Le journal Avgi, qui annonce trois jours de deuil national, cite le témoignage d’une rescapée. La jeune femme raconte comment le bateau aurait failli chavirer une première fois, lorsque l’équipage d’un navire marchand avait tenté de lancer des bouteilles d’eau en direction des passagers – des centaines de personnes assoiffées, abandonnées en pleine mer par le pilote, ce qui avait alors provoqué une cohue extrêmement dangereuse.

"Deuil universel": le journal italien Il Manifesto fait état des "condoléances habituelles de l'Union européenne", dont il critique "la stratégie consistant à essayer d'entraver les départs de migrants en soutenant la Libye". "Un cimetière", le cimetière des "damnés de la mer", titre Libération, sur fond de mer Méditerranée. Cette nouvelle tragédie, dénonce le journal, "est innommable   : des centaines de personnes sur un simple bateau de pêche, à qui l’on avait demandé d’enlever leur gilet de sauvetage afin de pouvoir les tasser davantage, parties la peur au ventre de Syrie, d’Afghanistan et de Libye, sans alternative possible". Pour Libération, la politique européenne "de non-accueil migratoire ne fonctionne pas. Elle ne dissuade pas les aspirants au départ vers l’Europe de tenter leur chance. Elle les tue".

À la une également, la visite, en ce moment, du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane en France, où le prince héritier saoudien s’entretiendra, notamment, avec Emmanuel Macron . D’après le journal saoudien Arab News, " MBS" vient à Paris pour participer au sommet pour un nouveau pacte financier mondial et soutenir la candidature saoudienne à l'Expo universelle de 2030. Le Figaro explique, lui, que le but de cette visite, où il sera sans doute aussi question du Liban, est surtout d’essayer d’améliorer la relation franco-saoudienne, dans un contexte où les positions françaises ont reculé, à la fois politiquement et économiquement. Le journal relève que l’Arabie de "MBS" "s’est émancipée de ses alliances traditionnelles – américaines et européennes pour se tourner vers Pékin", avec lequel le royaume a annoncé, dimanche, des accords d’investissements, en Chine, pour près de huit milliards de dollars.

La Chine s’est lancée dans une offensive diplomatique tous azimuts. Après le rapprochement entre l'Arabie saoudite et l'Iran, Pékin dit vouloir maintenant œuvrer à la fin du conflit israélo-palestinien, d’après The Global Times, qui fait état de la rencontre, hier, entre le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le président Xi Jinping. Une rencontre présentée par le journal britannique The Financial Times comme "le dernier signe en date de l'intention de Pékin d'étendre son rôle diplomatique au Moyen-Orient".

En Pologne,  plusieurs milliers de personnes ont manifesté mercredi, accusant la loi anti-avortement d’avoir provoqué un nouveau décès d'une femme enceinte. Gazeta Wyborcza fait état de la présence, dans les cortèges, de nombreux médecins brandissant des pancartes indiquant que "tous les médecins ne sont pas des monstres". Si la  loi anti-IVG, élaborée par les ultra-conservateurs du PiS , permet théoriquement aux médecins de pratiquer un avortement si la vie de la femme est en danger, elle est en réalité restrictive selon ces médecins qui n’agissent pas, de peur d’être condamnés.

Un laboratoire américano-britannique a fait une percée scientifique majeure,  révèle The Guardian, et reprise notamment par The Times : la création d’embryons humains synthétiques à l'aide de cellules souches, sans ovules ni spermatozoïde. Cette avancée pourrait aider notamment la recherche sur les maladies génétiques. Mais elle soulève aussi de sérieux problèmes à la fois éthiques et juridiques .

En Pologne, toujours – dans un registre nettement moins dramatique –, The Guardian rapporte que des militants catholiques ont réussi à faire rebaptiser le bus "numéro 666" vers la ville touristique de Hel, qui se prononce comme le mot "enfer" en anglais, de faire rebaptiser cette ligne "numéro 669". Selon ces militants, le numéro 666 serait le "numéro du diable", et un bus portant le numéro du diable et se dirigeant vers l’enfer, comme dans la chanson d’ACDC, "Highway to Hell", serait trop négatif. Cette initiative n’a cependant pas été du goût de tout le monde, d’autant que le bus 666 vers Hel est devenu une attraction touristique à part entière. Nous autres, en France, utilisons souvent l’adage, selon lequel "l’enfer est pavé… de bonnes intentions".

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