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À la une de la presse, ce mardi 14 mars, les réactions à la tempête qui secoue la finance mondiale, après la faillite, vendredi, de la banque américaine SVB. La grève des éboueurs contre la réforme des retraites en France. Le difficile retour de la paix au Tigré, cette région du nord de l'Éthiopie. Des histoires d'amour malgré la guerre, en Irak et en Ukraine. Et le concours du mollusque de l'année. Votez !

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A la Une de la presse, les réactions à la tempête qui secoue la finance mondiale, après la faillite, vendredi, de la banque américaine SVB, un établissement très prisé des start-ups et les investisseurs californiens.

La faillite de la Silicon Valley Bank, la plus importante depuis 2008, fait ressurgir le spectre d’une crise mondiale. Et la question du jour, est bien sûr: à qui la faute? Pour le quotidien économique français Les Echos, ce qui se passe aujourd’hui «montre que les mécanismes créés après la chute de Lehman Brothers en 2008 sont (en réalité) inopérants», «car certaines banques, jugées trop petites pour être systémiques, comme SVB, (ont été) sorties des radars des autorités de supervision» - un trou dans la raquette, encore élargi, selon le journal, par l’assouplissement de la législation sous Donald Trump, en 2018. «Rien de mieux pour torpiller le concept d'aléa moral et déresponsabiliser à nouveau les banques. Bref, pour revenir à la case départ», cinglent Les Echos. En Suisse, mère-patrie du système bancaire, Le Temps dédramatise- ou minimise, nous verrons bien - ces secousses des marchés, en évoquant surtout le «dilemme» des banques centrales en général, et de la Fed, en particulier: Soit «en faire trop», quitte à provoquer une récession pour maîtriser l’inflation, ou «pas assez», au risque de laisser le renchérissement s’emballer.

Dans une tribune publiée par The Guardian, Joseph Stiglitz affirme que la faillite de SVB était «prévisible». Pour le prix Nobel d’économie américain, ce qui est en train de se produire n’ est que «la répétition d'une histoire familière», qui montre, comme en 2008, que «la politique économique et la régulation financière sont insuffisantes». Jospeh Stiglitz en appelle à une «réglementation plus stricte pour garantir la sécurité de toutes les banques» et demande à ce que le coût de cette crise soit d’abord « supporté par ceux qui en profitent le plu : les particuliers et les entreprises fortunés, et ceux qui dépendent le plus du système bancaire». Plus de régulation, demande aussi la sénatrice démocrate Elizabeth Warren. Dans une tribune publiée dans The New York Times, l’ancienne candidate à la présidentielle va même plus loin et demande un vote du Congrès pour autoriser les régulateurs à récupérer les salaires et les primes versés aux dirigeants des banques en faillite, ainsi qu’une enquête pour déterminer si certains d’entre eux se sont livrés à des délits d'initiés ou ont enfreint d'autres lois.

Ici en France, la grève des éboueurs de Paris contre la réforme des retraites se poursuit. D’après le site de France Info, près de 5600 tonnes de déchets se sont accumulés sur les trottoirs de la capitale, suite à la mobilisation des éboueurs, qui touche aussi d’autres villes, comme Nantes et Le Havre. Dans la capitale, la situation diffère cependant d’un quartier à l’autre, les arrondissements les plus touchés étant ceux où la collecte des déchets est faite par des agents municipaux, comme les très chics 16eme et 17eme arrondissement. Interrogés par Libération, des salariés de Suez et des agents de la ville de Paris, qui bloquent depuis plus d’une semaine l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine, au sud de la capitale, se disent déterminés à ce que la pénibilité de leur métier soit enfin reconnue et racontent les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien. Daouda, 49 ans, dit qu’il ne sait pas «si le gouvernement comprend (que les éboueurs meurent) avant les autres et qu’ils ont une durée de vie limitée, (notamment) à cause des émanations».

Libération revient aussi ce matin sur un conflit largement passé sous silence, la guerre du Tigré, qui a vu s'affronter pendant deux ans les troupes gouvernementales et les rebelles de cette région au nord de l’Ethiopie. Après deux ans d’un conflit à huis-clos, qui aurait fait près de 600 000 victimes, selon certaines estimations, le journal raconte comment «la vie reprend tant bien que mal» depuis la signature, en novembre dernier, d’un cessez-le-feu entre les rebelles et le gouvernement fédéral éthiopien. D’après Libé, le processus de paix «bute sur l’absence de justice pour les crimes commis contre les civils, victimes de massacres et de viols de masse, pendant la guerre, et le retour incertain des déplacés». Le journal regrette que c es circonstances difficiles et troubles n’empêchent pas les leaders occidentaux de «refaire la cour» au président Abiy ­Ahmed, «pour éviter que la prometteuse économie éthiopienne ne tombe sous la coupe des Chinois».

Avant de vous dire «à demain», je vous propose un très beau reportage du Temps, « S’aimer à Bagdad quand on a 20 ans, envers et contre tous». Le quotidien suisse est allé à la rencontre de jeunes Irakiens nés au moment de l’intervention américaine de 2003. Des jeunes gens qui ont vécu la violence de la guerre mais aussi des normes patriarcales - «des pressions écrasantes qui n’ont pas amoindri leur appétit pour l’amour, sous toutes ses formes». Le Temps raconte notamment l’histoire de Jay, divorcé après un premier mariage arrangé, puis tombé fou amoureux de Menna, féministe revendiquée. Une jeune femme dont il a fini par réussir à convaincre le père, de la laisser l’épouser: «Je lui ai dit entre quat'z'yeux: «Votre fille est féministe et indépendante, elle a des tatouages et elle est athée, elle ne sera pas une épouse docile. Vous savez très bien qu'aucun homme ne la mariera dans ce pays. Moi si: je souhaite l'épouser justement pour ce qu'elle est» .

Toujours à la rubrique photo, je vous propose également de jeter un cil à L’Obs, qui fait état du concours du mollusque de l’année - qui a pour but de mettre en lumière ces animaux souvent mal connus. L’occasion de découvrir des créatures fascinantes. La bestiole qui gagnera le concours remportera un séquençage complet de son génome. Mon favori est «Micromelo undatus», un petit escargot de mer pas comme les autres.

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