logo

Immeuble effondré à Marseille : un sixième corps retrouvé sous les décombres

Après l'effondrement, dans la nuit de samedi à dimanche, d'un immeuble d'habitation du centre de Marseille, six corps ont été retrouvés sous les décombres lundi après-midi. Deux personnes seraient toujours portées disparues.

À Marseille, dans le sud de la France, les secours fouillent sans relâche les décombres à la recherche d'autres disparus, au lendemain de l'effondrement d'un immeuble au centre-ville qui a fait au moins six morts.

"Il reste de l'espoir" pour trouver "d'éventuels survivants", a déclaré lundi 10 avril au matin le maire de Marseille, Benoît Payan, présent sur le site. "L'espoir existe qu'il y ait des personnes encore vivantes", a confirmé le commandant du bataillon des marins-pompiers de Marseille (BMPM), le vice-amiral Lionel Mathieu, en s'exprimant après le maire de la deuxième ville de France.

Depuis dimanche, six corps ont été retrouvés dans la nuit dans les gravats de l'immeuble d'habitation du 17 rue de Tivoli abritant cinq appartements : deux dans la nuit de dimanche à lundi, deux lundi matin, un lundi après-midi et un autre en fin de journée.

Après avoir retrouvé une sixième personne morte, le parquet a indiqué lundi soir que "les opérations d'identification se poursuivent" pour les victimes déjà retrouvées, alors que deux disparus pourraient encore se trouver sous les décombres où les sauveteurs poursuivent leurs recherches.

Des "difficultés particulières d'intervention"

"Compte tenu des difficultés particulières d'intervention, l'extraction (des corps du site) prendra du temps", ont précisé les secouristes qui travaillent d'arrache-pied jour et nuit, dans des conditions particulièrement difficiles, pour tenter de retrouver d'autres personnes victimes de l'effondrement.

La procureure de la République de Marseille Dominique Laurens avait indiqué dimanche soir que parmi les personnes disparues, il y avait "des personnes d'un certain âge et un jeune couple d'une trentaine d'années". Il n'y aurait pas d'enfants ou de mineurs, avait précisé Dominique Laurens.

Une "identification claire" des deux premiers morts pourrait être faite "dans l'après-midi ou d'ici demain matin", a précisé le maire de Marseille.

Recherches sans relâche

"L'enfer", titre lundi le quotidien régional La Provence avec une photo barrant toute sa Une prise quelques heures après l'effondrement montrant des marins-pompiers sur les décombres de l'immeuble qui obstruent la rue.

Dans une ville marquée ces dernières semaines par la multiplication de fusillades mortelles liées au narcotrafic ayant coûté la vie à plusieurs jeunes de quartiers populaires, l'effondrement de l'immeuble, situé dans un quartier résidentiel, proche de rues aux cafés et restaurants très animées, a provoqué un nouveau choc.

"Je partage l'angoisse des familles et des proches et je salue les efforts et la persévérance de tous les sauveteurs", a écrit, dans un message aux habitants, le cardinal de Marseille Jean-Marc Aveline. La "communauté chrétienne de Marseille qui fête Pâques se joint à moi pour exprimer notre solidarité et notre compassion" avec les personnes touchées par ce drame.

Environ 200 personnes ont dû être évacuées des immeubles environnants par précaution, et la solidarité s'est organisée. Des associations de parents d'élèves du quartier et des habitants se sont mobilisés pour proposer hébergement, vêtements et aide psychologique à ces personnes évacuées. La mairie a organisé des hébergements et un centre d'accueil des familles, avec aide psychologique, pour les proches de personnes portées disparues, a été ouvert.

L'enquête se poursuit pour déterminer les causes de l'explosion. Le gaz fait partie des pistes, selon les autorités. "On a très vite senti une forte odeur de gaz, qui est restée et qu'on a encore sentie ce matin", avait ainsi indiqué à l'AFP Savera Mosnier, habitante d'une rue proche.

Même si le drame de dimanche a réveillé les images d'un précédent effondrement meurtrier (huit morts) de deux immeubles, insalubres, en novembre 2018 rue d'Aubagne, dans un autre quartier du centre de Marseille, la situation est cette fois différente. Rue de Tivoli, "ce ne sont pas du tout des immeubles insalubres", ont souligné maire, procureure et préfet.

Avec AFP