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L'UMP déposera une proposition de loi sur le voile intégral en janvier

Le patron des députés UMP, Jean-François Copé, annonce le dépôt dès janvier d'une proposition de loi visant à interdire d'avoir le visage totalement couvert dans l'espace public. Et ce avant même les conclusions de la mission parlementaire.

Jean-François Copé veut une loi sur le voile intégral. Le président du groupe UMP à l’Assemblée réclame l’interdiction de se couvrir totalement le visage dans l'espace public et déposera une proposition de loi en janvier. Une déclaration qui relance la polémique alors que la mission parlementaire d’information sur la burqa ou le voile intégral - terme choisit par André Gérin, le président de la mission -, doit rendre ses conclusions dans un mois.

Lancée en juin 2009, la mission parlementaire d’information a débuté ses auditions le 8 juillet et a reçu 150 personnalités du monde associatif, culturel, religieux et politique. Après six mois de travaux, elle rendra ses conclusions fin janvier pour tenter de trouver une alternative législative à la pratique du voile intégral et préserver l’égalité hommes-femmes tout en respectant les croyances religieuses sans troubler l’ordre public. Cette question concernerait entre 300 et 3 000 femmes sur le territoire français. 

Un "piège"

En attendant les conclusions définitives de la mission, la classe politique ne cesse de se diviser sur le sujet. Nicolas Sarkozy s'est clairement prononcé en novembre. Pour lui, la France est un pays "où il n’y a pas de place pour la burqa". Mais des voix discordantes se font entendre au sein même de la majorité. Bernard Accoyer, juge "prématurée" la proposition de loi de Coppé qui a lieu "avant même l’aboutissement des travaux de la mission".  Le commissaire à la Diversité et membre de la mission parlementaire, Yazid Sabeg, avait, dès le début de la mission, déclaré que le débat sur le voile intégrale était "un piège", s’attirant la foudre d’autres membres de la mission qui réclamèrent sa démission.

Séculariser le débat

Du côté de l'opposition, la division règne aussi. André Vallini, député PS de l’Isère, évoque un "coup médiatique […] faisant peu de cas du travail d’une mission parlementaire", alors que les députés Manuel Valls et Aurélie Filippetti ont publié une tribune lundi dans le journal "Libération" réclamant l’interdiction du voile intégral dans "l’espace public et ses services". La secrétaire nationale du PCF, Marie-Georges Buffet, s’est déclarée favorable à "un développement de la laïcité, de la mixité et de la promotion du droit des femmes", tout en s’opposant au principe d’une loi qui ne résoudrait pas le problème.

Le débat s’annonce houleux, d'autant plus que la polémique sur les minarets et l’identité nationale lui ont emboités le pas. Ainsi, le juriste Guy Carcassonne, dans un entretien à l'AFP, préconise d’éviter la stigmatisation d’une religion en sécularisant le débat. Selon lui, la question épineuse du voile intégral tant sur le point des libertés religieuses qu’individuelles pourrait être évitée en interdisant par la loi toute dissimulation du visage sur le fondement de l’ordre et de la sécurité publique.