"Mádibá" ne fait pas référence au héros Nelson Mandela, mais désigne "l’eau" en langue douala. Une ressource vitale à laquelle Blick Bassy dédie son nouvel album sous la forme d'un recueil de fables. Au fil de ses chansons surgissent un oiseau qui recherche désespérément un point d’eau pour sa survie, un vieillard qui raconte à ses petits-enfants la disparition de la pluie ou encore un chat qui prie un éléphant de l’aider à bloquer le chemin aux humains en passe d’aller polluer la dernière source…
L'auteur-compositeur-interprète et écrivain nous parle également de l'importance de chanter en Bassa pour préserver les langues, sauver les traditions ancestrales qui représentent aussi un gage d'émancipation pour l'avenir, ainsi que de son rôle au sein de la "commission mémoire" sur le Cameroun. Une commission que Blick Bassy co-dirige avec l'historienne Karine Ramondy, à la demande du Président Emmanuel Macron pour clarifier le rôle de la France durant la période de la colonisation et de la guerre d’indépendance.
Également au sommaire de cette édition :
Le Somaliland, une exception africaine
Au nord-ouest de la Somalie, se trouve le Somaliland. Ancienne colonie britannique, il existe de facto depuis 30 ans et dispose d’un gouvernement, d’une armée, d’un Parlement, d’institutions et d’une monnaie. Mais sur la scène internationale, le Somaliland est considéré comme une simple région autonome. Cette non-reconnaissance freine son développement économique, alors que les autorités essaient d'attirer les investisseurs étrangers.
En RD Congo, lorsque broderie de luxe rime avec insertion
Leurs aiguilles leur permettent de s'émanciper. En RD Congo, les brodeuses de "Maison Kisany", à Goma, fabriquent des produits de luxe qui sont exportés vers l'Europe et les États-Unis. Leur emploi dans cet atelier de couture créé après l’éruption volcanique de 2002 leur permet de s'assurer des revenus, mais aussi de reprendre des études lorsqu'elles le souhaitent.