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La Chambre basse du Parlement éthiopien a annoncé que les députés éthiopiens avaient retiré mercredi le Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti des autorités rebelles de cette région du nord éthiopien, de la liste des organisations terroristes.

Le TPLF n'est plus considéré comme un parti terroriste en Éthiopie. Les députés ont retiré mercredi 22 mars le Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti des autorités rebelles de cette région du nord éthiopien, de la liste des entités terroristes, a annoncé la Chambre basse du Parlement éthiopien.

"La Chambre (...) a adopté la décision de retirer la désignation terroriste du TPLF à la majorité" des voix, indique la Chambre des représentants du Peuple d'Éthiopie sur son compte Facebook. Le TPLF était classé terroriste depuis le 6 mai 2021, plusieurs mois après le début d'un conflit avec le gouvernement fédéral, auquel a mis fin un accord de paix signé en novembre dernier.

La pression américaine

En visite à Addis-Abeba le 15 mars, Anthony Blinken avait lié la reprise d'un plus grand partenariat économique avec l'Éthiopie, interrompu à cause du conflit au Tigré, à "la réconciliation et l'établissement des responsabilités" dans les atrocités qui y ont été commises.

Mardi à Genève, au lendemain des déclarations de M. Blinken, la commission de l'ONU chargée d'enquêter sur les accusations de violations répétées des droits humains commises ces dernières années au Tigré a souligné que l'accord de paix de l'an dernier ne devait pas empêcher d'enquêter sur les crimes de guerre et contre l'humanité.

Cela "reste plus importante que jamais pour instaurer une paix durable dans le plein respect des droits humains", a déclaré le président de ce groupe d'enquêteurs, Mohamed Chande Othman, devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU.

Une guerre de 500 000 morts 

En septembre dernier, la commission onusienne avait affirmé avoir "des motifs raisonnables de croire que toutes les parties au conflit" - forces éthiopiennes et érythréennes comme forces rebelles - "ont commis des crimes de guerre et des violations des droits humains depuis que les combats ont éclaté en novembre 2020", a-t-il rappelé.

L'Éthiopie a assuré mardi qu'elle allait "continuer à mettre en place toutes les mesures visant à faire rendre des comptes aux responsables (...) et faire en sorte que justice soit rendue à toutes les victimes".

Le bilan exact est difficile à évaluer mais les États-Unis estiment que quelque 500 000 personnes ont péri durant le conflit au Tigré, plus que depuis l'invasion russe de l'Ukraine.

Avec AFP