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Clotilde Reiss devra de nouveau comparaître devant la justice

Au terme de ce qui devait être, ce mercredi, la dernière audience du procès de Clotilde Reiss, la justice iranienne a de nouveau convoqué la jeune étudiante française. À une date encore indéterminée.

L’étudiante française Clotilde Reiss devra de nouveau comparaître devant la justice iranienne pour sa participation, en juin dernier, à des manifestations hostiles au pouvoir. "Il lui a été signifié au terme de cette séance qu'elle serait à nouveau convoquée prochainement", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero.

"La dernière partie de la plaidoirie concernant les accusations contre la ressortissante française sera présentée lors de la prochaine audience", avait déclaré un peu plus tôt l’avocat de Clotilde Reiss, Mohammad Ali Mehdi Sabet, sans préciser à quelle date celle-ci aurait lieu. A l’issue de l’audience, l’accusée a regagné l’ambassade de France à Téhéran, où elle est assignée à résidence.

Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, avait déclaré, mardi, lors d’une conférence de presse, que le jugement n’était pas attendu pour aujourd’hui. "Cette jeune femme est innocente de tout ce dont on l'accuse" et "j'espère que cela sera reconnu par la justice iranienne et qu'elle pourra regagner enfin sa famille", avait-il alors ajouté.

Paris exclut tout échange

A la veille de cette troisième audience, le chef de la diplomatie française avait réitéré le refus de Paris d’un échange entre la libération de Clotilde Reiss et Ali Rad Vakili, condamné en France pour l'assassinat, en 1991, de l'ancien Premier ministre iranien Chapour Bakhtiar. "Il n'y a pas d'échange possible. Il y a une justice française qui est indépendante et il y a une justice iranienne dont nous attendons la manifestation d'indépendance et l'innocence de cette jeune fille de 24 ans", a-t-il affirmé.

Ali Vakili Rad a été condamné en 1994 à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté incompressible de 18 ans. Cette peine de sûreté aujourd'hui purgée, le prisonnier iranien est éligible à une libération conditionnelle, qu'il a demandée l'été dernier, alors que l'affaire Clotilde Reiss commençait.

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Clotilde Reiss devra de nouveau comparaître devant la justice

Vendredi, en marge du sommet de Copenhague, Mahmoud Ahmadinejad, a déclaré que le sort de l’étudiante dépendait "de l'attitude des dirigeants français". En septembre, le président iranien avait demandé ouvertement la libération de plusieurs Iraniens "en prison en France depuis des années". Les milieux diplomatiques ont interprété ces déclarations successives comme la proposition d’un échange.

Lectrice de français à l'université d'Ispahan, Clotilde Reiss a été arrêtée le 1er juillet pour avoir participé à des manifestations contre la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad, le 12 juin. Elle a été libérée sous caution le 16 août, à condition de rester à l'ambassade, où elle attend son jugement.

Clotilde Reiss encourt jusqu'à cinq ans de prison. "Selon la loi iranienne, il y a toujours la possibilité de faire appel, indique Siavosh Ghazi, le correspondant AFP pour FRANCE 24 à Téhéran. Dans ce cas-là, elle resterait a priori à l'ambassade de France le temps de faire appel d’un éventuel jugement, ce qui veut dire que l'affaire peut durer encore".