De la percée d'Europe-Écologie lors des européennes au débat sur l'identité nationale en passant par les polémiques autour de Jean Sarkozy et de Frédéric Mitterrand, retour sur les événements politiques qui ont marqué 2009.
8 février - La LCR devient le NPA
La Ligue communiste révolutionnaire (LCR) s'offre un lifting en devenant, au début de février, le Nouveau parti anticapitaliste (NPA). Objectif de la nouvelle formation : "dépasser la LCR" et "se sublimer", selon les termes de Daniel Bensaïd, l’un des fondateurs de la Ligue. Quatre mois plus tard, aux élections européennes, le NPA réalise un score de 5 % et se voit devancer par le Front de gauche, emmené par l’ex-socialiste Jean-Luc Mélenchon et le Parti communiste (6,3 %).
30 avril - Bayrou accuse Sarkozy d'"Abus de pouvoir"
Une semaine avant le deuxième anniversaire de l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, son ex-rival centriste, François Bayrou, publie "Abus de pouvoir", un pamphlet dans lequel il accuse le chef de l’État de saper le modèle social français. Le livre se vend bien (environ 80 000 exemplaires écoulés en 15 jours, selon sa maison d'édition Plon), mais le président du MoDem ne parvient pas à convertir ce succès d'édition dans les urnes. Près d’un mois plus tard, son parti réalisera un score décevant lors des européennes (8,23 %). Une déroute que certains imputent à la violente passe d’armes qui l’a opposé quelques jours plus tôt à l’écologiste Daniel Cohn-Bendit lors d’un débat télévisé.
7 juin - Élections européennes : les Verts poussent le PS dans le rouge
A l’instar du reste de l’Europe, la France place la droite en tête d'un scrutin européen marqué par une faible participation. L’UMP et ses alliés rassemblent 31 % des voix. Mais la véritable surprise du vote s’appelle Europe-Écologie, le mouvement mené par le charismatique leader de Mai-68, Daniel Cohn-Bendit. Cette coalition hétéroclite s’offre même le luxe de talonner le Parti socialiste (PS) avec près de 14 % des voix. Reste à savoir si les Verts pourront réussir le même coup aux régionales prévues en mars 2010.
24 juin - Un Mitterrand au gouvernement
itPas moins de huit nouvelles têtes intègrent l'équipe du Premier ministre François Fillon après ce qui ne devait être qu’un simple "ajustement" gouvernemental. Nommé ministre de la Culture, le neveu de l’ex-président socialiste François Mitterrand, Frédéric, figure parmi les entrants. Michel Barnier et Rachida Dati partent pour Bruxelles, où un siège de député européen les attend. Bernard Laporte ou encore Yves Jégo sont remerciés.
26 juillet - Coup de pompe à l’Élysée
Juste avant les congés du gouvernement, Nicolas Sarkozy est victime d’un malaise vagal alors qu'il effectue son footing sous la canicule. Bien que "mineur" d’un point de vue médical - le président ressortira de l’hôpital militaire du Val-de-Grâce le lendemain -, l'épisode soulève toutefois la question de "l’hyperactivité" du chef de l'État.
28 août - Université d’été du PS : c’est Martine Aubry qui commande !
itDans son discours d’ouverture de l’université d’été du Parti socialiste (PS) à La Rochelle, Martine Aubry requinque les siens en fixant une feuille de route pour conduire la rénovation du parti. Soucieuse de résoudre les problèmes de leadership et de mettre fin aux divisions qui rongent le parti, la première secrétaire accepte la piste de primaires ouvertes aux sympathisants socialistes pour désigner le
candidat du PS à la présidentielle de 2012. Manque de chance, une semaine plus tard, la sortie du livre "Hold-uPS, arnaques et trahisons", qui accuse les proches d’Aubry de fraudes électorales lors de son accession à la tête du parti quelques mois plus tôt, relance la guerre des chefs.
11 septembre - Hortefeux : "Quand il y en a un, ça va…
…c’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes…" Mais de qui Brice Hortefeux parlait-t-il ? Le ministre de l’Intérieur, élu dans le Massif central, a expliqué qu'il plaisantait au sujet des Auvergnats. Problème : ses propos sont filmés alors qu’il venait de se faire prendre en photo avec un jeune militant d’origine maghrébine. Dérapage ? Cette histoire, immortalisée lors de la rentrée politique de l’UMP, à Seignosse (Landes), n’a en tout cas pas empêché le premier flic de France de devenir, à la fin de l'année, lauréat du prix de la lutte contre le racisme et contre l'antisémitisme décerné par l'Union des patrons et des professionnels juifs de France (UPJF)…
15 septembre - Nouveau site de Désirs d’avenir : le moment de solitude
La nouvelle version du site de Désirs d’avenir, l’association de l’ex-candidate socialiste à la présidentielle Ségolène Royal, devient l'objet de toutes les railleries de la blogosphère. Les internautes moquent son graphisme, ses nombreux bugs, et…son coût exorbitant. Le même jour, "L’Express" révèle que Désirs d'avenir a dû débourser 41 000 euros pour sa conception. L’hebdomadaire soutient également que le mécène de Ségolène Royal, Pierre Bergé, aurait refusé de payer la facture. Cet épisode témoigne de l'année difficile que la présidente de la région Poitou-Charentes aura passée.
21 septembre - Règlements de comptes au procès Clearstream
itPendant près d'un mois, le tribunal correctionnel de Paris devient le théâtre de la rivalité politique entre l'ex-Premier ministre Dominique de Villepin et le président de la République. "Je suis ici par l'acharnement d'un homme, Nicolas Sarkozy", lance solennellement l’ex-locataire de Matignon à l’ouverture du procès Clearstream avant d’attaquer, pour "non-respect de la présomption d’innocence", le chef de l’État, qui a qualifié les prévenus de "coupables" pendant une interview télévisée. Le parquet requiert 18 mois de prison avec sursis et 250 000 euros d’amende à l’encontre de Villepin dans cette affaire de dénonciation calomnieuse. Sans attendre le verdict, le 28 janvier, l’ancien chef du gouvernement multiplie les initiatives (réunion publiques, communauté Internet, etc.) destinées à le remettre sur le devant de la scène politique. Pour une candidature en 2012 ?
5 octobre - Polémique Frédéric Mitterrand : le coup de l’année du Front national
La vice-présidente du parti d’extrême droite, Marine Le Pen, exhume sur un plateau télé de France 2 un extrait du livre "La Mauvaise Vie", de Frédéric Mitterrand, paru en 2005. Le neveu de l’ex-président socialiste, devenu depuis ministre de la Culture du gouvernement Fillon, est montré du doigt pour avoir pratiqué le tourisme sexuel en Thaïlande. Il vient trois jours plus tard sur TF1 marteler que son livre n'est "en aucun cas une apologie du tourisme sexuel" ni "une apologie de la pédophilie". Entre-temps, la polémique crée le malaise à droite... et divise la gauche.
14 octobre - Vive émotion autour d'une possible nomination de Jean Sarkozy à la tête de l’Epad
"Ce qui compte, désormais, en France, pour réussir, ce n’est plus d’être bien né, mais de travailler dur et d'avoir fait la preuve, par ses études, par son travail, de sa valeur." L’hommage rendu par le chef de l’État au mérite républicain à l'occasion du lancement de sa réforme du lycée au moment où son fils Jean, 23 ans, encore étudiant, est pressenti pour
prendre la tête de l’Établissement public d'aménagement de La Défense (Epad), sonne étrangement. Devant le flot de critiques suscitées en France comme à l’étranger par son élection annoncée à la tête du plus grand quartier d'affaires européen, le "Prince Jean" finit par jeter l'éponge.
20 octobre - Réforme des collectivités territoriales : vent de fronde dans la majorité
Avec son projet de réforme des collectivités territoriales, Nicolas Sarkozy veut s’attaquer au "millefeuille administratif" français, en divisant par deux le contingent des 6 000 élus régionaux et départementaux. A partir de 2014, il prévoit la création de 3 000 "conseillers territoriaux" qui siègeront dans les assemblées des deux échelons et seront désignés, pour 80 % d’entre eux, par un scrutin uninominal à un tour. Ces mesures sont critiquées par la gauche, qui y voit une volonté de "recentralisation" du pouvoir. Mais c’est l’autre grand volet de la réforme - la suppression de la taxe professionnelle -, qui soulève les plus vives inquiétudes… jusque dans les rangs de la majorité. En compagnie de 24 sénateurs UMP, l’ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin mène la fronde en publiant, fin octobre, une tribune dans Le Journal du Dimanche pour faire part de son désaccord sur la réforme.
30 octobre - Jacques Chirac devant les juges
itPour la première fois en France, un ancien président de la République est poursuivi par les juges. Jacques Chirac, qui a profité pendant ses deux mandats de l’immunité dont bénéficie en France le chef de l’État, est renvoyé en correctionnelle pour détournement de fonds publics dans l'affaire des emplois fictifs payés par le cabinet du maire de Paris - un poste qu’il a occupé de 1977 à 1995. La juge d'instruction Xavière Simeoni décide de ne pas suivre les réquisitions du parquet, qui préconise un non-lieu général. Dans le même temps, la présence de l’ex-Premier ministre Dominique de Villepin sur le banc des prévenus du procès Clearstream et la condamnation de Charles Pasqua dans l’affaire de l’Angolagate ternissent un peu plus l'image de la Chiraquie.
2 novembre - Le débat sur l’identité nationale ouvre la voie aux dérapages racistes
itAu début du mois de novembre, le ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale, Eric Besson, prend les préfets de court en leur demandant d’organiser dans un délai de trois mois au moins une réunion publique sur l’identité nationale. La gauche dénonce une stratégie électoraliste à l’approche des régionales de 2010. Reste que, du côté du gouvernement, le débat ne prend pas la tournure escomptée : les propos de plusieurs membres de la majorité sur l’immigration, à l’instar de ceux de Nadine Morano, secrétaire d'État à la Famille, ou du maire d'une petite commune de l'Est de la France, créent la polémique. En cette fin d'année, la réglementation du port de la burqa crée des divisions au sein même du gouvernement. Et si la majorité était tombée dans son propre piège ?
11 décembre - Le "lipdub" des jeunes de l’UMP est la risée du Web
Quel est le prix à payer pour faire du buzz sur Internet ? Les Jeunes populaires, le mouvement de jeunes du parti présidentiel, font un tabac sur la Toile avec leur clip "Tous ceux qui veulent changer le monde", qui met en scène plusieurs ministres en train de chanter en playback l’hymne de la Star Academy québécoise. Mais la vidéo fait surtout parler d’elle parce qu'elle suscite les railleries de l’opposition et la colère de certaines personnalités de droite, tel le philosophe et ancien ministre de l'Éducation Luc Ferry. Les "Jeunes pop" doivent également s’excuser pour avoir omis de demander aux interprètes du titre l'autorisation de l'utiliser. Un oubli qui fait mauvais genre, après le combat de la majorité pour faire passer la loi Hadopi sur le téléchargement illégal !