![Haut-Karabakh : la France demande à l'Azerbaïdjan de rétablir la circulation sur un axe vital Haut-Karabakh : la France demande à l'Azerbaïdjan de rétablir la circulation sur un axe vital](/data/posts/2023/04/28/1682714223_Haut-Karabakh-la-France-demande-a-l-Azerbaidjan-de-retablir-la-circulation-sur-un-axe-vital.jpg)
La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, en déplacement en Arménie, a appelé, vendredi, l'Azerbaïdjan voisin à rétablir immédiatement "la circulation sans entrave le long du corridor de Latchine", route vitale dans l'enclave disputée du Haut-Karabakh.
Depuis l'Arménie, la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna n'a laissé aucune place à l'ambiguïté, vendredi 28 avril, en sommant l'Azerbaïdjan de rétablir immédiatement "la circulation sans entrave le long du corridor de Latchine". Ce corridor constitue un passage vital dans l'enclave disputée du Haut-Karabakh.
Les autorités azerbaïdjanaises doivent se conformer à l'ordonnance de la Cour internationale de justice "qui a dit le droit", a-t-elle fait valoir lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue arménien, Ararat Mirzoïan.
La ministre française a appelé au "respect" de l'intégrité territoriale de l'Arménie, alliée historique de Paris. De son côté, le ministre arménien a souligné que la circulation "devait être rétablie le plus vite possible".
Dimanche 23 avril, l'Azerbaïdjan a installé un barrage routier à l'entrée du corridor de Latchine, le seul axe routier reliant l'Arménie à la région séparatiste du Haut-Karabakh, une première. Avant cela, Erevan accusait déjà Bakou de bloquer cette route vitale depuis près de six mois.
Un barrage et des tensions
Les autorités azerbaïdjanaises ont de leur côté justifié leur décision par "des préoccupations de nature sécuritaire". Bakou "reste déterminé à prendre toutes les mesures à sa disposition pour garantir la libre circulation des personnes, des véhicules et des marchandises sur la route de Latchine", a réaffirmé, vendredi, le vice-ministre des Affaires étrangères, Elnour Mammadov.
L'installation de ce barrage routier par Bakou représente une aggravation des tensions déjà très fortes entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, au contentieux vieux de plus de 30 ans et qui se affrontés lors de deux guerres, au début des années 1990 et en 2020.
La ministre française, qui s'était rendue vendredi matin auprès de la mission d'observation européenne basée à Djermouk, est venue à Erevan avec l'"objectif de réaffirmer le soutien de la France au gouvernement et au peuple arménien", a-t-elle expliqué.
Elle a insisté sur la nécessité pour l'Arménie et l'Azerbaïdjan de reprendre les négociations en vue d'un traité de paix. "Nous vous encourageons à emprunter résolument ce chemin", a souligné la cheffe de la diplomatie française.
Paris est disposé à accompagner ce processus "aux côtés de l'Union européenne et des États-Unis, en liaison avec l'OSCE et les Nations unies", a-t-elle également déclaré, reconnaissant toutefois que "ce chemin est difficile".
Comme lors de sa conférence de presse à Bakou, elle a répété que c'est "la seule voie qui permettra une paix juste et durable".
Interrogé sur son souhait de négociations sous l'égide des Européens et des Américains ou bien sous celle de la Russie, le ministre arménien a estimé qu'il n'y avait "pas de différence entre les différentes plateformes". "Le processus de paix est unique", a dit Ararat Mirzoïan.
"Nous sommes reconnaissants envers toutes les plateformes", a-t-il ajouté alors qu'il doit se rendre à Washington pour une trilatérale avec le secrétaire d'État Antony Blinken.