logo

Un mort dans l'attaque contre un autocar en provenance de la Syrie

Au lendemain d'un entretien à Damas entre le Premier ministre libanais, Saad Hariri, et le président syrien, Bachar Assad, un autocar transportant des travailleurs syriens a essuyé des tirs dans le nord du Liban. Un passager a été tué.

AFP - Une personne a été tuée et plusieurs autres blessées lorsqu'un bus en provenance de Syrie a été la cible lundi à l'aube de tirs d'origine inconnue dans la localité de Deir Emar, dans le nord du Liban, a affirmé à l'AFP un responsable des services de sécurité.

Le bus, qui transportait 25 ouvriers syriens, roulait tout près d'un barrage commun de l'armée et des forces de sécurité, sur la route principale qui relie la Syrie au nord du Liban, quand l'incident a eu lieu vers 03H00 (01H00 GMT).

Trois fenêtres ont été brisées et les pneus portaient les traces de balles, a constaté le correspondant de l'AFP.

La victime est un ouvrier syrien de 17 ans et les blessés ont apparemment été touchés par les débris de glace. Le bus portait une plaque d'immatriculation de la circonscription de Deir ez Zor, dans l'est de la Syrie.

L'armée libanaise et les forces de sécurité ont bouclé les lieux où l'attaque s'est produite dans cette localité située à environ cinq kilomètres de Tripoli, la grande ville du nord du Liban où le bus devait se rendre.

Deir Emar se situe également tout près du camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared, où en 2007 l'armée libanaise avait combattu pendant près de trois mois les islamistes du groupuscule inspiré idéologiquement d'Al Qaïda, le Fatah al-Islam.

Dans une déclaration à l'AFP, le président de la municipalité Ahmad Eid, a dénoncé l'attaque qui semble être, selon lui, "un acte isolé".

Celle-ci intervient au lendemain d'une visite de deux jours du Premier ministre libanais Saad Hariri à Damas, sa première depuis l'assassinat en février 2005 de son père, l'ancien Premier ministre Rafic Hariri.

A cette occasion, le président syrien Bachar al-Assad et M. Hariri ont souhaité des relations stratégiques entre leurs pays, après quatre ans de tensions à la suite de l'assassinat de Rafic Hariri.

Saad Hariri, qui avait à plusieurs reprises accusé la Syrie voisine, ancienne puissance de tutelle, d'être impliquée dans l'assassinat de son père, n'avait jamais eu de contacts officiels avec Damas.

La Syrie a exercé une tutelle sur le Liban pendant près de 30 ans, mais elle a été contrainte de retirer ses troupes en avril 2005, deux mois après l'assassinat de l'ancien Premier ministre dans un attentat à la camionnette piégée à Beyrouth.

Les deux premiers rapports de la commission d'enquête de l'ONU, créée après la mort de Rafic Hariri, avaient conclu à des "preuves convergentes" mettant en cause les renseignements syriens et libanais. Mais la Syrie dément toute implication dans cet assassinat.

Damas dément également toute implication dans une série d'autres attentats terroristes qui ont coûté la vie notamment à des députés anti-syriens.

Les combats à Nahr al-Bared avaient duré pendant plus de trois mois et fait plus de 400 morts, dont 168 soldats libanais.

L'armée libanaise a été la cible de deux attentats après ces combats dans la ville de Tripoli, faisant plus d'une dizaine de morts.

Tags: Syrie, Liban,