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En allant en Hongrie, le pape veut signaler "qu'il ne faut pas armer outre mesure l'Ukraine"

En se rendant en Hongrie, "le pape veut envoyer le message aux pays européens qu’il est possible d’avoir une autre position [sur la guerre en Ukraine] que d'envoyer des armes", analyse Loup Besmond de Senneville, correspondant du quotidien La Croix à Budapest. "Il prend donc le risque d’aller voir Viktor Orban, qui soutient une position proche de la sienne", estime le journaliste, alors que le souverain pontife abordera aussi la question des migrants avec Viktor Orban durant sa visite de trois jours.

Le pape François est arrivé vendredi 28 avril en Hongrie pour une visite de trois jours. Au menu : christianisme, immigration et guerre en Ukraine. Loup Besmond de Senneville, correspondant du quotidien La Croix à Budapest, livre son analyse de la visite papale sur France 24.

"C’était important pour le pape de se rendre en Hongrie pour deux choses, explique le journaliste. Le pape veut envoyer le message aux autres pays européens qu’il est possible d’avoir une autre position [sur la guerre en Ukraine] que d'envoyer des armes, [ce à quoi] il est opposé. Il prend le risque d’aller voir Viktor Orban, qui soutient une position proche de la sienne."

Mais, poursuit Loup Besmond de Senneville, il est "aussi important pour le pape François de redire à Viktor Orban, qui se dit chrétien et qui revendique sa foi, qu'il est important d’accueillir les migrants et d’avoir une position ouverte sur la migration".

"Infantilisme belliqueux"

Par ses déclarations vendredi, et notamment sa critique de "l'infantilisme belliqueux" régnant sur la politique internationale, "le pape prend  pour cible tous ceux qui veulent, à ses yeux, entretenir le conflit,   décrypte le correspondant. Il vise le bloc occidental et notamment l’Otan. Le pape critique les États-Unis et l’Otan, qui est selon lui responsable, non pas de cette guerre, mais de la montée des tensions à la frontière et du déclenchement de la montée de tensions qui a mené à la guerre et à l’attaque russe contre l’Ukraine."

"C’est une vision très différente de la plupart des pays occidentaux, conclut Loup Besmond de Senneville. C'est aussi une manière pour le pape de s’opposer à l’envoi d’armes en Ukraine. Même s’il reconnaît que la défense de l’Ukraine est légitime, il y a un point d’attention sur le fait qu’il ne faut pas armer outre mesure l’Ukraine, de manière à durcir et à faire durer ce conflit."