![Voile intégral et minarets sèment la zizanie à l'UMP Voile intégral et minarets sèment la zizanie à l'UMP](/data/posts/2022/07/15/1657871001_Voile-integral-et-minarets-sement-la-zizanie-a-l-UMP.jpg)
Alors que les députés UMP préparent une loi sur l'interdiction du voile intégral et au lendemain de propos polémiques tenus sur les minarets, l'ancien garde des Sceaux Pascal Clément se défend sur le plateau de FRANCE 24.
AFP - La question du port du voile intégral et le débat sur l'identité nationale sèment la discorde dans la majorité alors que le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, appelle à "élever le débat".
Une semaine après la secrétaire d'Etat à la Famille Nadine Morano, sa collègue Nora Berra (Aînés) s'est retrouvée mercredi au centre d'une polémique déclenchée par une passe d'armes avec l'ancien garde des Sceaux Pascal Clément.
A l'origine de l'escarmouche, un débat interne du groupe UMP à l'Assemblée sur le port du voile intégral, auxquels tous deux participaient, a été parasité par une digression de M. Clément sur les minarets.
"Le jour où il y aura autant de minarets que de cathédrales en France, ça ne sera plus la France", aurait déclaré le député de la Loire, selon plusieurs participants.
A ces mots, Mme Berra a claqué la porte de la salle Colbert, sans répondre à M. Clément. Ce dernier dément catégoriquement la phrase que lui prête la ministre: elle l'a "inventée" pour "se faire remarquer", soutient-il.
it"J'ai parlé de minarets, et il est vrai qu'aujourd'hui (...) dès que vous prononcez le mot +minarets+ vous devenez raciste", a-t-il expliqué mercredi.
"Je voulais donner un signal fort", s'est justifiée sur Europe 1 cette figure de la diversité, élue députée européenne avant d'être promue au gouvernement en juin.
Selon Mme Berra, l'échange qui portait sur l'opportunité d'une loi contre le port du voile intégral a été "intéressant" jusqu'au point où "un député" a tenu des propos qui allaient "à l'encontre de la règle et du fondement de la laïcité", dont elle se veut "garante" en tant que membre du gouvernement.
Son collègue Martin Hirsch (Solidarités actives), lui, a appelé à "se projeter dans ce qui mobilise les gens ensemble, plutôt que d'attiser les peurs".
Reste que la réunion à huis clos des députés UMP s'est soldée par une initiative de leur patron Jean-François Copé qui a fait elle aussi polémique dans les rangs de la majorité, et lui a valu un rappel à l'ordre immédiat du président UMP de l'Assemblée, Bernard Accoyer.
Le député de Seine-et-Marne a annoncé le dépôt, en janvier, d'une proposition de loi interdisant le port de la burqa ou du niqab dans l'espace public, avant même que soient connues les conclusions de la mission parlementaire et pluraliste qui vient de plancher six mois sur le sujet.
A l'issue du Conseil des ministres mercredi, le porte-parole du gouvernement Luc Chatel a pris ses distances avec la démarche de Jean-François Copé, en expliquant que l'"on ne peut pas demander à la fois au Parlement d'occuper l'espace (...) et ne pas accepter qu'il y ait un débat".
Henri Guaino, lui, a voulu prendre de la hauteur en se posant en arbitre du débat sur l'identité nationale, lancé par le ministre de tutelle Eric Besson et critiqué à droite comme à gauche.
Pour relancer le débat, il faut "l'élever, l'élargir", a déclaré M. Guaino mercredi au Figaro, en soulignant que "l'immigration, la religion" en font partie.
Condamnant "les dérapages scandaleux", il a averti que "le plus grand risque, c'est qu'à voir le racisme partout, dans tous les replis de l'âme, on finisse par le banaliser".
Pour l'opposant centriste François Bayrou (MoDem), le coup de sang de Nora Berra est "la conclusion logique de la manière dont en France on est en train d'exciter une partie de la population contre l'autre".
Et de rappeler que le rôle d'un président de la République est de "rassembler le pays".