Shayda Hessami est la fondatrice de l'ONG Aide humanitaire et Journalisme qui vient en aide aux femmes du Moyen-Orient pour les former notamment aux métiers des médias. Avec Sahar Moukaddem, chargée du projet Voix des femmes sans frontières, elle nous explique comment ce projet permet de donner aux femmes plus d’indépendance, mais aussi de faire bouger les mentalités et les aider à surmonter les traumatismes. ActuElles ira aussi en Chine, à la découverte du nüshu. Cette une écriture secrète a été développée par des Chinoises du Hunan au XIXe siècle, mais a bien failli disparaître.
Donner aux femmes les clés de leur destin, c’est un peu la mission d’Aide humanitaire et journalisme (AHJ). Créé par Shayda Hessami, cette association a mis au point le programme Voix des femmes sans frontières pour former les femmes du Moyen-Orient au journalisme. Webmastering, podcast, radio, photojournalisme : autant d’outils pour leur ouvrir les portes du monde professionnel dans une région où le monde des médias est très largement masculin et où beaucoup estiment encore que la place d’une femme n’est pas dans l’espace public. Sahar Moukaddem a bénéficié du programme et travaille désormais pour le projet Voix des femmes sans frontières. Elle témoigne de son expérience de journaliste libano-syrienne au Kurdistan irakien, des conditions dans lesquelles elle a exercé son métier et de l’espoir qu’elle nourrit pour les jeunes générations. En changeant le regard de leur proches sur leur métier, ces femmes venues d’Iran, d’Irak, du Yémen et d’autres pays du Moyen-Orient espèrent aussi faire bouger les lignes dans la société, dans les médias, et peut-être aussi en politique.
En Chine, le nüshu signifie littéralement "écriture des femmes". Ce système a été développé par et pour les femmes, à une époque où elles n’avaient pas le droit à l’instruction et où, une fois mariées, elles n'avaient pas le droit de quitter leur foyer. C’est dans le village de Puwei qu’est née cette écriture exclusivement féminine. Une poignée de femmes assure sa survie, malgré la disparition des artefacts qui témoignaient de ce riche héritage. Beaucoup des textes d'origine, considérés comme trop intimes, ont été brûlés. Aujourd’hui, seules six femmes sont encore considérées comme des gardiennes du nüshu. Elles transmettent leur art et leur culture aux jeunes générations pour sauver ce code de l’oubli.